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20 janvier 2014

En direct de l’Igloofest (Montréal)

par rédaction Tsugi

Si vous avez vu ce récent reportage de TF1 sur l’hiver québécois, vous devez sûrement être persuadés qu’il est quasi-impossible de survivre chez nos cousins entre octobre et mai. Cette escapade à l’Igloofest nous permet déjà de vous dire que certaines personnes ont un peu trop forcé sur le sirop d’érable avant de monter un truc pareil, et surtout, que les Québécois savent assumer leur envie de faire la teuf pendant cette période où le Français moyen envisage à peine de sortir de chez lui de peur de croiser des températures négatives, sans même parler de se pointer à un concert. Non, là bas, ils envoient du love et du gros son, en extérieur, sous la neige en plein mois de janvier. Le genre de truc qu’il nous fallait tester absolument.

18h : Pub « le Saint-Paul ». Autour d’un pichet de houblon, on essaie de se mettre dans la tête que la fête est censée commencer dans 1h30, ce qui paraît tôt pour un festival électro. Après une journée à se balader dans Montréal sous un soleil radieux (avec un thermomètre affichant une température tropicale de 1°), et un premier passage à l’Igloofest la veille (rapide et un poil perturbé par le décalage horaire), ce soir, l’expérience a tout pour être totale. Impression renforcée par la taille du plat de nachos au formage fondu que l’on nous colle devant le bec.

20h30 : Phil Fiction, premier DJ du trio d’artistes programmé ce soir et local de l’étape, s’applique pour poser l’ambiance de manière sobre sans trop monter dans les tours, et gère le relais avec le client suivant. Nous, on zone sur le site, pas immense, mais blindé de détails assez dingues. Primo, le décor : la scéno « glagla » est au poil, plein de blocs de glace taillées émaillent notre parcours, la plupart étant taillés aux formes des nombreux logos des sponsors de l’événement. Moins complexés que nous autres Français sur les questions de partenariats et de sponsoring, les Québécois semblent absolument pragmatiques sur le sujet, et ils ont raison, car cela ne fait que renforcer la « user experience ». Un toboggan de glace (attention les fesses), un stand de grillades de chamallows, un rythm game sur grand écran dans lequel il faut taper en rythme sur des tambours pour remplir des verres de bière virtuels… C’est dur de trouver le temps long à l’Igloofest, il y a visiblement toujours un truc à faire et des personnes avec qui échanger. La sympathie communicative des bénévoles qui nous ont accueilli à l’entrée, qui nous a surpris au premier abord, est en fait la norme ici. Tout le monde est littéralement trop cool.

21h : Pendant que Breach commence à envoyer du lard, on (re)fait un petit tour des backstages en compagnie de l’équipe du festival, également archi-accueillante. Niveau froid, pour l’instant, ça se passe pas mal : les collants et les sous-pulls qui grattent font leur boulot en dessous de nos polaires et de nos manteaux de ski, et notre bonnet de laine, oups, notre « tuque », sauvegarde nos oreilles du danger. Contrairement à l’idée que l’on s’en fait, au niveau du froid, l’Igloofest n’est pas un problème.

21h10 : Arrière-scène. On découvre ce qui fait survivre les DJ’s pendant leur office : une palissade en plexiglas les protège du vent de face, et de puissants radiateurs mobiles les maintiennent dans une température honnête, qui leur permet de mixer sans doudoune. On claque la bise à Skream, qui semble adorable et surtout très enthousiaste à l’idée de jouer devant la foule de 7000 personnes qui se déroule devant lui.

21h30 : Passage à la petite scène, qui change de nom à chaque week-end, accessible uniquement grâce à une entrée régulée. Ambiance club à ciel ouvert, donc, et DJ’s locaux aux platines.

22h10 : On ne vs pas vous mentir, malgré l’exceptionnelle douceur du climat pour cette période de l’année (il doit faire -5°), il faut éviter de trop glandouiller si on ne veut pas tomber dans une dynamique « glaçon humain ». Breach a commencé à sortir pas mal de gros sons maximalistes, ce qui semble plaire à la foule, visiblement présente pour festoyer dans une ambiance archi-joviale (on vous met au défi de trouver ce genre de dynamique humaine en France). Sentiment renforcé par la vision de ce joli tapis multicolore qui s’offre à nos yeux : les têtes des festivaliers sont évidemment toutes équipées de tuques, la plupart à l’effigie du festival, le gris étant proscrit… sans parler des tenues !

22h31 : Skream attaque son set par un morceau de pop toute calme qui tire presque vers l’ambiant. On se demande si la tension musicale installée par son prédécesseur ne risque pas de s’écrouler comme un château de cartes, surtout après le petit speech de Michel Quintal, co-fondateur de l’Igloofest, qui prend le temps d’introduire chaque artiste au micro, coupant de fait le son et la danse. Deux morceaux plus tard, c’est la jaille, et la fameuse mer de pompons multicolores fait littéralement des vagues. Et il neige, c’est magique, tout va bien dans le meilleur des mondes.

23h10 : Alerte drapeau breton. Oui, la mafia s’étend même jusqu’à Montréal.

00h00 : Skream entame un petit passage disco qui ne freine pas les ardeurs des festivaliers, dont certains devaient pourtant s’attendre à entendre du dubstep… Que dalle, le DJ anglais n’en fait qu’à sa tête. Il tente un « bonjour » au micro, ça sonne anglais mais la foule gueule son plaisir. OK, il y a pas un petit truc qui peut mal se passer, là ? Parce qu’on est presque en overdose de win.

00h30 : Ah, voilà le point un poil frustrant du festival : hop, tout le monde dehors, la suite de la soirée se déroulera maintenant au gré des humeurs des festivaliers, qui vont de rabattre sur les « afters » disséminés dans le centre de Montréal. Ceci dit, lorsqu’on commence tôt, il est appréciable de ne pas finir aux aurores…

1h20 : Interview de Skream, accompagné de Breach, en loge derrière « la stage ». Les deux énergumènes, ravis de leur soirée, se coupent la parole, rivalisent d’anecdotes, et sont carrément durs à suivre. Qu’importe, on va démêler tout ça à tête reposée, avec des températures positives. Pour l’heure, on va s’enfiler une dernière mousse au pub avant de se rentrer. Pas de poutine pour ce soir, l’amour des gens nous a rassasiés, et c’est encore la meilleure façon de se sustenter. On revient quand ? 

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