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8 novembre 2013

En direct de Gesaffelstein au Yoyo (Paris)

par rédaction Tsugi

Street art, lumières noires, longs escaliers… Petite ambiance berlinoise pour cette arrivée au Yoyo, pourtant installé au coeur du dernier décile du patrimoine financier de notre beau pays, le XVIème arrondissement de Paris. Le Festival des Inrocks, qui fait la fête, comme nous, au phénomène Gesaffelstein, a invité Crackboy à lustrer le conduit auditif de l’auditoire, composé de gamins clean mais enthousiastes à l’idée de voir le costard du maître, et de mélomanes « inrockophiles » qui tentent de s’encanailler un peu. Et pour lustrer, ça y va tranquillement : une techno souvent acide, sèche, frontale sans tabasser pour autant, sort des enceintes, et peine à emporter l’assistance, qui semble attendre une seule chose…

Mike Lévy débarque derrière les platines vers 1h30 et attaque direct. La fameuse courbe « temps – pression », propre à chaque DJ et qui, comme chacun sait, doit être dessinée au micro-poil, tape dans le rouge assez rapidement ici : même si le vu-mètre n’est pas non plus en butée dès le début, les premières pistes de ce DJ-set sont frontales, glaciales, et dégagent une ambiance presque cold wave dans les sonorités. Puis, rapidement, le kick prend de plus en plus de place dans le spectre, et les appels d’air se font rares (ils en deviennent donc très salvateurs). Gesa s’est clairement donné pour mission de retranscrire au mieux l’ambiance dark-classe de ses lives, et y arrive partiellement, sans pour autant réussir à maintenir la tension optimale pour ça. Pourtant, il y est presque : les enchaînements sont exécutés au cordeau, la sélec est judicieuse… les quelques « trous » calés pour haranguer la foule, s’ils remplissent leur mission à merveille, cassent parfois un poil le rythme, mais rien d’alarmant… L’ambiance est là, installée, comme inévitable.


#gesaffelstein #yoyo #palaisdetokyo by @reduxmag

La dernière demi-heure de set est extrêmement intéressante : Gesaffelstein, roi de la mesure lorsqu’il s’agit du BPM, achève son public en montant le curseur au dessus de 140, voire 150 ! Il y a trois ans de cela, personne, pas même les plus alternos d’entre nous, n’aurait imaginé entendre de la hard techno acide au sein d’un club parisien. Là, c’était Armageddon, les plus rétifs ont fini par plier les gaules, la majorité des fans est restée se prendre la déflagration en pleine face. Et les plus vieux ont regardé Babylone s’écrouler avec un sourire en coin. Après deux heures de set, une session « on fait danser les fans sur scène » avec Jackson en guest (il prendra les platoches en fin de soirée) et une révérence, Miss Kittin prendra la suite en commençant par le fameux remix de « Everything In Its Right Place » de Radiohead… Sans oublier de caler du Gesa ensuite. Le flambeau est passé, ce type est incontournable.

Meilleur moment : Mike tombe la veste. Les filles crient. Même les mecs se surprennent à dire « OK, il est canon ».

Pire moment : l’attente in-ter-mi-na-ble au bar.

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