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14 août 2019

Déjà dix ans pour Electrik Park : rencontre avec Joachim Garraud

par Elie Chanteclair

« Parce qu’on est en 2010 ». Il suffit d’écouter la chanson d’Orelsan pour comprendre que, 2010, c’est déjà un peu loin. Une décennie se clôture, celle du streaming, des réseaux sociaux et des mauvais albums de Muse (les années 2020 seront-elles plus clémentes ?). Dix ans qui ont fait pousser une génération de millenials s’avançant peu à peu dans l’âge adulte.

Pire pour les nostalgiques : partout désormais, des gamins qui n’ont jamais connu « I Gotta Feeling » soufflent leurs dix bougies et préparent leur rentrée en CM2. Electrik Park est un de ces enfants. Depuis sa naissance en septembre 2010 (sous le nom d’Inox Festival), cette « petite » fête a eu le temps de voir passer de beaux noms de la scène électronique mondiale, comme Sven Väth, Stephan Bodzin ou Boys Noize. Elle revient le 7 septembre pour célébrer dignement son anniversaire, investissant comme toujours l’Île des Impressionnistes de Chatou où elle accueillera – entre autres – Boris Brejcha, Dima (projet parallèle de Vitalic) ou Mandragora. Rencontre avec son papa, le patron Joachim Garraud, pour dresser le bilan d’une décennie d’existence.

Tu as entamé les festivités en 2010, avec l’Inox. Dix ans plus tard, qu’est-ce que ça t’évoque ? 

 Si on m’avait dit que j’en serais là en 2019… Quand j’ai commencé, je pensais sincèrement organiser une seule édition : l’idée était de réunir des copains sur l’ile des Impressionnistes pour faire une fête de midi à minuit. Au mois de mars, je rentrais d’une tournée en Australie, avec notamment le Future Music Festival, qui avait lieu en journée. En faisant un footing sur l’Île des Impressionnistes de Chatou – ville où j’habitais -, j’ai pensé à organiser quelque chose de semblable en France. Le cadre est idéal : il y a de grands arbres magnifiques, des coins pour pique-niquer… Je suis allé voir le maire, qui a accepté, et c’était parti.

Que penses-tu avoir réussi à créer avec Electrik Park ?

Je pense qu’on est parvenus à créer et garder une certaine spécificité au sein des festivals de musique électronique. Les festivaliers ne viennent pas en attendant la tête d’affiche, ils viennent écouter les espoirs, les futures stars de l’électro, et ce dans énormément de styles différents. Tu peux passer de l’EDM à la techno, de la bass house au hardcore. On a réussi à attirer un public curieux et hyper respectueux, alors qu’au commencement, des gens me mettaient en garde, me disaient que c’était dangereux d’organiser ce genre d’évènement, que ça risquerait de dégénérer.

 Le festival est également connu pour ses déguisements en tous genres…

C’est aussi ça que j’aime : les gens ne sont pas seulement spectateurs, mais également acteurs du festival. Ce sont eux qui créent l’identité d’Electrik Park. Chaque année, on tombe sur des déguisements de dingue : par exemple, je me souviens de ce gars venu en Jésus Christ avec une énorme croix en bois, accompagné par son pote qui était déguisé en cheval (rires)

 As-tu une anecdote croustillante à nous raconter sur le festival ?

 En 2011, je suis en tournée à Chicago, où je rencontre un fou furieux qui s’appelle Skrillex. Le mec joue derrière moi et c’est la folie. J’attends qu’il finisse son set et je lui dis : « T’es vraiment un extraterrestre, j’aimerais beaucoup que tu passes à Paris, viens au mois de septembre à mon festival ! » Skrillex est super emballé, il n’était encore jamais venu en France. J’étais donc hyper fier de présenter sa musique aux Français, même s’il n’a pas été extrêmement bien accueilli au début… Le jour J, Skrillex était tellement à fond que, chose rare pour l’époque, il sort du Dj Booth et se jette dans le public. Les gens jouent le jeu et le portent, mais un gars de la sécurité croit qu’il y a un problème… Il le ramène donc de force sur la scène, en le tirant par les cheveux. Tu imagines la honte que j’ai eue en apprenant ça… D’autant plus que j’ai revu Skrillex il y a deux ans et qu’il m’en a reparlé (rires).

 Le meilleur concert dont tu te souviens à Electrik Park ?

Un souvenir mémorable, même si c’est assez triste quand j’en parle maintenant, c’est le set d’Avicii en 2011. C’était la première fois qu’il jouait dans un festival français, il était tout jeune et débutant ; il venait à peine d’être signé. Il était super flippé à l’idée de jouer mais quand il est monté sur scène, il a vraiment mis le feu en jouant son titre « Levels », qui est devenu un tube quelques mois plus tard.

Ton pire souvenir ?

En 2017, on ouvre les portes du festival, et il se met à pleuvoir… comme à Bombay (rires). Une pluie diluvienne ; la pelouse se transforme très vite en torrents de boue, on se met franchement à stresser. Finalement quand j’y repense, c’était super drôle de voir des gens faire du slide à plat ventre sur un sol qui ne ressemblait plus à rien (rires).

Le mot de la fin ?

Très hâte de fêter ce dixième anniversaire…

Pour faire partie de la fête, accédez à toutes les infos et à la billetterie via le site d’Electrik Park !

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