DJ W!LD : inspiration Cités d’or, nouvel album techno et nouveau label

Le 3 avril, DJ W!LD sor­ti­ra son nou­v­el album Tech­no City sur son label W. Comme son nom l’indique le pro­duc­teur et DJ s’est ori­en­té pour ce nou­veau disque vers ses amours tech­no, un côté qu’il a peu exploré à tra­vers sa discogra­phie. Depuis ses débuts fin 90, DJ W!LD a une cinquan­taine de max­is et trois albums à son act­if  et des morceaux tou­jours par­faits pour le dance­floor tels que le fameux “All About You” ou “I Love You More”, tout deux sor­tis sur Rob­soul. Intrigués par ce nou­veau disque, on est allé à la ren­con­tre du brun au regard som­bre pour con­naître ses inspi­ra­tions, son his­toire et ses envies.

Tsu­gi : Est-ce que tu as eu une soirée, un disque, une ren­con­tre qui t’a ori­en­té vers la musique électronique ?

DJ W!LDIl y a une soirée par­ti­c­ulière. À Dijon, la ville d’où je viens, il y avait un club qui s’appelait l’Enfer qui est selon moi le meilleur club de France de l’époque. Lau­rent Gar­nier était rési­dent, il invi­tait une fois par mois il me sem­ble des artistes de Detroit, comme Der­rick May. Pour une petite ville comme ça, c’était excep­tion­nel d’avoir ces artistes. Avant cela, j’écoutais déjà de l’électro et du hip-hop. En y repen­sant, même les dessins ani­més que je regar­dais enfant avaient déjà des ban­des son assez spé­ciales. Par exem­ple Les Cités d’Or ou Ulysse 31, avec des syn­thés et quelque chose de très électronique.

Tu es né à Dijon, mais tu vis à Paris depuis longtemps main­tenant, qu’est ce qui t’a poussé à venir y habiter ?

Je suis par­ti à Paris surtout parce que j’avais envie de bouger, mais je n’ai pas com­mencé à mix­er tout de suite. Je m’y suis mis quand je suis par­ti à Barcelone où j’ai décidé d’aller sur un coup de tête. Au début j’étais cen­sé y pass­er une semaine, au final j’y suis resté six mois. J’ai ren­con­tré un mec qui est devenu mon ami, il y avait un bar où il invi­tait des DJs qui mix­aient du hip-hop, de la house… Il m’a pro­posé d’y pass­er des dis­ques. Il a fal­lu que j’apprenne super vite, que je m’entraîne encore et encore pour être au niveau. À l’époque je fai­sais aus­si du man­nequinat, ce qui m’a amené à pas mal voy­ager, et j’ai pu importer des dis­ques qu’on ne trou­vait pas for­cé­ment à Paris. J’ai aus­si prof­ité de ces voy­ages pour mix­er à droite à gauche et ren­con­tr­er des gens. À New York j’ai fais la con­nais­sance d’un pro­duc­teur qui s’appelait Peter Rauhofer (décédé d’une tumeur au cerveau en 2013 .ndlr) avec qui j’ai pro­duit un morceau qui s’est ven­du à 60 000 exemplaires.

Depuis ta pre­mière sor­tie tu n’as qua­si­ment jamais pris de pause…

Il y a eu un moment, pen­dant cinq-six ans, où je fai­sais beau­coup de morceaux sans les sor­tir. La rai­son de cette pause, c’est que je cher­chais mon pro­pre son, ma per­son­nal­ité musi­cale. Jusqu’au moment où je l’ai trou­vée et j’ai enchaîné les sor­ties. Au début, j’essayais peut-être de suiv­re la ten­dance actuelle… À un moment je me suis dit : “il y en a marre, je vais pro­duire des morceaux pour moi, pour les jouer et avoir des petites bombes pour mes sets”. Depuis, je tra­vaille encore beau­coup dans cet optique, en sor­tant des titres pour le dancefloor.

À l’é­coute de ta discogra­phie, on retrou­ve très sou­vent des sonorités latines, tu en es accro ? 

J’ai vécu au Brésil pen­dant un an, cela a cer­taine­ment influ­encé ma musique. Je suis aus­si attiré par le groove des rythmes africains, des sons qui ont la fac­ulté de te met­tre en transe.

Tu as l’air aus­si d’aimer mélanger les gen­res et ne jamais te restrein­dre à un style particulier ?

C’est com­pliqué par­fois en effet. Pour moi, un artiste se doit de ne pas se lim­iter à un style de musique. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime beau­coup Lau­rent Gar­nier, il a une aisance impres­sion­nante à mix­er les gen­res. C’est ce que j’essaye de faire en set aus­si. C’est pour ça que j’aime bien mix­er sur des sets assez longs, pour pou­voir faire une bonne évo­lu­tion d’un style l’autre.

Pourquoi as tu décidé de créer des labels ?

Le pre­mier label, je l’ai fondé avec Chris Car­ri­er, un ami. On com­mençait à pro­duire ensem­ble et on a créé Cat­wash Records pour sor­tir nos titres. Ensuite j’ai créé mon pro­pre label W. Je viens aus­si de créer DAILYCID avec un asso­cié, un sec­ond label afin de pro­pos­er un style dif­férent, un mélange de min­i­male, de micro et de deep (dont la pre­mière sor­tie est “Dram Atic” de Mar­ius Lau­ren­tiu .ndlr). On compte aus­si faire des soirées avec, la pre­mière ce sera au fes­ti­val SXM à St Mar­tin. Il y aura un super line-up : Dewal­ta, Ion Lud­wig, Cinthie et moi-même.

Tu as l’air de jouer beau­coup plus à l’é­tranger qu’en France :

Comme on dit : “nul n’est prophète en son pays” !

Qu’est-ce que tu as voulu pro­pos­er avec Tech­no City ?

J’ai créé cet album en pen­sant à ce qu’il pour­rait don­ner dans des gross­es salles, donc pour des soirées plus tech­no. Même si je suis plus con­nu pour mes tracks house, j’aime beau­coup ce style. J’avais donc envie de mon­tr­er une autre facette. J’ai déjà deux albums de côté aus­si, un qui est beau­coup plus house et funky et un autre down tem­po et ambi­ent, moins dansant pour une fois.

Sur ce nou­v­el album, on peut voir des pochettes dif­férentes, une avec un fond blanc et une main squelette blanche et inverse­ment, pourquoi ce choix ?

Le disque arrivera en deux vinyles, j’avais envie d’apporter quelque chose de visuel et graphique, j’ai donc dess­iné ces deux pochettes qui col­lent avec l’ambiance des titres. Le blanc pour des morceaux énergiques et le noir pour les plus sombres.

Track­list :

1 – The Hike (Intro)
2 – Love On The Beat
3 – Time To Say Goodbye
4 – Street Religion
5 – Americana
6 – Aimer et C’est Tout
7 – Tech­no City
8 – All Night
9 – Talk­ing With Hoffman
10 – King Hit
11 – Mon Cote Obscur (Out­ro)

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