Exclu : “Citadelle Of The Chaos” d’Umwelt, la techno rebelle

L’EP … City d’Umwelt, sor­ti en 1999, était l’un des max­is les plus impres­sion­nants de ma col­lec­tion à l’époque, et je l’ai saigné. Il était som­bre et plein d’é­mo­tion, à la fois abstrait et entraî­nant. Mais on était en 1999, avant Discogs et Face­book et toutes ces plate­formes que les gens utilisent main­tenant pour faire des recherch­es sur des artistes qu’ils aiment et suiv­re leur tra­vail. A cette époque, on avait le dis­quaire… Et c’est tout. Per­son­ne ne savait qui était ce mec, et je n’ai pas pu dégot­er ses sor­ties suiv­antes, donc dans mon petit monde il n’y avait pas de suite à cet EP et je pen­sais qu’il allait rester le petit joy­au de mon bac”. Voilà com­ment com­mence le com­mu­niqué de presse annonçant la sor­tie de Days Of Dis­sent d’Umwelt, pre­mière sor­tie de Boidae, nou­veau sous-label de Killekill.

C’est extrême­ment rare que l’on vous copie un extrait de com­mu­niqué de presse ici. Mais celui-ci vaut le détour : il s’ag­it d’une quête. Celle de Nico Deuster, le patron du légendaire label berli­nois Killekill (Eomac, Lakker…), com­plète­ment souf­flé à la fin des années 90 par le son d’Umwelt. Pour vous résumer la petite his­toire, Nico fini­ra par retrou­ver le Lyon­nais (oui, comme son nom ne l’indique pas Umwelt est français, cocori­co !) l’an­née dernière, et le book­era au fes­ti­val Krake, où “son set était sans aucune espèce de doute le meilleur du fes­ti­val”. Bref, les com­pli­ments pleu­vent sur Umwelt, et on com­prend pourquoi en écoutant Days Of Dis­sent et sa tech­no froide, noire, reven­dica­tive, émo­tive, prenante… Et on va s’ar­rêter par peur de devenir aus­si mor­du que Nico de Killekill. 

Non, vaut mieux laiss­er par­ler “Citadel Of The Chaos”, extrait de l’al­bum atten­du pour le 17 octo­bre en dig­i­tal et le 30 en vinyle. A not­er qu’Umwelt com­pose sans ordi, avec une seule prise par morceau, sans edit­ing ni mix, et qu’il pro­duit ses pro­pres dub­plates (ces dis­ques hyper frag­iles qui ser­vent de moules pour press­er des vinyles) pour les utilis­er en DJ-set. Respect, et rencontre. 

Cet album a au départ été envoyé à Killekill comme une démo, pour a pri­ori sor­tir en maxi. Mais tu as finale­ment envoyé tout un tas de morceaux hyper cohérents. Ressor­tir un album était quelque chose qui te tenait à cœur ? 

Nico de Killekill m’avait demandé des morceaux lors du Krake Fes­ti­val de 2015 pour pour un éventuel EP. Je lui ai envoyé une sélec­tion de qua­torze morceaux pour voir quelle ori­en­ta­tion il souhaitait. Après plusieurs écoutes, Nico n’arrivant pas a choisir qua­tre titres, il m’a pro­posé de faire un album. Après plusieurs réé­coutes et échanges ensem­ble, nous avons arrêté une track­list de huit titres.

Je n’avais pas vrai­ment de pro­jet d’album donc sa propo­si­tion, dix ans après mon dernier sur Satamile m’a tout de suite intéressé. Même si ces titres n’ont pas été conçus dans le cadre d’un album, la playlist finale est cohérente et reflète plusieurs univers et facettes de mon tra­vail, ce qui nous sem­blait idéal pour un album. Je suis très con­tent et fier d’inaugurer la pre­mière sor­tie de Boidae, sous-label de Killekil.

On dévoile en exclu “Citadel Of The Chaos”. Tu peux nous par­ler de ce titre ? 

Citadel Of The Chaos” est un track que j’ai com­posé en deux par­ties. La pre­mière par­tie est celle qui fig­ure sur mon album. Je l’ai conçu comme un morceau de clô­ture pour mes DJ-sets. La nappe qui arrive à la fin résonne comme un inter­lude ou la fin de quelque chose. Je l’ai conçu en 2014, dans la même péri­ode que Con­quest of Dark­ness sor­ti sur New Flesh. La deux­ième par­tie n’est pas sor­tie, je la joue en dub­plate per­son­nelle lors de mes DJ-sets.

Beau­coup des titres des morceaux font référence à la notion de révo­lu­tion, de révolte ou de chaos… Ou en tout cas ressem­blent à une cri­tique socié­tale. Qu’as-tu voulu dire ? 

Tout est dans le titre de l’album, Days Of Ris­sent (“les jours de con­tes­ta­tion”, ndr) : ne pas se résign­er, s’opposer, s’organiser et se révolter. J’ai tou­jours mil­ité et je suis très attaché à la notion de col­lec­tif. Les titres des morceaux ont tou­jours une grande impor­tance pour moi et doivent coller à mon univers. Je mets par­fois autant de temps à choisir les titres qu’à les faire.

Tu joues à Berlin en novem­bre, beau­coup par­lent de ton pas­sage au fes­ti­val Krake (à Berlin égale­ment), tu as fait une Boil­er Room à l’Are­na Club de Berlin le mois dernier… Plutôt Alle­mand que Lyon­nais du coup ? 

Je suis bien Français. Mes nom­breux voy­ages me per­me­t­tent de con­stater qu’il y a du bon et du moins bon partout et que la France n’est pas en reste. Elle est en tout cas net­te­ment plus dynamique musi­cale­ment qu’il y a 10 ans. Je suis sou­vent à Berlin car il y a mon agence Killekill mais je crois bien que je joue un peu plus à Paris qu’à Berlin.

L’al­bum sort le 17 octo­bre en dig­i­tal, le 31 en vinyle… Et après ? 

Pas mal de choses. Mon cal­en­dri­er DJ et musi­cien est bien rem­pli : la soirée de lance­ment de l’album est prévue à Berlin le 21 Octo­bre au Griess­müh­le, la prochaine soirée de mon label Rave Or Die aura lieu le 28 Octo­bre aux Nuits Fauves… Un EP est prévu en fin d’année sur l’excellent label grec Modal Analy­sis, suiv­ra début 2017 au EP sur Con­struct Reform, le label de Zadig. Je tra­vaille à une suite de mon EP, Cul­ture of Resis­tance, sor­ti en 2014 sur le fameux label Hol­landais Ship­wrec. Des splits sur mon label Rave or Die et quelques appari­tions sur des var­i­ous sont égale­ment pro­gram­més… Tous bien sûr en sor­ties vinyle.

Pour pré­com­man­der Days Of Dis­sent, c’est par ici

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