Chronique : Neon Neon — Praxis Makes Perfect

Gruff Rhys, en bon quadra un peu intel­lo qu’il est, prof­ite de sa lib­erté (hors car­rière solo et hors Super Fur­ry Ani­mals) pour con­cep­tu­alis­er à tout-va. Son incar­tade précé­dente avec le pro­duc­teur Boom Bip, sous l’appellation Neon Neon, s’appuyait sur la vie du créa­teur de la fameuse DeLore­an, John de son prénom. Ce coup-ci, c’est le célèbre activiste, édi­teur et intel­lectuel ital­ien Gian­gia­co­mo Fel­trinel­li qui se fait bidouiller le por­trait en dix morceaux inclass­ables mais acces­si­bles, à mi-chemin entre la synth-pop élec­tron­ique, le prog-rock ver­sion trail­er, l’italo-disco et la var­iété sor­tie de péri­odes de l’histoire qu’on aurait préféré oubli­er. Et ça marche au poil. Le refrain de “Hammer&Sickle” pour­rait être joué en stade, exé­cuté avec des cos­tumes en alu­mini­um, et arriverait à son­ner futur­iste, même avec ces lignes syn­thé­tiques kitsch à souhait. Les slows, exer­ci­ces casse-gueule par essence, peu­vent dire mer­ci à la voix de Rhys, qui les porte presque seul grâce à son tim­bre ras­sur­ant, presque pater­nel. Pour le reste, Boom Bip fait un très bon tra­vail, sans pro­duire de réel tube qui pour­rait don­ner une médaille à ce Prax­is Makes Per­fect absol­u­ment hon­nête, mais qui ne respire pas le génie, mal­gré la présence de Josh Kling­hof­fer et Asia Argen­to au générique.

Prax­is Makes Per­fect (Lex/Differ-Ant)