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23 novembre 2012

Interview : 5 questions à Suuns

par rédaction Tsugi

De passage au festival M Pour Montréal, on a rencontré nos chouchous locaux pour une interview express.

Vous venez d’annoncer le deuxième album. Vous êtes tendus ? Excités ?
La pression c’était l’enregistrement, elle est toujours dans le processus créatif ! Arriver à quelque chose dont on est fier et qui n’aura pas à rougir face au premier album. Maintenant c’est fini tout ça. Là je suis juste confiant. Après si certains n’aiment pas… Whatever !

Le premier album était varié, même s’il y avait une patte forte, la patte Suuns. Vous vouliez faire quoi du deuxième ?
On ne voulait pas du tout renier ce qui a été fait sur le premier, il s’agissait vraiment de creuser ce qu’on fait. Il y a toujours un esprit électro, une âme rock qu’on voulait continuer à pousser. Ce que je voulais, c’était d’être un peu plus lyrique, je voulais chanter plus, approfondir cette voie là. L’album est né sur la route, où quelques pièces ont commencé à s’écrire, certaines ont même connu leur première version live sur la fin de la tournée. Le plus gros du travail s’est fait de retour à Montréal, pendant l’hiver dernier puis au printemps. Ça a pris la majeure partie des douze derniers mois. On vit tous ici et on bosse aux studios Breakglass (où bossent beaucoup de gros groupes québécois, de Purity Ring à Malajube en passant par Patrick Watson et feue Lhasa, ndlr).

Tu n’as jamais été tenté de quitter ta ville de Montréal ?
Je suis toujours là en tout cas ! C’est une ville peuplée de gens sympathiques et surtout faite pour ceux qui sont dans la musique ou dans les arts en général. Il y a énormément de musiciens et d’opportunités de jouer, beaucoup de salles, de bars à concerts, une grande scène de théâtre, énormément de festivals. Et puis ma famille est ici, je veux rester proche d’eux. Ça ne veut pas dire que je ne déménagerai jamais. Mais si j’essayais de faire les mêmes choses à New York, les projets que je mène ici en parallèle ne survivraient pas. Je compose beaucoup d’autres musiques, de la musique contemporaine, de la musique purement électronique, beaucoup de pièces pour des stations de radio. Par exemple j’avais composé une pièce en deux parties, diffusées chacune par une station de radio, et qu’il fallait donc écouter avec deux postes en même temps. Récemment j’ai commencé à faire des genres de performances avec des voitures, j’ai écrit des pièces de musique et en plus des espèces de chorégraphies entre la voiture et moi, genre je danse, je pousse la voiture, j’ouvre des portes en synchronisation avec des éléments de la musique. C’est bizarre, mais marrant.

Tu as parlé de chanter plus. Ça ne t’est pas naturel ?
Non, c’est arrivé avec Suuns en fait. J’essaye de me trouver, comme chanteur, je n’ai jamais vraiment été à l’aise avec l’idée. La position du “front man” qu’engage le fait de chanter m’a beaucoup stressé. Chanter en public c’est gênant. C’est l’aspect de notre musique qui m’angoisse le plus, alors que la guitare c’est le prolongement de mon bras depuis que je suis petit. D’autant qu’au début je savais que je n’étais pas très bon. Maintenant je ne pense pas être bien meilleur, mais je suis un peu plus à l’aise… C’est drôle au début je savais que je n’étais pas doué comme chanteur, mais je me demandais si c’était vraiment pourri ou juste moyen. Ce n’est qu’aujourd’hui que mes amis osent me balancer “t’étais vraiment mauvais au début”. Si on me l’avait dit à l’époque j’aurais sûrement lâché l’affaire. En général avant les shows on boit des verres avec les amis au bar, c’est tout ce dont j’ai besoin comme échauffement et antistress. Maintenant j’entraîne aussi un peu ma voix, je fais des cover des Beatles. C’est “fucking” dur. En plus je fais ça au piano pour apprendre à en jouer en même temps.

Ce qui fait la patte de Suuns c’est la retenue. Et ça donne une atmosphère très sexuelle à votre musique, presque dépravée. Vous en êtes conscients ?
(Très surpris) Wow, euh, non. On n’est pas conscient de ça. Bon en fait pour être honnête je l’ai déjà entendu, tu n’es pas le premier à le dire. Mais je ne sais pas pourquoi. Ce n’est pas intentionnel. Mais je prends ça comme un compliment. Est-ce que Suuns a aidé ma vie sexuelle ? Carrément ! Enfin je ne sais pas si je devrais parler de ça (rires). Si tu es sur une scène, que ce soit avec un groupe ou autre chose, tu deviens plus attirant, c’est automatique.

 

Propos recueillis par François Blanc

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