Chronique : No Age — An Object

Dean Allen Spunt et Randy Ran­dall sont tou­jours deux, et n’ont tou­jours pas l’air de vouloir s’encombrer d’une sec­tion ryth­mique. Après un troisième album nom­mé Every­thing In Between sor­ti en 2010, et con­sid­éré comme l’aboutissement de leur pop-rock cra­do, sim­pliste et jubi­la­toire, on aurait pour­tant pu s’imaginer que ces deux bricoleurs ange­lenos auraient changé de godass­es, mais non : An Object sent l’odeur de pied typ­ique de la Vans trouée au niveau du gros orteil.

Mais atten­tion, ne venez pas nous faire dire ce qu’on n’a pas dit, “An Impres­sion” est un par­fait exem­ple de la nuance dont No Age est capa­ble, depuis tou­jours. Si la voix de Spunt sem­ble avoir gag­né en cof­fre, on zone tou­jours à la lim­ite du faux, ce qui ne choque jamais tant que les gui­tares grésil­lent (“Cir­cling With Dizzy”, archi lo-fi, à la lim­ite des pre­miers émois du punk). Quelques bonnes claques shoegaze en sus (“My Hands, Birch And Steel”) et on a le compte d’un album de No Age au top, effi­cace comme un gratin dauphi­nois, ni plus ni moins. L’innovation artis­tique ne fai­sait pas par­tie du con­trat, on ne vous a pas dit ? Vous vous en foutez ? Vous avez bien raison.

An Object (Sub Pop/Pias)