Chronique : Mayer Hawthorne — Where Does This Door Go

Ven­du par May­er Hawthorne comme étant “très dif­férent” de ses deux pre­miers albums, Where Does This Door Go ne devrait toute­fois pas cham­bouler les fans de la pre­mière heure. Non, le chanteur améri­cain ne s’est pas mis à faire de la trap ou du garage rock, la soul reste son moteur. Dis­ons juste qu’il a réus­si là où Motown, son label de cœur, avait échoué dans les années 70 : migr­er du Michi­gan vers la Cal­i­fornie, sans y per­dre son âme. Bien sûr, dans les faits, cela fait déjà quelques années que ce natif d’Ann Arbor, ville proche de Detroit, vit à Los Ange­les, mais comme il l’a expliqué récem­ment, il n’avait pas osé, jusqu’à présent, s’émanciper de ses racines et du son de Detroit. Cette fois, l’évolution est pal­pa­ble. Moins figé dans le passé, plus cal­i­fornien — donc plus ensoleil­lé — et plus riche, ce troisième album con­tin­ue d’emprunter aux fig­ures de la soul (Cur­tis May­field et Ste­vie Won­der en tête), tout en tapant dans la pop jazzy de Steely Dan et le R&B actuel. On y sent surtout l’influence de Phar­rell Williams, copro­duc­teur de l’album, dont la pat­te sonore tran­spire avec bon­heur sur qua­si­ment tous les titres de ce disque tail­lé pour l’été. (Gérome Darmendrail)

Where Does This Door Go (Uni­ver­sal)