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21 février 2020

Fight Club : pour ou contre le nouveau Grimes ?

par Tsugi

Un album, deux avis. Aujourd’hui sur le ring, le dernier album de Grimes, Miss Anthropocene. Fight !

Un album “pour rendre fun le changement climatique” ? Sérieusement, Grimes ? Et puis… pourquoi pas ? Si le grand public l’a récemment découverte en tant que petite amie d’Elon Musk, le patron de Tesla, la chanteuse intrigue et obsède sa communauté depuis désormais une décennie. La raison principale : son univers bien à elle, reconnaissable entre mille, girly et ensanglanté, ultracoloré et futuriste, grandement inspiré de la culture japonaise. Plus sombre et digital, ce cinquième album attendu depuis cinq ans porte le nom de Miss Anthropocene, “la déesse du changement climatique” inventée par la Canadienne. Une manière à la Grimes de le personnifier pour en faire un super-vilain tout droit sorti de DC Comics. Il faudra sûrement plusieurs écoutes pour entrer totalement dans le disque, plus aérien et céleste que les précédents. “So heavy I fell through the earth” chante Claire Boucher en introduction : entre les étoiles et les planètes, sa voix cristalline flotte au milieu de ses propres productions. “New Gods” est sûrement même l’un des plus beaux morceaux de sa discographie. Que les inquiets se rassurent, beats entêtants, cris et voix orientales sont toujours de la partie. “4ÆM” et “Darkseid” le prouvent très bien, sans toutefois atteindre la force du single “Violence”. Miss changement climatique n’a rien changé, écouter Grimes se révèle toujours aussi fun. Dommage que la fin du monde soit si proche.

Simon Brazeilles

 

Mainstream or not mainstream. Avec ses quatre précédents albums, la Canadienne Claire Boucher, alias Grimes, a défini les contours d’une pop exigeante à tentation grand public, aux inspirations multiples, tentant un pont improbable entre Aphex Twin et la K-pop, Kate Bush et Marilyn Manson. C’était souvent convaincant, parfois indigeste. Malgré son incontestable succès critique et une respectable fan-base, Grimes n’a toutefois jamais atteint les sommets de popularité d’une Beyoncé ou d’un Justin Bieber, dont elle rêve de marcher sur les traces et surtout pas ceux d’un Frank Ocean, dont elle se verrait en alter ego pop futuriste. Cinq ans se sont écoulés depuis Art Angels, son précédent disque, et on avait un peu oublié la native de Vancouver, hormis dans les colonnes des magazines people, la bave aux lèvres devant le couple qu’elle forme avec l’entrepreneur-savant fou Elon Musk. Ils attendent d’ailleurs un premier enfant. D’où peut-être cet intérêt nouveau pour le changement climatique, que leur rejeton devrait hélas se prendre de plein fouet, et qui donne le thème central de cet album à la noirceur cependant très superficielle, largement gommée par une production clinique et survitaminée qui tourne à vide. On guette vaguement le moindre supplément d’âme dans ces compositions au final très carrées, où Grimes délire peinarde du fond de sa Tesla. Niveau créativité et visées larges, et si on se repassait plutôt Billie Eilish ?

Patrice Bardot

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