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20 décembre 2021

🥊 Fight Club : le nouvel album de Lulu Gainsbourg, pour ou contre ?

par Tsugi

Un album, deux avis. Aujourd’hui sur le ring, le nouvel album de Lulu Gainsbourg, Replay. Fight ! 

Chronique issue du Tsugi 146 : Ascendant Vierge, génération désenchantée, disponible maintenant en kiosque et à la commande en ligne.

Du fils de Serge, on se souvenait vaguement d’un premier album anecdotique en 2011. Une collection superfétatoire, enfin à nos yeux, de reprises bossa-jazz du répertoire paternel. Comprendre le solde de tout compte d’un héritage qu’on imagine pesant son poids de cacahuètes sur les frêles épaules du jeune homme. Mais on découvre en lisant sa bio (important de s’informer pour ne pas écrire des conneries) que le fils de Bambou avait persévéré en sortant aussi deux disques en 2015 et 2018. Ah, visiblement, nous ne sommes pas les seuls à les avoir oubliés. Ce prêche dans le désert en aurait découragé plus d’un. Sauf que ce musicien accompli, formé au prestigieux Berklee College Of Music, trace sa route sans se soucier du public et des critiques. Pourtant, son nouvel effort possède une portée qui dépasse le nombril de son auteur. Car en s’éloignant du cadre chanson pop traditionnelle qu’il ânonnait trop méticuleusement pour divaguer en partie en escapades électroniques poisseuses, Lulu a vu juste. Bien soutenu par la plume ludique de sa complice Lilou – même si un peu trop adepte des aphorismes à la Gainsbourg – il trouve un champ d’expression beaucoup plus personnel. Les grosses basses de la tournerie « Insomnia », le climat techno limite Detroit de «Électron libre» sont autant de réussites pour ce Replay qui séduit même dans les formats plus classiques de « L’enfance » ou « Septième ciel ». L’apport du réalisateur et ingénieur du son Jeremy Loucas est sans doute pour beaucoup dans cette mue convaincante. Là-haut, papa peut applaudir et en bas maman aussi.

Patrice Bardot

 

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Le problème avec Lulu, c’est que de tous les «fils de», il a l’air d’être le plus fragile. Il est difficile d’expliquer pourquoi, mais on est toujours un peu gêné avant de tirer sur l’ambulance. Sans doute parce qu’on pense à son père qu’il a peu connu et dont la compagnie ne devait pas être toujours simple durant ses dernières années. On se souvient aussi de l’accueil glacial, malgré toute la machinerie mise en place, de son premier album en 2011 From Gainsbourg To Lulu. Il ne lâche pourtant pas l’affaire et revient avec Replay, un nouveau disque teinté d’électro qu’une vague rumeur prétend supérieur aux autres. On ne ressent pourtant qu’effroi et consternation devant ce nouveau reboot de sa difficile carrière. En clair, à notre humble avis, rien ne va dans ce disque. Production, mélodie, texte, voix… tout est atroce. Lulu chante « l’amour c’est comme une dose de caféine ça fait battre ma poitrine » sur des beats mous tout juste dignes d’une compilation d’hôtel trois étoiles. Sur l’échelle du pire, on hésite entre le badaboum badaboum kling kling de la production ringarde, le trip-hop flasque de «La femme est complexe» (ah bon?) ou les tentatives de sensualité vocale du « chanteur » murmurant comme un cocker triste « j’emprunte l’autoroute de tes pensées sans embouteillage insensé ». Belle image! Et il y en a plein d’autres. Bref, passons. On se réjouit néanmoins pour Lulu qu’au sein de ce journal, il se trouve quand même quelqu’un capable de penser du bien d’un truc aussi nul.

Alexis Bernier

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