Chronique : Marvin — Barry

Plus vite, plus haut, plus fort. Voilà ce qui sem­ble être le leit­mo­tiv des Mont­pel­liérains de Mar­vin, dont le précé­dent album, Hang­over The Top, avait don­né du boulot à pas mal d’ostéopathes. Trois ans plus tard, la pre­mière impres­sion qui saisira n’importe quel fan un peu réac’ à l’écoute de Bar­ry sera sans doute proche du rejet, vous savez, ce rejet basé sur les relents marx­istes qui nous agi­taient à la grande époque de la dichotomie mainstream-indé. Sauf qu’en 2013, un groupe de prog-math-stoner-krautrock peut aus­si met­tre de la pop dans son vin sans que cela nuise au résul­tat final, bien au con­traire. Cet album accentue toutes les car­ac­téris­tiques ent­hou­si­as­mantes de Mar­vin. À savoir : gui­tares démo­ni­aques, syn­thé­tiseurs obsé­dants, jeu de bat­terie qui appelle à une danse fréné­tique incon­trôlable, et voix vocodée sor­tie d’une dimen­sion où terre et ciel ne font plus qu’un. Le cli­max de ce big-bang tel­lurique s’appelle “Gior­gio Mor­ri­cone”, et fait fon­dre la chaudière de la loco­mo­tive. L’entrée en matière toni­tru­ante de l’album laisse place à des morceaux que l’on pense pou­voir con­sid­ér­er comme un peu raplapla, juste avant qu’ils ne se met­tent à nous obséder, avant de nous couper les genoux. Mar­vin est un très grand groupe de rock, à l’intelligence rare et à la foi dans les dieux anciens inébran­lable. (Math­ias Riquier)

Bar­ry (Africantape/Orkhestra International)