Golden Bug, passion sculpture

Pro­duc­teur, patron du label La Belle Records, Gold­en Bug vient de sor­tir un superbe clip pour illus­tr­er “Accroché à moi”, extrait de son dernier album V.I.C.T.O.R

Mais Gold­en Bug est aus­si un sculp­teur accom­pli qui expose dans des galeries d’art, où ses oeu­vres se négo­cient jusqu’à 5 000 € pièce. Réc­it d’une “autre passion”. 

Quand j’étais jeune, ma mère avait une bou­tique de jou­ets spé­cial­isée en impor­ta­tion de robots japon­ais, ‘La mai­son du robot’. J’ai donc tou­jours évolué au milieu des jou­ets et de cet univers. Un jour, elle est ren­trée chez nous avec un pro­to­type vu sur un salon nom­mé V.I.C.T.O.R. C’était l’un des pre­miers robots télé­com­mandés. J’ai repris son nom comme titre de mon album et de mon live, c’est un clin d’oeil amusé à mon enfance. Je m’intéresse à l’art con­tem­po­rain et surtout à la sculp­ture depuis plus de vingt ans. J’essaye de rester curieux, je vais régulière­ment voir des expos, mais en 2007, j’ai été amené à met­tre les mains à l’ouvrage. J’avais besoin d’un bol d’oxygène, en dehors de la musique et une société espag­nole m’a com­mandé des jou­ets de col­lec­tion qui allaient être dis­tribués partout. Il s’agissait d’objets dont le thème tour­nait autour des insectes. Surtout, je devais en imag­in­er trente, on était donc proche d’un rythme indus­triel. Étant débu­tant, j’ai com­mencé en tâton­nant à sculpter ces objets. Cette pre­mière expéri­ence m’a don­né goût à cet art, j’ai ensuite cher­ché à dévelop­per des pro­jets plus per­son­nels. D’ailleurs, c’est à cette même époque que j’ai com­mencé à tra­vailler mon pro­jet musi­cal actuel. Au moment de sa sor­tie sur le label alle­mand Gom­ma, je cher­chais un nom de groupe et je me suis inspiré du nom d’une de mes fig­urines, un insecte col­oré et un peu baveux. Je fais les choses d’une façon ludique, je ne me con­sid­ère donc pas comme un artiste, mais plutôt comme un ‘bidouilleur’ d’art con­tem­po­rain. Je n’ai d’ailleurs pas d’ambition dans ce milieu sinon de faire des choses qui me plaisent.

Depuis, je me suis lancé sur de plus gross­es sculp­tures en util­isant l’ancêtre de l’imprimante 3D. C’est ain­si qu’est né V.I.C.T.O.R, une fig­urine d’un mètre de haut que j’ai fab­riquée en série lim­itée et numérotée de trente exem­plaires, en quelques col­oris don­nant par­fois des mod­èles uniques. Elles étaient présen­tées dans des galeries d’art à Paris et ven­dues 5 000 € pièce. Je tra­vaille à par­tir de la tech­nique de la stéréo­gra­phie 3D dans laque­lle j’injecte de la résine de polyuréthane. Une fois prêtes, je peins les pièces via une société spé­cial­isée en car­rosserie dans la ban­lieue de Barcelone. Pour sor­tir les pro­to­types, il faut au moins six ou sept mois, le suivi tech­nique est très long. C’est d’ailleurs devenu le logo de Gold­en Bug. J’ai tou­jours le moule et j’aimerais en réalis­er en édi­tion spé­ciale et en plus petit for­mat pour la sor­tie de mon prochain album. La société française Polenn AM développe un scan­ner 3D très per­for­mant et j’aimerais lancer une col­lab­o­ra­tion afin de créer peut-être une cen­taine de robots. Cette pas­sion est assez péri­odique. Il y a des moments ou j’ai besoin de décon­necter du stu­dio, de faire autre chose. D’autres, comme actuelle­ment, où je me con­sacre entière­ment à ma musique. C’est sûr que ce n’est pas la sculp­ture qui me fait manger le soir, mais je le fais par envie. C’est moti­vant parce qu’il y a un tra­vail de geek der­rière. Ces procédés tech­niques te poussent à trou­ver de nou­veaux moyens et t’ouvrent des portes jusqu’alors impens­ables. Et puis ça évolue telle­ment vite que j’ai par­fois l’impression d’être un détec­tive du dimanche !”

Réé­couter V.I.C.T.O.R :

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