Chronique : Odessey & Oracle — … And The Casiotone Orchestra

Chronique extraite du numéro 78 de notre mag­a­zine, tou­jours en kiosque. 

Quand un trio de Lyon­nais décide de pren­dre pour nom le chef‑d’œuvre des Zom­bies sor­ti plus de quar­ante ans plus tôt, on s’attend for­cé­ment à de l’orfèvrerie pop, du tra­vail de pré­ci­sion. Et, éton­nam­ment, Odessey & Ora­cle tient bien ses promess­es. Ce qui impres­sionne d’abord c’est l’ampleur de l’ambition qu’abritent ces dix-sept pistes : cette pop baroque est d’une richesse folle et le trio a mis à con­tri­bu­tion quan­tité d’idées pour faire s’entrechoquer des instru­ments oubliés (vio­le de gambe, vio­lon­celle baroque, flûtes anci­ennes…) et une ambi­tion élec­tron­ique qui con­fère à cet album la légère touche psy­chédélique qui le rac­croche encore plus à ses idol­es de la fin des années 60.

Quand les pistes se font plus calmes, que la musique d’Odessey & Ora­cle tend vers le folk, on décou­vre aus­si une troupe aux goûts sûrs et aux vocalis­es (tour à tour féminines ou mas­cu­lines) abouties. Odessey & Ora­cle sait aus­si sur­pren­dre, ouvrant par exem­ple “I Saw My Moth­er” sur un space-trip noir ou avec le très liturgique “Night Of The Tracky Toys”. Odessey & Ora­cle est un ovni sur la scène française et mal­gré quelques longueurs sur une fin qui part dans tous les sens, on ne peut que les remerci­er de ne rien faire comme les autres.