Chronique : Raffertie — Sleep Of Reason

Qua­tre ans que Ben­jamin Ste­fan­s­ki roule des pelles au suc­cès, qua­tre ans que l’on attend une sor­tie digne de ce nom. La faute à ses études au con­ser­va­toire. Depuis son diplôme, le jeune pro­duc­teur anglais a mon­té un label (Super), sor­ti moult EP’s et signé un con­trat avec Nin­ja Tune, qui doit être con­tent de voir Sleep Of Rea­son débar­quer. Com­ment décrire Raf­fer­tie ? Un croise­ment contre-nature entre le dandysme new wave, Mount Kim­bie, Matthew Dear, sans oubli­er la dose de hipster’n’b indis­pens­able pour réus­sir dans la vie. Sleep Of Rea­son ne vous plongera pas dans une piscine à bulles, plutôt dans un réseau de caves plus ou moins spa­cieuses, dans lesquelles il peut se pass­er des choses un brin char­nelles. La notion de tube, si elle sem­ble impal­pa­ble tout au long de l’album, est bien présente, à l’image du mag­nifique “Gag­ging Order”. “One Track Mind”, à l’inverse, ressem­ble à une tra­ver­sée dans l’univers féérique de Tim Exile. La voix haut per­chée et étrange de Ste­fan­s­ki, qui ferait penser à James Blake si elle ne res­pi­rait pas autant le vice, agit comme un souf­fle glacé sur l’ensemble de ce long voy­age un peu macabre, dans lequel on prend plaisir à se faire peur. Et à danser un peu aus­si. (Math­ias Riquier)

Sleep Of Rea­son (Nin­ja Tune/Pias)