Chronique : Quilt — Held In Splendor

Quilt, dans la langue de Shake­speare, veut dire “courte­pointe” (patch­work, quoi), un bor­del organ­isé et suran­né. Les trois Améri­cains de Quilt, qui se sont ren­con­trés dans le cadre de leurs études d’art à Boston, ont bien choisi leur nom. Leur pop-rock psy­chédélique fleure bon la naph­taline. Six­ties jusque dans leurs vête­ments, Shane But­ler, Anna Fox Rochin­s­ki et John Andrews chantent en har­monie, à trois voix, et bal­an­cent des sons de gui­tare ori­en­tal­isants, con­vo­quant les Bea­t­les, Jef­fer­son Air­plane, Soft Machine ou les Doors.

On hésite entre hip­ster et hip­pie (hip­stie ?). Alors oui, on peut reprocher beau­coup de choses à ce Held In Splen­dor : il ressem­ble beau­coup au pre­mier album Quilt, ne pro­pose rien de vrai­ment nou­veau musi­cale­ment et leur pro­fes­sion­nal­isme en prend un coup quand on se penche sur les vidéos live du groupe. Mais, dès la pre­mière écoute, un petit mir­a­cle opère : c’est éton­nam­ment agréable, et avant d’avoir pu com­mencer à cri­ti­quer, il tourne en boucle dans le casque, lais­sant une impres­sion de douce félic­ité. Ça don­nerait presque envie de repren­dre la cou­ture. (Clé­mence Meunier)

Held In Splen­dor (Mex­i­can Summer/Differ-ant)