Chronique : Omar‑S — Fabric 45

Jusqu’à présent, la série de com­pi­la­tions Fab­ric se des­ti­nait plutôt à être une sorte de pas­sage obligé pour des DJ’s déjà bien étab­lis, mar­quant leur attache­ment au célèbre club lon­donien. Dans le cas d’Omar‑S, c’est un peu dif­férent. Certes, l’homme est déjà une légende under­ground, mais sa musique, aus­si brute dans la forme que dis­tribuée de manière con­fi­den­tielle, n’avait pas encore ren­con­tré un écho à la hau­teur de ses ambi­tions. Cela pour­rait bien chang­er avec ce Fab­ric 45, qui devrait per­me­t­tre à Alex Omar Smith — son vrai nom — de se faire con­naître du plus grand nom­bre. D’ailleurs, à l’instar de Ricar­do Vil­lalo­bos sur le vol­ume 36 de la même série, il a choisi de ne playlis­ter que ses pro­pres com­po­si­tions, toutes issues de son très indépen­dant label FXHE.

Omar‑S incar­ne mieux que quiconque cette nou­velle généra­tion de pro­duc­teurs de Detroit, libérés des car­cans house ou tech­no et attachés aux sonorités un peu crades des machines. On y croise, pêle-mêle, des réminis­cences de Moody­mann, Theo Par­rish, Carl Craig ou encore Mau­r­izio. Si vous pensez qu’il ne se passe plus rien d’intéressant à Detroit depuis longtemps, ce mix — certes pas tou­jours très pro­pre mais ça fait son charme — devrait vous faire revenir à la rai­son. (Nico­las Bresson)

Fab­ric 45 (Fabric/Pias)