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29 mars 2016

En direct de : Moderat à l’Olympia, la grande Messe

par rédaction Tsugi

Paris, 21 heures. C’est une foule dense qui se presse aux abords de l’Olympia. Sur la facade, sept lettres rouges se dressent face à nous : MODERAT. Dehors, des revendeurs de places à la sauvette bien au courant du concert annoncent : « Places pas chères pour Modera ! » (lire : [:Mo-de-ra-]) tandis qu’à l’intérieur, la salle est comble, résultat de ce concert sold out tant attendu. Il faut dire que le groupe n’avait pas mis les pieds à Paris depuis février 2014 – et son show magistral au Trianon. Le 28 Boulevard des Capucines est donc un peu the place to be ce soir.

Tous de noir vêtus, silencieux, les deux Modeselektor et Apparat montent à tour de rôle sur scène avec assurance, acclamés par la foule. Sculpturaux dans la fumée, les voici en place ; le concert peut commencer après une première partie assurée par Shed, plutôt mou du genou. Pas le temps de chômer, le trio berlinois assène une version de « A New Error » décapante. L’auditoire, qui ne s’attend probablement pas à entendre ce tube dès le second morceau est extatique. La scène de Laurence Anyways de Xavier Dolan nous revient en tête, mais ici aucun vêtement ne vole dans les airs, seulement des esprits qui s’échappent des corps et flottent dans un Olympia à l’ambiance électrique. Les fans du groupe qui ont eu l’occasion de se reposer toute la journée après les excès du week-end – merci le jour férié – ont de l’énergie à revendre, et cela se sent. Le sol de la salle parisienne mythique tremble sous nos pieds.

Le lightshow balaye la foule, et le trio semble évoluer dans un univers en 3D – semblable à celui de leur dernier clip en date – grâce au VJing fait de rayons lasers, de formes géométriques et de fumée. Toute une symbolique –  à la fois Illuminati, astrologique et mathémathique – semble être à décrypter, tandis que des visuels des albums précédents – les mains jointes, le taureau – sont recyclés pour l’occasion et défilent également sur l’écran géant. Et la froideur allemande dans tout ça ? A d’autres ! Les trois membres de Moderat sont un peu comme ces premiers jours de printemps : froids, ils ont pourtant réussi à réchauffer l’Olympia pendant près de deux heures à grand renfort de tubes et de nouveaux titres, dosés à merveille.

Ainsi, le morceau « Reminder », sorti il y a quelques semaines seulement, résonne déjà comme un point culminant de leur discographie. Il faut dire que la recette reste inchangée : gros beats, lourdes basses, voix profonde et caverneuse – mi-divine, mi-dantesque – d’Apparat. Et puis en backup, les Modeselektor délivrent et assurent le bidouillage des machines pour un show sans accroche. La présentation des nouveaux titres se déroule du coup à la perfection, le public est réceptif : « Ghostmother », « The Fool », « Finder », « Animal Trails »… même le très dance « Running » convaint. III va se boire comme du petit lait.

L’enchaînement merveilleux de « A Bad Kingdom » et de « N°22 » finit par nous achever. La foule, euphorique, scande en cœur les paroles, les visuels version bande-dessinée nous happent dans une histoire de famille au cœur d’un manoir de style victorien. Les basses font trembler les cages thoraciques, les esprits divaguent, les gros beats semblent émaner du pied d’Apparat qui bat la mesure sur scène de manière hypnotique. Deux rappels – très techno – plus tard, Moderat salue son public en nage après un set définitivement endiablé. Ils semblent ravis d’avoir été là ; cela tombe bien, nous aussi.

Pire moment : les gens qui filment avec un flash #lesgens.

Meilleur moment : les sub-basses qui traversent tous les pores de notre peau.

Les trois membres se sont confiés à nous dans le prochain numéro de Tsugi (n°91), à découvrir en kiosque le 9 avril !

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