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7 décembre 2016

Cracki signe ses « Mémoires d’Eléphants » pour fêter ses cinq ans

par Mathilde LESAINT

Cracki Records fête aujourd’hui ses cinq ans d’existence avec la sortie de la compile Memoires d’Eléphant. Un disque dans lequel on retrouve les tubes qui les ont fait tel que « Sonate pacifique » de L’Impératrice, ses nouvelles recrues avec Lucien & The Kimono Orchestra mais aussi quelques inédits dont un de Renart, affirmant que Cracki n’en finit plus d’être inspiré. A deux années de l’âge de raison, le label continue à nous proposer des artistes de toutes couleurs sonores. On s’est rendu dans ses bureaux pour poser la question fatidique d’un anniversaire : « Ça fait quoi d’avoir cinq ans ? ».

Vous avez choisi un Ganesh pour votre logo, en quoi il résume bien l’esprit du label ?

Ganesh, habituellement, porte une hâche : c’est le Dieu qui tranche. Il a aussi une petite souris, Vahana, qui le suit partout, qui aime bien espionner. C’est donc à la fois l’éléphant avec ses grandes oreilles, qui écoute, et la petite souris qui vadrouille et qui découvre. Et puis on a monté le label après un voyage en Inde où Ganesh est partout. Je me suis dit que si on remplaçait la hâche par un vinyle, ça pourrait être top.

Qui est-ce qui l’a dessiné ?

C’est un graphiste belge, il est devenu barman je crois ! On est très content de ce qu’il nous a fait. On lui a demandé de créer un logo avec lequel on puisse faire des pochoirs : on adorait en faire un peu partout dans la rue. En soirée on s’en sert pour indiquer le chemin, par exemple.

Vous signez des artistes très différents musicalement, mais est-ce qu’il y a un truc qui les rassemble tout de même ?

Avec le label on essaye de faire collaborer tout le monde, avec des remixes ou des collaborations (Isaac Delusion a par exemple prêté sa voix à Larcier pour « Sometimes I See », ndlr.), pour créer un esprit « grande famille ». On marche vraiment au coup de coeur, on ne cherche pas vraiment à avoir une patte précise. Aujourd’hui les gens écoutent beaucoup de choses, ils peuvent aussi bien aller voir un concert de Grizzly Bear et aller en soirée techno après. Pour nous cette diversité est super importante, sinon je pense que l’on s’ennuierait à traiter tout le temps la même chose. La compile est une belle illustration de cet esprit, avec pleins de styles différents : le white Rn’b un peu gay de Ménage à trois côtoie la grosse techno de Renart, avec qui on sort un nouvel album bientôt. Il a préparé un nouveau live extra d’ailleurs.

Quels sont vos projets futurs ?

On vient de monter une agence de booking avec Amical Music qui gère Roscella à la Rochelle et Hors Bord à Bordeaux, mais aussi le label D.KO. On a beaucoup d’espoir avec cette collaboration. On va également essayer de faire tourner Agar Agar à l’étranger. On les a déjà booké à Londres et la date est complète. Ça s’annonce bien pour eux !

Vous arrivez à en vivre ?

Au début c’était difficile, mais oui maintenant on y arrive. On n’est pas millionnaire, on est des passionnés avant tout et c’est ça qui compte !

Et votre amitié elle résiste ? C’est pas difficile de travailler avec ses copains?

Oui elle résiste ! On fait bien la différence entre journée de travail et le reste.

Au début vous avez commencé par organiser des soirées…

Le premier événement est né parce que j’avais récupéré une clé PTT, qui permet d’accéder aux toits de Paris. On adorait y monter tous les week-ends. Un jour, en se baladant dans le 5ème, on est tombé sur la bibliothèque Sainte-Barbe, qui était en construction. La semaine d’après on y a installé un système son. Bon, la police est arrivée et a terminé l’event, mais c’était quand même une sacrée soirée !

 

Crédit : Adrien Malguy

Puis, il y a sept ans, on a commencé par faire des événements un peu sauvages dans des usines désaffectées à Ivry, une ancienne gare, un open air à Vincennes ou encore à Belleville avec les salons d’été – un événement dont la photo est juste au dessus ndlr- . On a créé un salon sur le belvédère où on faisait des concerts avec à la fin un peu de musique techno. A cette époque, il n’y avait pas grand-monde à Paris qui proposait ce genre d’évènements, à part Die Nacht. Mais on n’a jamais été des clubbers : on avait envie de proposer quelque chose de différent, une fête libre et pas chère où on pouvait en plus faire jouer nos amis. C’était une façon de créer notre mini-scène. On s’est beaucoup inspiré des voyages qu’on a pu faire dans les pays nordiques, en Suède ou encore à Berlin. Cet univers du squat et de l’open air, c’est ça qui nous plaît.

Que pensez vous des soirées proposées à Paris aujourd’hui ? Tu trouves pas qu’on a un peu perdu cet esprit bon enfant qu’il y avait lors du rivival de la techno ?

Il reste encore des trucs underground. Mais c’est pas faux, le problème est toujours le même, il y a des mecs qui voit l’argent disponible, les promoteurs qui font monter les prix et certains DJs ont des cachets très élévés. Après, c’est les gens qui ne devraient pas y aller aussi !

Ça ne vous manque pas d’organiser des soirées ?

Si, mais c’est de plus en plus dur de trouver des lieux. Et puis il y a le Macki Music Festival avec La Mamie’s qui nous prend pas mal de temps. On prévoit quand même de faire quelques trucs en 2017. Aussi, on fait un salon d’été par an normalement. Cet été on l’avait organisé pendant Villette Sonique. Malheureusement ça a été annulé à cause de la pluie puis à cause des attentats. On espère pouvoir recommencer l’année prochaine, retourner dans des usines, des endroits comme ça où l’ambiance est différente. Parce que c’est un truc gratuit, qu’on briefe nos équipes pour que le public soit bien traité et à partir de là l’ambiance est forcément bonne !

Vous fêtez votre anniversaire le 16 décembre au Rex, il y a quelque chose de marquant à cette date, une sortie de disque, quelque chose ?

Il n’y a pas d’élément spécialement marquant, à part qu’on a fait toutes les dates d’Agar Agar le 16 ces derniers temps, peut-être que ça nous porte bonheur !

Cracki Records célèbrera ses cinq ans le 16 décembre au Rex avec Eliott Litrowski, Renart, Voiron et Ian Tocor. En plus, on fait gagner 3×2 places, pour ça envoyez un gentil mail à [email protected]

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