Chronique : bEEdEEgEE — SUM/ONE

Quand on évoque sa pas­sion pour Gang Gang Dance au bureau, beau­coup arborent une mine décon­fite : entre rock expéri­men­tal et élec­tro de fête foraine pour hip­pies new age sous acide, le groupe de Lizzi Bougat­sos et Bri­an Degraw est passé de sym­bole du New York arty à blagounette un peu relou. Alors quand Degraw annonce un pre­mier album solo sous le nom crétin de bEEdEEgEE, on rigole. Comme prévu, et comme le con­tenu de la caboche de son géni­teur, ce SUM/ONE est un sacré bor­del, alter­nant entre élec­tron­ique max­i­mal­iste découpée et com­po­si­tions plus structurées.

Après un début inquié­tant, Bri­an com­mence à trou­ver son rythme, avec notam­ment l’hyper-breaké “Over­lock”. C’est dans l’extrême foutoir que son charme sur­git, notam­ment sur le très disco-DFA “(F.U.T.D.) Time Of Waste” qui accueille Alex­is Tay­lor d’Hot Chip. Les autres invités, sa cama­rade Lizzi Bougat­sos, ou Love­foxxx de CSS, appor­tent des res­pi­ra­tions mélodiques à un album qui, s’il agac­era sans aucun doute les détracteurs de Gang Gang Dance et n’évite pas quelques crétiner­ies (les paroles, notam­ment), dévoil­era aux plus courageux un charme cer­tain, au cœur du chaos. (François Blanc)

SUM/ONE (4AD/Beggars/Wagram)