Chronique : Savages — Silence Yourself

Pop Noire, on aime. Après nous avoir amené Lescop, le label, basé à Lon­dres et con­duit par le beau cou­ple que for­ment John et Jehn, s’est aujourd’hui asso­cié à Mata­dor pour gra­cieuse­ment libér­er les Sav­ages. Le quatuor­mené par Jehn, dite Jehn­ny Beth, a su en moins de deux ans d’existence s’attirer une atten­tion incroy­able, et ceci n’a sans nul doute aucun lien avec le fait que le groupe soit exclu­sive­ment for­mé de jolies filles. Bien que cela ne gâte rien. Non, c’est bel et bien la musique qui a fait effet, à plac­er autour des som­mets du post-punk, héri­tière affranchie de Siouxsie And The Ban­shees, plus sophis­tiquée que le UK Decay des 80’s, fine, très écrite et cela sans jamais se dépar­tir de son âpreté. Brute. On appré­cie d’ailleurs très ample­ment le tra­vail de pro­duc­tion dont John, alias John­ny Hos­tile, partage le mérite avec Rodaidh McDon­ald, et qui parvient assez savam­ment à met­tre en exer­gue la pré­ci­sion pop con­tenue au sein de cha­cun des atom­es com­posant ce disque. “I Am Here”, “Wait­ing For A”, “She Will”, sont autant de clas­siques instan­ta­nés. Une superbe réus­site, à la roman­tique dureté. (Clé­ment Fabre)

Silence Your­self (Pop Noire/Matador/Beggars)