Chronique : Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra — Fuck Off Get Free We Pour Light on Everything

They’ll be wars in our cities/ And riots at the mall/ Blood on our door­steps/ And pan­ics at the ball/ All our cities gonna burn/ All our chil­dren gonna die.” Cette som­bre pré­dic­tion est lancée d’une voix poignante par Efrim Menuck sur “What We Loved Was Not Enough”, une bal­lade élec­trique à arracher des larmes. Du genre à vous faire pos­er toutes sortes de ques­tions sur votre présence sur Terre. On est ici au cœur de l’intranquillité qui habite Sil­ver Mt. Zion depuis quinze ans, tirail­lé entre le dés­espoir et la rage face à la marche du monde, partagé entre le désir de tout détru­ire au plus vite et de se recro­queviller sur son intime amoureux en atten­dant l’apocalypse.

Qua­tre ans après l’exceptionnel Kol­laps Tradix­ionales, ce nou­veau disque de bruit et de fureur (le sep­tième) bal­ance plus que jamais entre ces pôles, avec trois longues chevauchées bouil­lon­nantes et mil­i­tantes au-delà des dix min­utes (dont l’incroyablement per­ti­nent “Aus­ter­i­ty Blues”) et trois frag­iles bal­lades de fin du monde. Désor­mais com­posé de cinq mem­bres, la plu­part issus de God­speed You! Black Emper­or, dans une for­mule plus ramassée (une bat­terie, une gui­tare, une basse, deux vio­lons), le col­lec­tif cana­di­en se fait le plus clair­voy­ant chroniqueur d’une planète ruinée par le cap­i­tal. Puisse sa fièvre inspir­er tou­jours plus d’émeutiers.

Fuck Off Get Free We Pour Light on Every­thing (Constellation/Differ-Ant)