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3 décembre 2018

Coup de pouce : Psychoplasmics

par Dylan Leport

Parfois, on tombe dans nos mails ou totalement par hasard sur un morceau, un artiste ou un clip qui nous colle à notre chaise. Alors on en parle, tout simplement, comme ici avec Psychoplasmics et leur album du même nom. Ce sont les “coups de pouce” de la rédac’.

Quand le nom d’un groupe est tiré d’une méthode de psychiatrie fictive sortie de la tête de David Cronenberg, on se doute qu’on ne va pas tomber sur quelque chose de commun. Les Islandais du duo Psychoplasmics confirment cette théorie. Pour leur premier album, Lord Pusswhip et Alfred Drexler délivrent dix morceaux d’un hip-hop électronique piochant aussi bien dans la trap music que dans le screwed and chopped (manière de remixer des morceaux de rap en ralentissant le tempo et en faisant des boucles sur certains passages), mais aussi dans des sonorités davantage exploitées dans la club-music.

Le son est globalement lo-fi. Ça grésille, c’est volontaire et assumé. L’album s’ouvre avec « 107 RVK », une intro hip-hop qui bascule sur un passage accéléré dans l’esprit ghetto-house avant de retourner sur quelque chose de beaucoup plus ralenti. Une entrée en matière qui annonce la modernité de l’approche. « Miranda » sonne ensuite comme un hommage à Three Six Mafia, qui s’accélère là encore, caractérisant l’appétit du groupe pour le fait de décloisonner le hip-hop. « De Pijp » est un hymne du cloud rap qui n’attend plus qu’un gamin plein de tatouages sur la tronche ne vienne y poser quelques mots. « Wavey Friday » aurait pu être produit par Lil Ugly Mane, et le « Dolphin’s Delight » en featuring avec Indridi et Nnamdi Umez à des allures d’hommage au regretté DJ Screw. Cinq morceaux plus tard, l’essai prend fin sur « Berlin Nights », track house bien rugueuse façon Delroy Edwards ou Steven Julien, comme pour connecter un album de hip-hop moderne avec la scène électronique alternative. Si ces passerelles existent déjà, le rôle des Psychoplasmics est d’abolir des frontières néanmoins persistantes au travers de ce premier disque tout en relief, où les basses grognent et les synthés pleurent.

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