Chronique Profligate — Finding the Floor

Chronique extraite du numéro 78 de notre mag­a­zine, tou­jours en kiosques. 

Inter­net a tué les gen­res musi­caux”, a récem­ment lâché Pow­ell, l’une des forces mon­tantes de l’underground élec­tron­ique où cha­cun va et vient con­stam­ment entre noise, tech­no, et pop sans état d’âme. C’est dans cette même zone que se situe Noah Antho­ny, pro­duc­teur améri­cain aperçu autant dans des for­ma­tions dif­fi­ciles ten­dance no wave/expérimental que der­rière des pro­jets élec­tron­iques bigar­rés comme Night Burg­er, et Prof­li­gate. C’est son pre­mier véri­ta­ble LP sous ce dernier pseu­do­nyme qui atter­rit chez Not Not Fun Records, véri­ta­ble com­mu­nauté de l’indie bor­der­line de ces dernières années.

Moins obscur et plus ludique que d’habitude, Find­ing The Floor troque la techno-pop noire de ses max­is pour une élec­tro lo-fi et hyper­ac­tive, qui rap­pelle les heures les plus nerveuses du label Ersatz Audio. On y trou­ve de la dance-punk mal rabotée, de l’indus arti­sanale, des tracks de fausse acid-techno crasseuse comme on aime en mix­er dans les sous- sols new-yorkais, mais aus­si quelques pépites de pop tor­due et tac­i­turne comme le bondis­sant “Laugh­ing Song” et l’amer morceau-titre. Tout en imper­fec­tions et en pré­cip­i­ta­tion, c’est un échan­til­lon abor­d­able ce qui se passe dans les souter­rains de l’électronique. (Thomas Cor­lin)