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16 mai 2015

En direct de… Nuits Sonores 2015, épisode 3.

par rédaction Tsugi

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas tant les découvertes sont nombreuses : voilà comment décrire rapidement Nuits Sonores après ce troisième jour de festivités. 

La météo, capricieuse à souhaits a beau faire pleuvoir des trombes d’eau sur Lyon, le programme s’annonce radieux pour les technophiles. Et une fois n’est pas coutume, La Sucrière est la première étape de notre journée. Les festivités commencent sur les chapeaux de roue autour de la scène Curated by John Talabot. Sur place Barnt s’occupe du warm-up et ambiance tranquillement la foule. Son style minimaliste à l’extrême est particulièrement apprécié, le public se masse rapidement face à la scène. En Dj set, son sens de la mélodie est aussi appréciable que sur ses productions, il cultive l’art de faire beaucoup avec pas grand chose. Peu de pistes mais beaucoup d’émotions. Dans la salle voisine, Lena Willikens est déjà bien campée derrière ses platines. Aussi singulière que son compatriote, l’Allemande gratifie le public d’un set éclectique allant de l’acid à la deep house en passant par la techno et clôt même sa prestation sur un morceau épique, sorte de remix de Mayhem. Signe de talent, elle laisse le public en manque, nous compris.

Sur l’esplanade de la Sucrière, Awesome Tapes From Africa fait oublier la morosité météorologique à grand renfort de rythmes africains. Pendant ce temps, le discret Ricardo Tobar se produit sur événement parallèle organisé par Infiné Music à quelques centaines de mètres de là, en bord de Soane. Son set house millimétré nous conforte dans notre décision de le faire apparaître dans notre numéro 82. 

La pluie est toujours aussi forte et s’abriter devient alors une nécessité. Retour donc à la case départ, La Sucrière où nous assistons à un spectacle peu commun : un concert de Niños Du Brasil. Un groupe tout à fait conceptuel qui a décidé de jouer du noise rock avec des instruments issus d’une Batucada brésilienne. Original et extrêmement efficace quand il s’agit de mettre le feu à une scène, an public et en gros de tout casser. Un peu comme si le carnaval de Rio était organisé par des punks. Jouissif ! Au même moment,  John Talabot voyant son vol annulé, il décide de décaler son set d’une demi heure. Tant mieux pour nous, le choix entre le patron d’Hivern Discs et André Bratten, notre chouchou Norvégien découvert à By:Larm en février dernier aurait été cornélien. Grâce à Air France, tous deux nous régalent dans des styles bien différents : techno glaciale pour l’un, house filtrée pour l’autre. 

La nuit vient de tomber, la foule se déplace vers l’ancien marché de gros, lieu historique du main event des Nuits Sonores et trouve pour l’accueillir notre Dj Deep national. Avec un set techno de 3 heures sans trop de relief, le frenchie nous pousse vers la halle 3 pour assister au concert de Jessica 93, le one-man-band de Geoff Laporte signé chez Teenage Menopause et Music Fear Satan . Seul sur scène, il est l’auteur d’une performance post-punk des plus impressionnantes. Assisté d’une simple boite à rythme il enregistre tour à tour des boucles de guitare et de basse et joue avec, les empiles, les retires… Un spectacle apocalyptique fait de larsens et d’effets en tout genres qui nous met bien en jambes pour le set de Moodymann. House, techno, funk, rap, Motown, comme à son habitude, l’homme de Détroit nous offre un set éclectique et attire à lui seul une bonne partie du public du festival vers la Halle n°1. 

La suite est prise par le back to back événement de la soirée : Carl Craig feat “Mad” Mike Banks. Comme prévu les deux légendes de la scène techno originelle de Détroit créent une quasi émeute dans le public. Durant 3 heures, la joie et les débordements cohabitent, certaines personnes se suspendent même aux boules à facettes accrochées au plafond. Mais la véritable bonne surprise a lieu au même moment du côté de la halle n°3. Arrivés par curiosité lors du soundcheck de Palma, nous ne décollons finalement pas du premier rang durant l’intégralité de leur live. Nous ne connaissions pas ce crew de lyonnais à mi-chemin entre label et promoteurs et Djs mais ils figurent désormais sur la liste de nos bonnes découvertes. Avec une techno noire et onirique teintée de hardcore, ils nous ont séduits. Sans aucun doute notre coup de cœur du jour 3. 

A vous les studios !

 

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