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30 mai 2014

En direct de… Primavera, jour 1

par rédaction Tsugi

Ce n’est parce qu’on est aux Nuits Sonores et même à We Love Green qu’on ne peut pas aussi être à Primavera Sound Festival (édition Barcelone) et c’est avec un don d’ubiquité digne d’une fameuse sorcière du paysage audiovisuel des années 90 que Tsugi ramena aussi sa fraise en ce jeudi de l’ascension. C’est le premier vrai jour de festivités après un mecredi discret où, dit-on, Stromae aurait réussi à enflammer la foule, là aussi.

L’arrivée à son premier Primavera fait un effet très étrange, le site, en bord de mer, est assez fascinant, entre ponts de bétons, palmiers et panneaux solaires géants on se croirait un peu à Miami. Difficile de trouver l’entrée et il faut contourner l’enceinte un moment avant de se repérer. D’ailleurs on se demande si la chose n’est pas déserte, un peu comme Coney Island un jour chômé.

Finalement du monde il y avait, une horde de gens même pour un simple jeudi après-midi. Et le plan n’est pas de trop pour se répérer sur un site d’un gigantisme incomparable.

On débute les hostilités avec Glasser. La chanteuse et productrice américaine, au chant sur scène et accompagnée d’un seul copain, aux machines, ne faillit pas à sa réputation de mini-Björk avec ses chansons mi-ésotériques mi-future-pop, et si parfois on pense un peu trop à son ainée, vocalement surtout, on ne peut que remarquer que bon nombre des chansons se tiennent. En plus elle se donne beaucoup pour occuper la scène à elle seule et ses danses plus ou moins maîtrisées lui confèrent un certain charme, malgré la tenue de tenniswoman du futur. On trouve le temps de voir la toute fin de Rodrigo Amarante, copain de Devendra Banhart assez généreux sur scène même si on n’est pas subjugué pour autant.

Les stands de bouffe eux ne font pas du tout rêver. On est loin des tentatives (plus ou moins réussies) de foodisation des festivals français, petits producteurs locaux et compagnie. Pas de quoi s’attarder donc, direction Midlake, qui joue sur une des deux grosses scènes, ce qui ne leur va pas forcément. A vrai dire on s’y attendait mais on se fait franchement chier. D’abord ils n’ont pas beaucoup de vraies bonnes chansons à leur actif en dehors de leur premier album qui a bientôt dix ans, ensuite sur scène, tout est impec’, du chant aux instrumentations, à tel point qu’ils ont vraiment l’air de s’ennuyer. Ca ne prend pas.

Direction la scène Boiler Room, qui décidément est partout, avec un petit chapiteau rondouillard étonnant qui affichait en ouverture un set « spécial » de Jamie XX. Dans le chapiteau, la plafond est équipé d’un écran circulaire géant qui fait le tour du public et offre une mise en conditions assez chouette. Mais la petitesse du lieu, trop rempli, dans lequel on ne voit rien (on distingue même mal où est la « scène ») rend un peu claustrophobe. Jamie lui, envoie un peu plus que ce que ses propres productions auraient pu laisser penser et cela  semble jouissif mais on quitte l’atmosphère un peu étouffante du lieu.

C’est finalement St. Vincent qui nous donnera la première claque du festival, alors qu’ailleurs s’époumonaient Neutral Milk Hotel et les fatigants Future Islands. Malgré un dernier album un peu froid, la folie qui émane de la jeune femme est toujours aussi jouissive et elle la laisse visiblement s’exprimer de plus en plus. En démone à guitare, elle nous fera exulter même sur les titres qu’on ne pensait pas tant aimer comme « Every Tear Disappear » ou « Digital Witness ».

Petit passage par Queens Of The Stone Age, passage qu’on ne regrettera pas, ils nous assomment peu après l’ouverture avec l’inoubliable « No One Knows ». Fan ou pas, c’est ce qu’on appelle un vrai rouleau compresseur à festival et QOTSA se porte décidément comme un charme. 

Mais ce que tout le monde attendait c’était Arcade Fire… Et avouons que les Canadiens sont du genre généreux, avec un set extra-long, une explosion chromatique folle et une énergie assez incroyable. L’auteur de cet article a beau trouver les deux derniers albums du groupe un peu froids et regretter leurs ambitions de stade, il ne peut que reconnaître l’efficacité et la maîtrise incroyable. C’est d’ailleurs là-dessus qu’on achèvera cette première journée. Il en reste beaucoup demain.

Meilleur moment : « No One Knows » de QOTSA, que tout le monde hurle à s’en éclater les cordes vocales.

Pire moment : Le burger, ignoble, steak ultra-cuit qui fait le cinquième de la taille d’un pain tout sec.

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