En direct du Weather Festival 2016

On ne vous cache pas qu’il a fal­lu quelques jours pour nous en remet­tre tant le marathon élec­tron­ique pro­posé par l’équipe du Weath­er Fes­ti­val fut intense. Dif­fi­cile à l’heure où nous écrivons ce compte ren­du de don­ner un chiffre de fréquen­ta­tion pré­cis, le site du Bour­get déjà util­isé il y a deux ans étant pro­posé dans une con­fig­u­ra­tion totale­ment dif­férente. Il y a en tout cas eu beau­coup de monde le same­di soir – nor­mal – un peu moins le ven­dre­di et le dimanche, en par­ti­c­uli­er en journée. Mal­gré les grèves dans les trans­ports, une météo capricieuse – des inon­da­tions com­pli­quant la venue en Ile-de-France – et la con­cur­rence du fes­ti­val We Love Green, on peut pari­er sur un nom­bre de fes­ti­va­liers glob­ale­ment sta­ble par rap­port à l’édition précé­dente dans le bois de Vin­cennes. Cer­tains obser­va­teurs par­lent d’une baisse sen­si­ble, nous atten­drons prudem­ment la com­mu­ni­ca­tion des chiffres offi­ciels. D’un point de vue logis­tique et artis­tique le Weath­er a en tout cas frôlé le sans faute. On regret­tera peut-être juste l’absence de navettes entre Paris et le site, ce qui aurait facil­ité la venue du public.


A la scène été — © Nico­las Bresson

Avec qua­tre scènes prin­ci­pales et trois annex­es dont le tou­jours très fes­tif Camion Bazar, nous n’avons évidem­ment pas pu tout voir. On entend déjà les râleurs dans les com­men­taires : “Com­ment avez-vous pu louper untel ?”. La réponse est juste au-dessus. On a beau­coup squat­té la scène été, déjà parce qu’elle était en extérieur et qu’on aime bien respir­er l’air frais, et ensuite parce qu’elle était sans doute la plus éclec­tique et celle qui réser­vait le plus de sur­pris­es. On a notam­ment beau­coup appré­cié le set spé­cial hip-hop old-school de Robert Hood, jouant beau­coup de clas­siques comme MOP, Royce Da 5’9 ou encore Lau­ryn Hill. On n’était pas les seuls à kif­fer, beau­coup restant devant la légende de Detroit mal­gré l’averse inter­v­enue en cours de presta­tion. C’est aus­si là qu’on a assisté au live électro-funk d’une autre légende, Egypt­ian Lover, des sonorités élec­tron­iques très 80’s et un flow à l’ancienne, pour peu on se serait cru dans une block par­ty new-yorkaise.

Robert Hood — © Nico­las Bresson

C’est tou­jours sur la scène été qu’on a assisté à l’un des meilleurs DJ set du same­di, celui de DJ Deep. Délais­sant tem­po­raire­ment la tech­no pour revenir à ses pre­miers amours house – mais atten­tion point de garage – il a délivré un mixe par­faite­ment con­stru­it, tout en ten­sion, pas­sant de la house à la deep tech­no, de l’acid-house à des gros clas­siques anglais de la fin de années 80 comme le “Killer” de Adams­ki qu’on n’avait pas enten­du depuis des lus­tres. C’est enfin là qu’on a aus­si passé une bonne par­tie de la soirée de dimanche avec les trois las­cars de Hessle Audio : Ben UFO, Pear­son Sound et Pangea. Par­fait équili­bre entre house, tech­no et bass music, leur set nous a envouté plusieurs heures durant. On n’a du coup assisté qu’à la toute fin du mix de Richie Hawtin avec des sonorités tech­no, notam­ment un remix de son clas­sique “Helikopter”, qu’on lui préfère à ses ten­ta­tions tek-house-minimalistes-Ibiza.

Deep Dozzy — © Nico­las Bresson

Autre moment assez incroy­able de cette édi­tion 2016 du Weath­er : le live de Venet­ian Snares à l’heure du peak time sur la gigan­tesque scène hiv­er dédiée à la tech­no. C’est sim­ple, le Cana­di­en roi du break­core a vidé la piste en moins de temps qu’il ne faut pour descen­dre un demi. Il faut dire que sa presta­tion impro­visée basée sur des syn­thés mod­u­laires avait de quoi refroidir les jeunes tech­nokids avides de beat 4/4 et de boucles lanci­nantes. Un pari auda­cieux de la part des pro­gram­ma­teurs même si à l’avenir on ne serait pas con­tre une petite scène inté­grale­ment dédiée à l’IDM, au glitch, à l’ambient, à l’indus et à toutes les musiques qui sor­tent des sen­tiers bat­tus. Low Jack et Ron Morel­li qui pre­naient la suite n’eurent toute­fois aucun mal à faire revenir les mass­es avec des sons ori­en­tés “hangar”.

Venet­ian Snares — © Nico­las Bresson

Deux autres lives ont retenu notre atten­tion : celui du français Antigone dont c’était la grande pre­mière et qui a hyp­no­tisé les foules avec une tech­no men­tale, élec­trique et per­cu­tante. Et celui de l’allemand Vril, de l’écurie Giegling dans un reg­istre plus deep et dub­by à la fois. Comme pour mon­tr­er sa sat­is­fac­tion devant ce grand raout élec­tron­ique, le soleil, qu’on n’avait pas vu à Paris depuis plusieurs jours voir semaines, a fait une appari­tion le dimanche en fin d’après-midi. Gageons qu’il vien­dra assis­ter inté­grale­ment à la prochaine édition.

Petit bonus pour finir, notre report video : 

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