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17 mai 2015

En direct de… Nuits Sonores 2015, épisode 4.

par rédaction Tsugi

Nuits Sonores nous épuise mais au quatrième jour du festival nous en redemandons encore. Il s’agit d’une fatigue agréable et même s’il est dur de se lever après une trop courte nuit, nous sommes toujours ravis d’arriver sur le site de la Sucrière et de retrouver cette foule de mélomanes prête à découvrir ou revoir des artistes.

Cette journée est organisée par Jamie xx qui a décidé d’inviter ses amis et aussi des artistes qu’il n’a jamais rencontré mais dont il apprécie le travail. Ainsi, on a une belle flopée d’artistes londoniens à aller écouter et la journée s’annonce déjà des plus excitantes. Nous débutons par la salle 1960 où nous découvrons Walls pour un live d’une heure qui nous fait vite comprendre que ce duo dont on parle beaucoup mérite sa renommée grandissante et son titre de meilleur album electronica décerné par le magazine Mojo. Chez eux, les synthétiseurs ne sonnent pas kitsch pour un sou et la maîtrise du duo attire de nombreuses personnes dans cette salle souvent délaissée pour sa grande soeur. Nous avons encore trente minutes devant nous avant le set de Floating Points et le soleil est au rendez-vous. C’est le moment propice pour faire un tour sur l’esplanade où le trio Principals, composé de Charles Drakeford, Nic Tasker et de Bradley Zero, s’évertue à faire danser les jeunes comme les plus vieux. Nuits Sonores est un festival où tout le monde est accueilli et certains viennent même en famille, amenant femme et enfants découvrir de nouvelles musiques. Nous éprouvons un grand plaisir à nous mêler à cette foule tandis que les trois amis de Boiler Room enchaînent les tracks avec soin.

 

 C’est ensuite le moment de rejoindre la salle 1930 pour le dj set de Floating Points qui était déjà passé à Nuits Sonores l’an passé. La salle n’est pas encore pleine et c’est très agréable de pouvoir y flâner tandis que Sam Shepard démarre son mix d’une façon très chill-out qui attire de nombreuses personnes au point qu’on préfère finalement s’éloigner du milieu un peu trop énergique pour rejoindre les extrémités de la salle où l’air est moins humide. Totalement pris par le set qui marche très bien, nous restons une bonne partie de son passage et nous apprécions l’ambiance qu’il a réussi à créer avant le passage attendu de Jamie xx. Même si l’évadé de The xx est la tête d’affiche de cette journée, nous avons l’impression que le public oublie peu à peu son arrivée imminente en se laissant aller à des chorégraphies funky à souhait. Nous nous échappons pour faire un tour dans la salle 1960 et cette fois-ci, après l’electronica soignée de Walls, c’est une ambiance musique du monde qui investit les lieux avec Idris Ackamoor and The Pyramids. Ici, nous prenons une fois de plus conscience de la diversité musicale que nous offre Nuits Sonores qui est à dominance électronique mais qui laisse tout de même la place à d’autres genres de s’exprimer. C’est une très bonne surprise d’assister à ce live, et à certains moments nous nous imaginons presque en Afrique au sein d’une tribu dansant autour d’un feu de joie. Après tant d’émotion, il est temps d’aller voir Jamie xx. Nous retournons dans la grande salle où nous apercevons le timide producteur qui prend plus d’aisance dès lors qu’il sent le public impatient d’entendre son set de deux heures. Il démarre tranquillement sur un beat hip-hop qui sonne très J Dilla et la machine est lancée, les tracks s’enchaînent, passant parfois du The xx pour le plus grand plaisir des fans. Nous avons envie d’entendre « Gosh », l’un des deux titres déjà dévoilés de In Colour, mais nous ne restons pas jusqu’à la fin car il faut que nous allions prendre des forces pour la nuit qui se prépare.

 En cette période de Nuits Sonores, le temps file à une vitesse folle. Nous avons à peine eu le temps de se rafraîchir qu’il faut déjà partir pour l’ancien marché de gros. Il est 21h30, nous arrivons assez tôt car nous voulons profiter pleinement de notre dernière nuit. Les salles sont encore vides et les gens arrivent par toute petite vague. Nous nous dirigeons vers la Halle 3 qui est la scène Red Bull Music Academy. Là, c’est la grosse claque ! La Mverte, signé sur le label Her Majesty’s Ship, est en back 2 back avec Alejandro Paz. Un grand moment où la première heure de set passe à une vitesse folle. Tantôt techno à tendance acid-house et parfois même funk, nous aimons ce mélange de style et nous décidons de rester pour la suite du set.

 Viens maintenant le moment du live de The Orb. Il est 23h et l’arrivée des deux compères sonne comme le gong pour cette folle soirée de Nuits Sonores. Ca démarre fort et, très vite, nous apercevons les images psychédéliques si caractéristiques au duo se succéder derrière eux. C’est un live singulier que nous offrent Alex Paterson et Thomas Kehlmann à travers une ambient house judicieusement amené à grand renfort de samples dub. On s’éclipse ensuite pour retourner à la scène Red Bull où nous découvrons la fin du show de Larry Gus qui semble comme dans un état second sur scène, criant des paroles incompréhensibles. Soudain, alors que le public amusé s’interroge sur l’état du grec, un jeune inconnu grimpe sur scène. En un temps record, il attrape les baguettes pour commencer à frapper de toutes ses forces sur la batterie. Larry Gus, amusé, le laisse s’exprimer. C’est aussi ça Nuits Sonores, des moments d’égarements musicaux totalement improbables dans une ambiance des plus décontractée. L’heure qui suit se partage entre la Halle 1 pour Jon Hopkins et Vaudou Game dans la Halle 3. D’un côté, un live électronique qui prend sa source dans Immunity, le dernier album d’Hopkins sorti en 2013. De l’autre, une performance étonnante pour les lyonnais qui ont apporté une touche afro-funk à la soirée. Le passage de l’un à l’autre est surprenant et, en regagnant la Halle 2 pour aller voir ce qu’il s’y passe, on réalise alors l’inévitable: la salle est bondée car tout le monde attend Rone et ses fameuses créatures. Erwan Castex est toujours aussi impliqué dans ses lives et ce soir il balaye un large paysage musical, passant du frénétisme de la techno à la douceur d’une electronica plus solaire.

 

 Nous quittons la halle car une pause rafraichissement s’impose. Une bière à la main, nous nous laissons alors attirés par un son qui sent bon les vacances. Très rapidement, nous nous retrouvons dans la halle 3 où Batida, qui réinvente la musique angolaise des 60’s et 70’s à la sauce électonique, livre un live explosif. Il fallait se retenir pour ne pas être tenté de danser le kuduro tant l’énergie y était forte. Ensuite, c’est un personnage incontournable de Nuits Sonores qui attire une foule considérable dans la Halle 1. Laurent Garnier, qui a d’ailleurs récemment sorti un podcast en hommage au festival, fait deux heures de dj set. Deux heures d’échauffement avant le back to back avec Marcel Dettman qui l’attend demain pour le closing du festival. Son passage clôture parfaitement bien cette dernière nuit intense et le public est tellement conquis qu’il lance un appel désespéré pour qu’il continue. Un appel entendu puisque Garnier prolongera pour encore quelques tracks. Ce n’est un secret pour personne, il est doué mais sa générosité fait aussi partie de sa renommée. Cette nuit se termine donc sur une note techno amené par l’un des grands noms de la scène française.

Nous nous sentons déjà nostalgique alors que nous rentrons à peine pour nous coucher. La saison des festivals a débuté sur les chapeaux de roues et nous espérons qu’elle continuera sur cette voie !

Crédits photos: Gilles Reboisson, Brice Robert & Gaétan Clémént. 

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