Silly Boy Blue à l'Abbaye de Clairmont. Crédit : Aurèle Bossan

Définitivement, les 3 Éléphants savent bichonner leurs festivaliers

Il faut avoir sacré­ment con­fi­ance en lui pour laiss­er un fes­ti­val vous embar­quer en bus un same­di après-midi, vers une des­ti­na­tion incon­nue, et sans vous dire quel con­cert vous y attend. Mais même pas peur, et ça valait le coup : il s’agissait d’un des deux “Cache Cache” des 3 Éléphants, deux con­certs mys­tères dans des lieux atyp­iques. Le nôtre ? Sil­ly Boy Blue et sa pop mélan­col­ique aux airs new wave, sur une petite scène posée sur l’herbe, dans le cloître d’une mag­nifique abbaye cis­ter­ci­enne du 12ème siè­cle (l’abbaye de Clair­mont). Un con­cert à partager avec les oiseaux, en lézardant au soleil, après une petite vis­ite guidée et avant une dégus­ta­tion de kéfir de fruit. Un nou­veau morceau génial (“Lanterns”, déjà testé et approu­vé aux Inouis du Print­emps de Bourges que Sil­ly Boy Blue a d’ailleurs rem­portés), des chan­sons d’amour con­trar­ié et autres plaintes nos­tal­giques chan­tées d’une voix d’ange, pour quelques heures hors du temps : on a bien eu rai­son de suiv­re les 3 Éléphants. Parce qu’on peut compter sur le fes­ti­val pour tou­jours oser sur­pren­dre ceux qui s’y aven­turent. Spec­ta­cles d’arts de rue pen­dant tout le week-end, ren­con­tres pro (dont une intéres­sante dis­cus­sion autour de la (non)place des femmes dans l’in­dus­trie musi­cale), con­certs mys­tères, ate­lier de séri­gra­phie, live d’Ambeyance à la piscine, balade en péniche sur la Mayenne avec Juicy, DJ-sets un peu partout dans la ville… Et puis bien sûr deux soirs sur le site prin­ci­pal du fes­ti­val, où les 3 Éléphants n’ont pas peur non plus de faire vivre l’expérience psy­chédélique des Psy­chot­ic Monks à un pub­lic chauf­fé à blanc deux heures plus tôt par Columbine. Quelques chocs ther­miques et une foule qui s’est clairsemée, certes, mais un con­cert tout de même magis­tral – et assuré­ment de nou­veaux con­va­in­cus par ce quatuor fasci­nant (on vous en par­lait plus longue­ment dans notre Tsu­gi 121). Sil­ly Boy Blue et The Psy­chot­ic Monks : les deux coups de coeur du week-end.

The Psy­chot­ic Monks. Crédit : Aurèle Bossan

Mais évidem­ment, il n’y avait pas que ça à décou­vrir en Mayenne. Une prog’ rap fournie et actuelle (Columbine, Koba LaD, Max­enss, Jos­man, Caballero & Jean­Jass…), la voix et le charisme de Jeanne Added, le live de tech­no intense d’Oktober Lieber (folie du côté du comp­teur de bpm, et un plaisir cer­tain à enten­dre du chant au milieu des machines), la très belle scéno­gra­phie de Thy­lacine, le nou­veau live tout aus­si porté sur les visuels d’Eti­enne de Cré­cy, le DJ-set décom­plexé, voire car­ré­ment kitsch mais super effi­cace, du crew mon­tréalais Moon­shine, le rock de Lysis­tra­ta qui a fail­li faire explos­er la petite scène, le duo ren­nais Atoem à assuré­ment suiv­re de près pour les ama­teurs de tech­no et d’analogique, le DJ-set par­faite­ment dansant de Ghost Dance pour con­clure… Une affiche pareille, for­cé­ment, ça inspire con­fi­ance – et on était 36000, dans une ambiance mer­veilleuse­ment bon enfant, à le penser.

Le + : Columbine qui ramène une moto sur scène. Pas hyper green, mais ça fait son petit effet.
Le — : Le com­bo fête des mères-élections européennes du dimanche : on peut aller se couch­er plutôt ?

Lysis­tra­ta. Crédit : Alex­is Janicot

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