Chronique : King Khan & The Shrines — Idle No More

Six ans après leur dernier album, King Khan et ses Shrines ne sont plus tout à fait les mêmes, c’est une évi­dence. Rien que la pochette, un por­trait de King Khan au cray­on fin sur fond blanc, tranche avec ce à quoi le groupe nous avait habitués?: couleurs cri­ardes, imagerie funky-psyché. Au niveau musi­cal, c’est encore plus net. L’idée selon laque­lle le King Khan serait une sorte de James Brown paki trem­pé dans un garage-rock fiévreux s’est éti­olée. Elle laisse place à une musique plus posée, plus car­rée, mieux produite.

Pas néces­saire­ment une mau­vaise chose, même si, comme le racon­te Khan, cette mue a trou­vé sa source dans le décès de trois amis proches. Emblé­ma­tique de cette nou­velle donne, le titre “Dark­ness” — le meilleur de l’album, calé en plein milieu — singe Nina Simone et dévoile une soul music pleine de mélan­col­ie et d’idées noires. Le reste est un peu plus enjoué, très 60’s, dans un style un peu garage, un peu rhythm’n’blues, un peu stonien époque After­math, et pour pren­dre une référence plus récente, sonne finale­ment comme du Black Lips soft. Pas ren­ver­sant, mais sym­pa­thique du début à la fin. (Gérome Darmendrail)

Idle No More (Merge)