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19 juillet 2012

Interview : 5 questions à Don Rimini

par rédaction Tsugi

En plein milieu d’une tournée live qui met tout le monde d’accord, le Don a croisé l’un des nôtres dans une des allées du célèbre festival breton.

 

Tu joues aux Vieilles Charrues ce soir. Un sentiment particulier avant de monter sur la scène de l’un des plus grands festivals de France ?

Comment dire… Je suis super content, évidemment ! Mais évidemment, jouer devant autant de monde, ça me fait forcément un peu peur… J’ai eu un ami au téléphone, il y a un mois, il m’a félicité pour cette date, je lui ai répondu que je n’étais pas si serein de jouer devant 40 000 personnes. Il m’a répondu un truc du genre « ah non mais c’est bien plus que ça » ! Donc le sentiment est dual, à la fois l’excitation et la fierté de jouer sur la scène principale, de l’autre, le trac. Je crois que je n’ai jamais rien fait d’aussi gros.

 

Tu aurais imaginé, il y a deux ans, que tu finirais un jour à jouer ici ?

Évidemment, à l’époque ou j’étais « juste » DJ, c’était totalement impossible pour moi d’atteindre ce genre de jauges. C’est aussi pour ça que ce live a été mis en place. C’est une plongée dans l’inconnu pour moi. Quand j’ai un disque qui saute en club, je change de morceau, et ça passe. Ici, la structure est telle qu’il y a une potentialité de plantage hallucinante, sur plein d’aspects. Entre les lights, les écrans, ma tablette tactile qui me permet de contrôler mon live… J’ai une équipe pour gérer ça, chaque aspect étant géré par des personnes archi-compétentes, mais on n’est jamais à l’abri d’un dysfonctionnement, et je suis évidemment en première ligne.

 

Toi qui aimes avant tout produire de la musique qui fait bouger les pieds, ça se gère comment de se retrouver devant des cohortes de festivaliers qui aiment avant tout lever les bras ?

C’est vrai que les publics devant lesquels je me retrouve sont très différents de ceux que j’avais l’habitude d’appréhender dans les clubs. Mais le live a été suffisamment « conçu » pour coller aux ambiances devant lesquelles j’allais me retrouver. Les vieux morceaux, que je trouvais datés, ont été remixés, il y a aussi pas mal de nouveau titres, tout ça pour créer la diversité adéquate à ce genre de configurations. Impossible de jouer uniquement house dans un lieu pareil ! Il y a des choses très inspirées par l’ambiance club, des choses très accrocheuses, d’autres passages qui cognent fort… L’autre gros challenge pour moi, c’est de réussir à faire face à ces groupes d’obédience électro, mais qui évoluent dans des sphères bien plus mainstream que moi, et avec qui je partage l’affiche. Ce soir, je joue sur la même scène que LMFAO, par exemple. Si je peux montrer à leur public que le monde de l’indépendant sait aussi faire de belles choses, le pari sera gagné.

 

Le live audiovisuel est-il un passage obligé pour tout artiste électro ?

C’est en tout cas un enjeu majeur. J’ai choisi de me lancer là dedans parce que c’était l’idée qui correspondait le plus à ce que je fais. Ramener un groupe derrière moi ? Ma musique ne peut pas se jouer avec une batterie ! Je ne me vois pas non plus me planquer derrière plein de synthés, je ne bosse pas comme ça chez moi et Yuksek est bien meilleur que moi dans ce domaine ! Quoi qu’il en soit, je ne me voyais pas partir en tournée avec un ordinateur portable et un contrôleur MIDI… J’assume le fait de proposer un spectacle, ce mot n’est pas galvaudé, et je suis content de me dire que même si les gens n’apprécient pas tout dans ma musique, ils pourront peut-être réussir à trouver un chemin dans mon live via les visuels, par exemple.

 

Tu es en train de finir une poignée de morceaux qui finiront potentiellement sur deux EPs différents, l’un orienté house, l’autre davantage techno. Existe-t-il deux Don Rimini ?

J’ai toujours fluctué entre un son électro, un son techno, un son house 90’s… Sans jamais trouver une voie dans laquelle je voulais me lancer exclusivement. J’ai donc tout le temps fluctué entre tous ces styles, parce que ça me convenait très bien comme ça. Là, on pensait juste s’amuser à conceptualiser stylistiquement les choses en créant une séparation, mais tout ça vient d’une seule et même envie… L’idée était aussi de sortir ces EPs sur des labels qui, pour le coup, officient dans des styles très définis, mais on n’en est pas encore là, on vous tiendra au jus !

 

Texte et photo : Mathias Riquier

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