Chronique : Usthiax — MMXI

Pro­tégé de Char­lélie Cou­ture, Usthi­ax n’avait pas con­va­in­cu tout le monde avec son pre­mier disque, suite mal­ha­bile de “folk songs à la (var­iété) française” inspirées, mais qui son­naient creux. Il deve­nait donc urgent de s’encanailler après son Bleu Pal­pi­tant qu’on aurait plus volon­tiers retrou­vé sur une playlist France Bleu Provence que sur le Bleu Pét­role de Bashung sor­ti au même moment. Usthi­ax avait prévu de rebondir en deux étapes : d’abord s’attacher les ser­vices élec­tron­iques de Nass­er, pour remet­tre la chan­son française dans l’air du temps. Puis branch­er les gui­tares pour, du même coup, “chang­er l’eau en vin”. Résul­tat : de petits poèmes en prose arrosent ce nou­v­el album plus sophis­tiqué (“Mes Paumes nues”), voire hybride, et en cela cap­ti­vant. Le chanteur par­le de super­fi­cial­ité sur une pro­duc­tion clubbesque (“Belles Pho­togra­phies”), ose le beat élec­tro (“Je pars”), puis s’en va tant puis­er dans l’efficacité de JP Nataf que dans la rad­i­cal­ité de Dick Annegarn (“Seed”). On trou­vera bien à redire sur “Nar­cisse” ou “Je sens mille sangs” mais glob­ale­ment cet album révèle, sans abuser d’artifices, son lot de belles pier­res brutes. Ce MMXI — traduisez, 2011 — est un joli sur­saut qui laisse présager d’une suite alléchante. (David de Araujo)

MMXI (Washo Washa/Warner)