Chronique : Shigeto — No Better Time Than Now

De ce grand mou­ve­ment, déjà un peu daté, du renou­veau hip-hop instru­men­tal néo-Madlib jazzy mené par Fly­ing Lotus, Shige­to sem­ble être celui qui s’y est frot­té avec le plus de pré­cau­tions, ten­ant avant tout à sa pro­pre iden­tité sonore. Sur son sec­ouant pre­mier album, sor­ti il y a presque trois ans, les ponts entre le jazz, le folk et les ryth­miques off-beat un peu geek sem­blaient naturelles, jamais for­cées. Même con­stat sur ce retour. Les néo­phytes auraient tort de se priv­er, No Bet­ter Time Than Now est plus abouti que son prédécesseur, et four­mille de mélodies splen­dides, extraites d’un rêve de gosse, d’un film arty japon­ais ou de la con­tem­pla­tion d’une zone indus­trielle. Par con­tre, ceux qui ont déjà rincé son précé­dent disque jusqu’à l’os y retrou­veront par­fois des sam­ples iden­tiques, qui, s’ils sanc­tu­arisent l’univers sonore de Shige­to, pour­raient s’interpréter comme un aveu de faib­lesse. Qu’importe, cet album témoigne d’une plus grande matu­rité (au détri­ment peut-être d’un cer­tain côté ludique, un peu comme le dernier Gold Pan­da) et restera sûre­ment comme l’un des bons exem­ples à citer quand l’électro sera dev­enue ringarde et qu’on se sera tous remis au folk.

No Bet­ter Time Than Now (Ghostly/La Baleine)