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Crédit : Nicolas Bresson
31 janvier 2017

En direct de Rave Or Die aux Nuits Fauves avec Marc Acardipane

par Nicolas Bresson

Les soirées Rave Or Die ont eu la bonne idée d’inviter Marc Acardipane, la légende du hardcore allemand. Avec en prime un autre vétéran techno : Neil Landstrumm. Comme on n’est pas vraiment pressés de se retrouver en quatre planches, on a choisi de raver. Grand bien nous en a pris. 

La dernière fois qu’il avait joué à Paris c’était il y a presque 20 ans dans une grande rave du côté de Rungis. Lui, c’est Marc Acardipane, l’un des créateurs si ce n’est LE créateur du son techno hardcore à l’orée des années 90 avec ce track qui résonne étrangement avec la scène industrielle d’aujourd’hui : « We Have Arrived ». Quand on a appris qu’il se produisait aux Nuits Fauves dans le cadre d’une soirée Rave Or Die – organisée par AMS Booking et le DJ/producteur lyonnais Umwelt – autant vous dire qu’on a pas vraiment hésité. Après un rendez-vous raté l’année dernière au Rex Club juste après les attentats du 13 novembre – il avait annulé et nous n’avions pas vraiment le cœur à cela – voilà l’enfant terrible de la scène allemande enfin de retour dans la ville lumière. Pour nous faire patienter, Rave Or Die proposait en amont deux lives d’artistes non moins renommés. Neil Landstrumm, légende techno britannique, nous accueille donc avec une performance entre techno et bass music, assez ghetto, avec des grooves parfois presque housey. Voilà un producteur qui a su s’adapter à son temps tout en restant dans une attitude et une musique farouchement underground. Lui succéde aux machines son vieux complice Bill Youngman et son projet anonyme Headless Horseman – le visage caché derrière une fausse crinière maintenue par sa casquette, assez impressionnant. Une techno volontiers industrielle, sombre et rythmique, n’hésitant pas à emprunter des chemins plus breakés. Belle performance, belle mise en jambe.

Crédit : Nicolas Bresson

3 heures du matin. On commence à croiser de plus en plus de vieilles connaissances de la scène hardcore parisienne. Les quadras – voire plus – sont de sortie et celui qu’ils sont venus retrouver apparaît enfin derrière les platines. Marc Acardipane, grand ordonnateur du mythique label PCP, reste un éternel jeune homme avec son sweat à capuche et sa casquette à l’envers. S’il s’est un peu perdu dans les années 2000 avec des productions gabber navrantes – ce « Pum Pum Nani Nani » de sinistre mémoire – il ne va pas en être question ce soir. Il est d’ailleurs annoncé sous son alias The Mover, plus techno, plus expérimental. Insidieusement, il va prendre le public par la main, pour l’emmener vers des sonorités de plus en plus dures et rapides. Il débute ainsi son set avec une techno presque atmosphérique, entame un passage IDM avec un clin d’œil à Aphex Twin, avant que le pied ne se fasse plus massif, plus percutant. Il aborde maintenant une techno lourde et industrielle, celle qui plait tant aux kids des warehouses, et établit des ponts avec les productions les plus lentes de ses labels Cold Rush et PCP avant de conclure la première moitié de son set avec « We Have Arrived ». Puis, le natif de Francfort, va se lancer dans une sorte de best-of de ses influences, faisant plaisir aux anciens non sans réjouir les plus jeunes. Dans une sorte de megamix infernal on retrouve ainsi « The Art Of Stalking » de Suburban Knight, « Mentasm » de Joey Beltram, l’incroyable « Thousand » de Moby et même le classique techno belge « James Brown Is Dead ». Dans les vingt dernières minutes il choisit d’accélérer enfin le tempo et de jouer certains de ses hymnes purement hardcore comme l’inoubliable « Pitch Hiker » ou « Six Millions Ways To Die« . Le public exulte sous le regard amusé de Rubik, distributeur historique du genre en France et vieux complice d’Acardipane. Bien sûr, ce n’était pas techniquement le set le plus propre de l’année, ni celui nous sortant des pépites incroyables chinées on ne sait où, mais on s’est bien amusés. Et c’est là l’essentiel.

Crédit : Nicolas Bresson

Meilleur moment : L’hystérie collective quand les BPM ont franchi le mur des 180. Hardcore will never die !
Pire moment : Nuits Fauves est un club à température ambiante, sans chauffage. Bon, en même temps, on a économisé le vestiaire…

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