En direct du Berlin Atonal 2016
Au sein du décor majestueux du Kraftwerk, une gigantesque cathédrale de béton située au cœur de Berlin, quinze mille festivaliers ont célébré une musique électronique tournant résolument le dos au dancefloor, entre ambient, drone, electronica et expérimentations post-industrielles. Journal de bord atonal des deux premiers jours du festival, par notre envoyé spécial, Jean-Yves Leloup.
24 août, 10h
Après un atterrissage à l’aéroport de Schönefeld, à un horaire low-cost (c’est-à-dire à l’heure de l’after), rendez-vous est pris avec le Français Paulo Reachi, l’un des trois programmateurs du festival Atonal (aux côtés de Laurens von Oswald et Harry Glass, respectivement allemand et australien). La discussion a lieu dans la cour de l’hôtel Catalonia, à une centaine de mètres du Kraftwerk, au croisement des quartiers de Mitte et Kreuzberg, dans l’ancienne partie est de la ville. En arrière-fond, une vaste peinture murale, aux formes naïves et aux couleurs vives, reproduit le plan du centre-ville, indiquant ça et là l’emplacement de ses sites historiques : Checkpoint Charlie, Tiergarten, Potsdamer Platz, Jüdisches Museum, Porte de Brandebourg, ainsi que le Berghain et le Tresor qui, à l’évidence font désormais partie des attractions touristiques de la ville.
Avant de devenir le rendez-vous de toute une faune de festivaliers européens, avides de sonorités industrielles et éthérées, l’Atonal fût avant tout, entre 1982 et 1990, le rendez-vous d’une certaine avant-garde allemande, issue de courants comme la Neue Deutsche Welle (la nouvelle vague allemande) et surtout Die Geniale Dilletanten (les dilettantes géniaux), incarnés par des groupes comme Einstürzende Neubaten et Die Haut. Dans l’espace du SO36, un haut-lieu historique de l’underground berlinois, l’Atonal (canal historique) y accueillait aussi certains des groupes les plus barrés des années 1980 industrielles et postpunk, comme Psychic TV ou Test Department. Toutefois, son fondateur Dimitri Hegemann mit fin à l’aventure en 1990 pour lancer un autre lieu historique, le club Tresor, à l’heure de la réunification et de l’arrivée en force de la techno.
Âgé de vingt-neuf ans, Paulo, niçois d’origine, possède ce petit brin d’accent indéfini des français qui ont longtemps voyagé à travers le monde. Passé par l’Argentine, les États-Unis et Paris, il est arrivé il y a quelques années à Berlin pour y travailler pour le label !K7 puis le nouveau Tresor. « L’Atonal est un festival résolument anti-commercial », dit-il en riant pour débuter la conversation. Ce qui ne l’empêche pas d’être doté d’un budget confortable de six cent mille euros (financé à 50% par des subventions municipales et fédérales) pour un public estimé de quinze mille personnes. Le tout a lieu dans une gigantesque ancienne usine de chauffage urbain, abandonnée depuis le début des années 1990, reprise par Hegemann en 2007 pour y installer le Tresor dans ses sous-sol, mais surtout y imaginer un nouveau lieu artistique et culturel à l’image et à la (dé)mesure de la ville, accueillant désormais festivals, expositions, salons ou concerts.
La programmation de l’Atonal semble d’ailleurs parfaitement épouser son époustouflant décor de métal et de béton. Pour cette nouvelle édition, Paulo et ses deux confrères ont convié près d’une centaine d’artistes, tout en initiant près d’une trentaine de nouveaux projets et de collaborations entre musiciens et artistes visuels. Pendant cinq jours, on y croisera ainsi Peter Zinovieff, concepteur des synthétiseurs EMS et compositeur pionnier de la fin des années 1960 ; des figures historiques de l’électronique allemande comme Pyrolator (pour un hommage à Conrad Schnitzler), Moritz Von Oswald, Max Loderbauer ou Marcus Schmickler ; une poignée de compositeurs radicaux issus de la vague noise et électronica du début des années 2000, parmi lesquels Pita, Russell Haswell, Robin Fox ou Mika Vainio. Le tout sans oublier toute une nouvelle vague électronique incarnée par Yves De Mey, These Hidden Hands, Jonas Kopp, Kerri LeBon, Low Jack ou Ron Morelli, qui explore une vaste zone grise, entre post-techno, minimal wave, sonorités industrielles, pratique du drone et expérimentations à l’aide de logiciels dernier cri ou de synthétiseurs modulaires. Autant dire qu’à l’Atonal, ça ne danse pas vraiment (à part dans les sous-sols du Tresor, ou dans le mini-bar underground du Ohm). Le public intergénérationnel et international du festival (les français y sont présents en masse) que Paolo décrit comme « curieux, ouvert, en recherche de découvertes et de surprises« , contraste d’ailleurs avec celui de nombreux autres festivals : plus studieux, plus attentif mais tout aussi freak et détendu que dans d’autres lieux berlinois.
24 août, midi
Le britannique Richard Fearless, fondateur de Death In Vegas, est l’une des têtes d’affiche du festival. Si, au cours de ses vingt ans de carrière, sa formation a souvent flirté avec le rock, son dernier album, Transmission, explore une électronique analogique, sombre, cinématographique et planante, sur laquelle vient se greffer la voix vénéneuse et posée de la comédienne et ex porn-star, Sasha Grey. Rien d’étonnant à cela, me dit-il alors que l’on discute dans la cour de l’hôtel, les deux artistes étant fans de Throbbing Gristle et Chris & Cosey, figures de la musique industrielle et de l’électronique eighties. « Je ne pouvais pas rêver de meilleur festival pour présenter mon nouveau live audiovisuel« , ajoute d’ailleurs cet ancien étudiant en école d’art, qui se considère encore aujourd’hui comme un artiste, plutôt qu’une simple figure du monde de la pop. Cette connexion entre l’univers de l’art et de la musique, et cet héritage d’une radicalité esthétique issue de la fin des années 1970 et du début des années 1980 résume assez bien l’esprit de l’Atonal qui, en ce début d’après-midi, n’a pas encore ouvert ses portes.
24 août, 14h
On profite de l’invitation de Paulo pour visiter un Kraftwerk encore vide et baigné de quelques rayons de soleil, dans lequel s’affaire quelques dizaines de régisseurs, techniciens et artistes aux prises avec leur sound-check. Le lieu est impressionnant, ressemble à une cathédrale de béton, évoquant les décors de la science-fiction dystopique des années 1970, que l’on fasse référence au Stalker de Tarkovski, au Survivant (Omega Man) de Boris Sagal, ou aux nombreux films post-apocalyptiques qui inondent à nouveau nos écrans.
24 août – 18h
Dans la jeune et pacifique foule qui commence à se masser devant l’entrée du Kraftwerk, on y parle toutes les langues : italien, anglais (avec un fort accent américain), hongrois, chinois et bien sûr français. Côté dress-code, le noir domine et quelques t-shirts, ornés de slogans malicieux, donnent le ton de la programmation et de l’esprit des festivaliers : « Negative vibes only », « Forget yourself », sans oublier le célèbre le logo du groupe berlinois Einstürzende Neubauten qui, près de quarante après sa formation, semble toujours faire office de signe de reconnaissance parmi les amateurs de musique radicale.
Quand on finit par pénétrer à l’intérieur du Kraftwerk, le lieu ne ressemble plus au vaste bunker vide et résonant que l’on visité quelques heures auparavant, mais plutôt à une étrange cathédrale, ou plutôt un souterrain fantastique, propre à susciter l’imaginaire. On chemine dans un univers sensoriel, baigné de brouillard artificiel, faisant disparaître les perspectives. Ne subsistent plus dans cet espace indistinct que les gigantesques piliers de béton du lieu, qui s’élancent vers les plafonds, parfois situé à plus d’une vingtaine de mètres de haut. Nos premiers pas sont toutefois guidés par les formes abstraites et les glitches mouvants de l’installation vidéo Common Areas de l’artiste montréalaise, Sabrina Ratté, dont les nombreux moniteurs colorent de gris et de bleu le rez-de-chaussée du Kraftwerk.
Plus loin, de faibles lumières orange et bleues nous mènent à de nouvelles installations, en particulier les projections de l’artiste new-yorkaise Rose Kallal, à base de loops de films 16mm et de sons modulaires diffusés sur bande magnétique. Les images abstraites et charnelles de Four Pillars synthétisent plusieurs décennies de procédés visuels qui ont marqué les avant-gardes des années 1960 à 2000, mêlant vidéo et techniques issus du cinéma expérimental.
24 août – 18h30
C’est Max Loderbauer (Sun Electric, Chica & The Folder, Moritz Von Oswald Trio), figure de la scène électronique berlinoise depuis le début des années 1990, qui ouvre le festival avec une interprétation, à l’aide d’un synthétiseur Buchla, d’une célèbre pièce minimaliste de Steve Reich, Piano Phase (1967). Le live débute dans une forme indéfinie, entre drone et pulsations réverbérées, à partir desquelles des séquences plus claires émergent peu à peu, inspirées par les techniques de déphasage progressif expérimentées par Reich. Si Loderbauer peine à rivaliser avec la finesse et la clarté de la pièce originelle de Reich, il parvient toutefois à créer une étrange forme de transe électronique, au timbre assez intemporel, dénuée de beats et aux basses fréquences discrètes, qui finit par happer l’auditeur. Quelques minutes plus tard, place à Peter Zinovieff, chercheur, ingénieur et compositeur âgé de 83 ans, qui fût au cours des années 1960, l’un des grands pionniers de la musique électronique et informatique notamment grâce à sa compagnie EMS, à qui l’on doit de célèbres synthés comme le VCS3 ou le Synthi.
Redécouvert depuis quelques courtes années, le compositeur, qui partage son existence entre Cambridge et Paris, était invité à livrer une interprétation de THIS, une pièce pour violoncelle retraité et spatialisé en direct à l’aide de procédés numériques. Ne parlez pas à Zinovieff de synthétiseurs analogiques ou modulaires, le Britannique ne jure que par les plugins et les logiciels ! Pendant le live, les basses et les stridences de la jeune violoncelliste prodige, Lucy Railton, auxquels Zinovieff apporte du corps, de la puissance et de nouvelles textures, épousent à merveille les résonances de l’espace du Kraftwerk.
On peut d’ailleurs déambuler à l’infini dans la cathédrale du Krafwerk baignée de brouillard, suivant les réverbérations sonores de chacun des concerts, comme si le festival et son bâtiment composaient une sorte d’immense installation sonore et immersive. Ce qu’il est au fond, puisque la scénographie de l’espace a été confiée aux soins de l’artiste visuel Marcel Weber (MFO), réputé pour ses collaborations avec le festival CTM ou des artistes comme Ben Frost, Kode9, Clark, Biosphere et Lustmord.
On peut aussi préférer, à l’image de nombreux festivaliers, se coucher sur de vastes estrades de bois, réparties face à la grande scène, certains ayant apporté leur propre hamac, une couverture, un coussin gonflable ou un tapis de sol, histoire de se laisser bercer, en position horizontale, par la programmation résolument atmosphérique de nombreux lives. Ou faire comme cette jeune berlinoise, assise en position du lotus, visiblement en train de méditer, à moins qu’elle ne soit plongée dans un trip mystique.
24 août – 21h
Le main stage du festival est désormais entièrement nimbé de brouillard. Normal, puisque le discret et mystérieux Moritz Von Oswald, un musicien qui a longtemps cultivé son anonymat, vient d’arriver sur scène, aux côtés de Rashad Becker, pour la première de leur live, Fathom. On ne perçoit aucun des artistes, si ce n’est la silhouette lointaine d’un piano à queue, à partir duquel Von Oswald tire quelques notes insistantes et tenues, retraitées à l’aide de l’électronique. On perçoit des timbres de cordes étranges et organiques, parfois flottants, une de forêt de sons en quelque sorte, passés au filtre de delays, d’échos et de traitements analogiques évolutifs, très lointainement inspirés par l’esthétique du dub.
24 août – 22h
Après plusieurs heures de drones et de bidouillages, on décidé de filer au Ohm, une petite salle de 100m2 illuminée de rouge, dont l’allure hésite entre cuisine, dancefloor et backroom. Jochen Arbeit (membre de formations 80’s historiques comme Die Haut, Neubaten ou Sprung Aus den Wolken) y mixe avec talent un dub électronique tranchant et percussif, qui nous fait sortir de notre torpeur contemplative.
24 août – 22h30
Torpeur dans laquelle on replonge une demi-heure plus tard avec un live de Scott Monteith. Si, par le passé, le Canadien s’est illustré dans un techno minimale typique des années 2000 (Crackhaus) ou dans un dub électronique plutôt dancefloor (Deadbeat), sa musique ressemble désormais à une sorte de dub liquéfié et planant, qui aurait été délesté de ses basses et ses percussions, pour approcher l’état de vrombissement ou de vibration. On décide de se coucher sur une estrade, au milieu de centaines d’autres festivaliers, le bois de la structure vibrant sous la puissance du sound-system.
24 août – 1h
L’équipe du festival a décidé de confier chaque soir à un musicien œuvrant à l’aide de synthétiseurs modulaires, l’ancienne et petite salle de contrôle de l’usine, conservée en l’état, avec consoles, pupitres et appareils d’époque. Lors de cette première soirée, c’est le Berlinois Sigha qui, pendant de longues heures, équipé d’une armada de synthés Doepfer A-100, délivre un live résolument post-industriel, entre drones caverneux et séquences gargouillantes, pour la petite cinquantaine de personnes qui ont eu la curiosité de pousser la porte discrète, derrière laquelle se cache cette salle de contrôle vintage et 70’s.
25 août – 14h
Avant la reprise du festival à 18h, rendez-vous est pris avec le chorégraphe Alexandre Roccoli. La rencontre a lieu au Südblock, un bar qui donne sur Kotbusser Tor, le point névralgique du quartier populaire de Kreuzberg où se croisent vagabonds, junkies, hipsters, familles turques ou femmes en tchador. Sur la vaste terrasse du bar, on y retrouve presque la même faune, entre papys turcs et jeunesse arty. La majorité des serveurs sont trans et les toilettes de l’établissement, « all gender », se refusent à toute ségrégation.
Parcourant le monde entre Paris, Lyon, le Maroc ou l’Allemagne, Alexandre Roccoli fait partie de cette famille d’artistes nomades pour qui la capitale allemande constitue un lieu d’inspiration, de travail et de ressourcement. Il a d’ailleurs régulièrement travaillé auprès de musiciens électroniques, de Jeff Mills à Ellen Allien, sans oublier une longue collaboration avec Pantha Du Prince. Au cours des années 2000, la ferveur des dancefloors, l’atmosphère libertaire du Berghain ou des afters berlinois, lui ont d’ailleurs inspiré certaines de ses chorégraphies et spectacles, comme Drama Per Musica ou Ersatz (when was the last time you sweat on a dancefloor ?).
25 août – 20h
Reprise des hostilités pour le deuxième jour du festival avec Yves De Mey, sans doute l’un des lives les plus maîtrisés de cette édition 2016, porté par un simple mais très beau jeu de lumières et de brouillard artificiel. Le musicien belge délivre un pied lourd et lent, aux percussions métalliques et aux drones menaçants, se parant de très belles textures proches du sound-design, dont l’esthétique est caractéristique de la nouvelle vague industrielle qui s’est emparée de la scène techno depuis quelques courtes années. Comme s’il était parvenu à revisiter le hardcore d’hier, dans une version avant-gardiste et ralentie à l’extrême.
25 août – 21h
Après la réussite du concert de Yves De Mey, le duo féminin Upper Glossa (l’Italienne Caterina Barbieri et l’Américaine Kali Malone) fait lui aussi des merveilles, à base de guitares électriques retraitées sous formes de mélopées ambient, de fréquences et de drones très purs, de textures planantes et de résonances électriques. Les tonalités du live, parfois proches de l’orgue, donnent un air de cathédrale à l’ensemble du Kraftwerk, cette fois-ci illuminé par une centaine de spots bleus.
Le cas de These Hidden Hands (Alain Paul et Tommy Four Seven) est plus problématique. Comme d’autres, ce duo plutôt électronica, très marqué par les évolutions des outils numériques dédiés au sound-design, procède à partir de percussions lentes, parfois métalliques, portées par d’amples mélodies de synthé, à l’emphase cinématographique. La programmation de l’Atonal pose d’ailleurs une question essentielle, quant à l’héritage de l’industriel des années 1980, un courant radical et transgressif, né dans la dynamique du postpunk, qui avait réussi à pousser le nihilisme du punk à son paroxysme tout en réduisant en poussière tout ce qui pouvait encore le rattacher au rock des années 1960 et 1970. La vague post-indus actuelle est toutefois exempte de toute volonté de transgression. À l’image de These Hidden Hands, elle possède un caractère plus mélancolique qui fait écho aux fictions apocalyptiques qui emplissent nos écrans, celle des séries comme des blockbusters de type Christopher Nolan, dont on imagine très bien le duo berlinois composer la prochaine B.O. Le néo-indus, à l’image d’une partie du Metal, n’est pas tant une contre-culture, qu’une culture qui esthétise, comme pour mieux la conjurer, l’apocalypse annoncée sur nos écrans. Une esthétique de la ruine en somme, plus romantique et gothique que radicale, qui possède un énorme potentiel auprès d’un public bien plus vaste que celui de l’Atonal. On prend les paris pour demain ?
25 août – 23h30
Loin des envolées de These Hidden Hands, Mika Vainio (qui leur succède sur scène) fait figure d’ascète. Pionnier d’une électronique minimaliste et décharnée dès 1994 (avec son projet ø, suivi du plus célèbre duo Pan Sonic), le Finlandais procède encore et toujours à l’aide de sonorités d’une extrême pureté. Ses glitches éclatants, ses timbres abrasifs, ses basses vrombissantes, ne se retrouvent chez aucun autre compositeur de sa génération. Son live est parfaitement servi par les visuels de l’artiste contemporain Daniel Pflumm, qui tourne ici le dos à une abstraction géométrique trop souvent rabâchée. Ses images de vitrines, de reflets, de vitres teintées, de trainées de nuage, de néons, de bureaux, revisitent sur un vaste écran vertical et rectangulaire, le motif de la fenêtre, celle à travers laquelle notre regard, et notre esprit, viennent parfois se perdre. Des images qui dialoguent et poétisent, plus qu’elle ne les illustrent, les sons de Vainio.
25 août – 0h30
Minuit passé, retour dans l’incroyable salle de contrôle de l’ancienne usine où officie, à quelques centimètres du public, Andreas Tilliander (TM 404), qui signe un très beau live, à base de synthés modulaires, contrôlés et dynamisés par deux TB 303. Entre dub électronique et slow acid, le suédois apporte un soupçon de groove à la programmation très contemplative du festival.
On terminera d’ailleurs l’Atonal sur le dancefloor du Ohm, au milieu de sons acid et de house old-school, dans une atmosphère typiquement berlinoise. Comme si la ville, ses lieux dantesques ou ses petits clubs, parvenaient à chacune de nos visites, à nous catapulter dans un espace singulier, à l’abri du réel, du temps et de la lumière du jour.