Chronique : KiNK — Under Destruction

Le Bul­gare KiNK a l’air d’entretenir une rela­tion qua­si amoureuse avec ses machines. Preuve en est avec le making-of de son deux­ième album Under Destruc­tion : pas un seul ordi­na­teur ne ren­tre dans le champ de la caméra, con­traire­ment à des dizaines de potards maniés avec déli­catesse et des bar­res d’immeuble de Sofia en arrière-plan. Après une rib­am­belle d’EPs et un album-compilation (Nos­tal­gia EP) sor­ti en 2009, KiNK s’astreint au tout-analogique.

Un attache­ment au passé ren­for­cé par un art­work extrême­ment léché, com­posé de pho­tos d’immeubles en passe d’être détru­its en Chine : les habi­tants ne voulant pas quit­ter leur apparte­ment, le gou­verne­ment a coupé l’eau et isolé ces tas de pier­res en ruine. Un peu comme si quelqu’un bal­ançait Strahil Velchev (le vrai nom de KiNK) dans un mag­a­sin Apple. Le Bul­gare ne veut pas quit­ter son immeu­ble d’époque, et met un point d’honneur à enreg­istr­er en live Under Destruc­tion, man­i­feste tech­no aux tem­pos lents mais jamais doux. Et en écoutant “Sin­teza­tor”, “Povre­da” ou le puis­sant “Tok”, il n’y a aucune rai­son d’objecter. (Clé­mence Meunier)

Under Destruc­tion (Macro/La Baleine)