Cracki signe ses “Mémoires d’Eléphants” pour fêter ses cinq ans

Crac­ki Records fête aujourd’hui ses cinq ans d’ex­is­tence avec la sor­tie de la com­pile Mem­oires d’Eléphant. Un disque dans lequel on retrou­ve les tubes qui les ont fait tel que “Sonate paci­fique” de L’Im­péra­trice, ses nou­velles recrues avec Lucien & The Kimono Orches­tra mais aus­si quelques inédits dont un de Renart, affir­mant que Crac­ki n’en finit plus d’être inspiré. A deux années de l’âge de rai­son, le label con­tin­ue à nous pro­pos­er des artistes de toutes couleurs sonores. On s’est ren­du dans ses bureaux pour pos­er la ques­tion fatidique d’un anniver­saire : “Ça fait quoi d’avoir cinq ans ?”.

Vous avez choisi un Ganesh pour votre logo, en quoi il résume bien l’esprit du label ? 

Ganesh, habituelle­ment, porte une hâche : c’est le Dieu qui tranche. Il a aus­si une petite souris, Vahana, qui le suit partout, qui aime bien espi­onner. C’est donc à la fois l’éléphant avec ses grandes oreilles, qui écoute, et la petite souris qui vadrouille et qui décou­vre. Et puis on a mon­té le label après un voy­age en Inde où Ganesh est partout. Je me suis dit que si on rem­plaçait la hâche par un vinyle, ça pour­rait être top.

Qui est-ce qui l’a dessiné ?

C’est un graphiste belge, il est devenu bar­man je crois ! On est très con­tent de ce qu’il nous a fait. On lui a demandé de créer un logo avec lequel on puisse faire des pochoirs : on ado­rait en faire un peu partout dans la rue. En soirée on s’en sert pour indi­quer le chemin, par exemple.

Vous signez des artistes très dif­férents musi­cale­ment, mais est-ce qu’il y a un truc qui les rassem­ble tout de même ? 

Avec le label on essaye de faire col­la­bor­er tout le monde, avec des remix­es ou des col­lab­o­ra­tions (Isaac Delu­sion a par exem­ple prêté sa voix à Larci­er pour “Some­times I See”, ndlr.), pour créer un esprit “grande famille”. On marche vrai­ment au coup de coeur, on ne cherche pas vrai­ment à avoir une pat­te pré­cise. Aujourd’hui les gens écoutent beau­coup de choses, ils peu­vent aus­si bien aller voir un con­cert de Griz­zly Bear et aller en soirée tech­no après. Pour nous cette diver­sité est super impor­tante, sinon je pense que l’on s’ennuierait à traiter tout le temps la même chose. La com­pile est une belle illus­tra­tion de cet esprit, avec pleins de styles dif­férents : le white Rn’b un peu gay de Ménage à trois côtoie la grosse tech­no de Renart, avec qui on sort un nou­v­el album bien­tôt. Il a pré­paré un nou­veau live extra d’ailleurs.

Quels sont vos pro­jets futurs ? 

On vient de mon­ter une agence de book­ing avec Ami­cal Music qui gère Roscel­la à la Rochelle et Hors Bord à Bor­deaux, mais aus­si le label D.KO. On a beau­coup d’espoir avec cette col­lab­o­ra­tion. On va égale­ment essay­er de faire tourn­er Agar Agar à l’étranger. On les a déjà booké à Lon­dres et la date est com­plète. Ça s’annonce bien pour eux !

Vous arrivez à en vivre ?

Au début c’était dif­fi­cile, mais oui main­tenant on y arrive. On n’est pas mil­lion­naire, on est des pas­sion­nés avant tout et c’est ça qui compte !

Et votre ami­tié elle résiste ? C’est pas dif­fi­cile de tra­vailler avec ses copains? 

Oui elle résiste ! On fait bien la dif­férence entre journée de tra­vail et le reste.

Au début vous avez com­mencé par organ­is­er des soirées…

Le pre­mier événe­ment est né parce que j’avais récupéré une clé PTT, qui per­met d’accéder aux toits de Paris. On ado­rait y mon­ter tous les week-ends. Un jour, en se bal­adant dans le 5ème, on est tombé sur la bib­lio­thèque Sainte-Barbe, qui était en con­struc­tion. La semaine d’après on y a instal­lé un sys­tème son. Bon, la police est arrivée et a ter­miné l’event, mais c’était quand même une sacrée soirée !

 

Crédit : Adrien Malguy

Puis, il y a sept ans, on a com­mencé par faire des événe­ments un peu sauvages dans des usines désaf­fec­tées à Ivry, une anci­enne gare, un open air à Vin­cennes ou encore à Belleville avec les salons d’été — un événe­ment dont la pho­to est juste au dessus ndlr- . On a créé un salon sur le belvédère où on fai­sait des con­certs avec à la fin un peu de musique tech­no. A cette époque, il n’y avait pas grand-monde à Paris qui pro­po­sait ce genre d’évènements, à part Die Nacht. Mais on n’a jamais été des club­bers : on avait envie de pro­pos­er quelque chose de dif­férent, une fête libre et pas chère où on pou­vait en plus faire jouer nos amis. C’était une façon de créer notre mini-scène. On s’est beau­coup inspiré des voy­ages qu’on a pu faire dans les pays nordiques, en Suède ou encore à Berlin. Cet univers du squat et de l’open air, c’est ça qui nous plaît.

Que pensez vous des soirées pro­posées à Paris aujourd’hui ? Tu trou­ves pas qu’on a un peu per­du cet esprit bon enfant qu’il y avait lors du riv­i­val de la techno ? 

Il reste encore des trucs under­ground. Mais c’est pas faux, le prob­lème est tou­jours le même, il y a des mecs qui voit l’argent disponible, les pro­mo­teurs qui font mon­ter les prix et cer­tains DJs ont des cachets très élévés. Après, c’est les gens qui ne devraient pas y aller aussi !

Ça ne vous manque pas d’organiser des soirées ? 

Si, mais c’est de plus en plus dur de trou­ver des lieux. Et puis il y a le Mac­ki Music Fes­ti­val avec La Mamie’s qui nous prend pas mal de temps. On prévoit quand même de faire quelques trucs en 2017. Aus­si, on fait un salon d’été par an nor­male­ment. Cet été on l’avait organ­isé pen­dant Vil­lette Sonique. Mal­heureuse­ment ça a été annulé à cause de la pluie puis à cause des atten­tats. On espère pou­voir recom­mencer l’année prochaine, retourn­er dans des usines, des endroits comme ça où l’ambiance est dif­férente. Parce que c’est un truc gra­tu­it, qu’on briefe nos équipes pour que le pub­lic soit bien traité et à par­tir de là l’ambiance est for­cé­ment bonne !

Vous fêtez votre anniver­saire le 16 décem­bre au Rex, il y a quelque chose de mar­quant à cette date, une sor­tie de disque, quelque chose ?

Il n’y a pas d’élément spé­ciale­ment mar­quant, à part qu’on a fait toutes les dates d’Agar Agar le 16 ces derniers temps, peut-être que ça nous porte bonheur !

Crac­ki Records célèbr­era ses cinq ans le 16 décem­bre au Rex avec Eliott Litrows­ki, Renart, Voiron et Ian Tocor. En plus, on fait gag­n­er 3x2 places, pour ça envoyez un gen­til mail à [email protected]