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28 novembre 2012

Interview : 6 questions à Madben

par rédaction Tsugi

Ses tracks résonnent comme un hommage ambitieux à la techno. Madben, à quelques jours de deux dates cruciales et d’un nouveau maxi prometteur, s’est plié à la question.

Tu as émergé très rapidement sur la scène techno française. Avec le recul, quels ont été les stimulateurs de cette montée en puissance ?

Déjà, de réels soutiens d’artistes français et internationaux, suite à l’envoi de mes premières compositions il y a un peu plus de deux ans. J’emploie le terme “réel” parce qu’aujourd’hui, avec les outils de promotion qu’utilisent les labels, les retours des artistes reconnus se résument bien souvent à un “downloaded for….”, le genre de chose qui finalement ne te sert à rien du tout… Dans mon cas, j’ai eu la chance de réussir à contacter  un certain nombre de ces artistes de manière personnelle, avec une approche personnalisée, au delà des outils de communication de masse. C’est comme ça que Laurent Garnier a largement contribué à ma montée en puissance sur la scène actuelle. Le fait d’avoir programmé mes morceaux à quatre ou cinq reprises dans son émission radio et de m’avoir playlisté dans bon nombre de ses DJ-sets m’a clairement ouvert des portes. Aujourd’hui, il y a un paquet d’artistes reconnus qui s’intéressent à mon travail et c’est hyper motivant ! Je pense à des mecs comme Agoria, Dave Clarke, Tim Taylor, Ian O’Donovan, Karotte, Psycatron, Terrence Dixon… J’ai également la chance d’avoir deux agents français qui font du très bon boulot et avec qui je m’entends super bien, Ils gèrent chacun respectivement mes dates “clubs” et “festivals”.

Ton destin semble lié à la carrière Laurent Garnier à plusieurs niveaux, que ce soit au niveau de ton histoire musicale personnelle que de ta promotion. Comment le places-tu dans ton « panorama musical » ?

Laurent est tout simplement le patron de la techno made in France. Il a forcément eu une grosse influence sur mon travail en studio… Je suis fan de la plupart de ses morceaux ! Bon nombre d’artistes français naviguent dans son sillage, mais ils ont encore beaucoup de boulot pour prétendre détroner les 25 ans de carrière du Padre…

Tu t’apprêtes à sortir un maxi sur Astropolis Records, ce qui marque l’ouverture du catalogue de ce label lié au festival du même nom. Comment s’est passée la gestation, et à quoi doit-on s’attendre ?

C’est un réel honneur d’ouvrir ce catalogue. J’ai d’ailleurs pris une méchante claque lors de mon tout permier live cet été, dans la Cour, à Astropolis. Le  genre de truc qui te marque à vie… Pour cette première sortie, il faut s’attendre à un maxi sans concessions, un truc taillé pour le dancefloor. Le morceau principal s’intitule “We want to rave on” et dure quasiment onze minutes. Je l’ai composé spécialement pour Astropolis et j’ai essayé de retranscrire musicalement ce à quoi me faisait penser ce festival, et l’esprit général qui s’en degage. Faire la fête, ne jamais s’arrêter, lever les bras, crier… bref… “we want to rave on”. Sur la face B, on a décidé de presser “Promise land”, le titre qui m’a fait sortir de l’ombre durant la seconde moitié de l’année 2011. Pour l’occasion, Scan X a refait l’intégralité du mastering du morceau, “We want to rave on” est également passé par ses oreilles expertes. Il m’a également fait l’honneur de remixer “Promise land”. Pour la version digitale, qui sortira quelques semaines plus tard, j’ajouterai un bonus track.

En l’espace d’une semaine, tu joues au Rex Club, avec Manu Le Malin et Derrick May, puis aux Trans Musicales, qui est un peu le graal scénique pour tout musicien qui monte. Qu’attends-tu de ces deux dates, humainement, musicalement ?

Je suis super excité à l’idée de faire mon premier live parisien au Rex club. Ce lieu est mythique, c’est le temple du clubbing techno en France. C’est à la fois super motivant et flippant, car j’ai vraiment l’impression d’être attendu au tournant. Pour Les Trans’, je me produis en DJ-set dans la Green Room dans le Hall 04. J’ai vraiment hâte de découvrir ce festival et d’y jouer… comme tu l’as souligné, c’est vraiment un lieu de tremplin, qui a fait émerger bon nombre d’artistes. C’est donc une date super exitante également. C’est fun car j’ai comme l’impression que la Bretagne, et plus généralement le grand Ouest, c’est un peu ma “terre promise“, ça doit être la région où j’ai le plus tourné cette année…

Tu joues de la techno « historique », « classique », trop diront certains. Les wagons de tendances électro qui passent devant notre nez, tu y prêtes attention ? La hype est-elle dangereuse selon toi ?

Tu sais, il m’arrive de jouer des DJ-sets sans playlister aucun titre “classique” dedans… en fait, pour la petite anecdote, je ne prepare jamais mes mixes et j’y vais un peu au feeling par rapport au public. Si je sens que l’ambiance peut exploser grace à un “Energy Flash” de Joey Beltram, à un “The Man with the red Face” de Laurent ou à un “Plastic Dream” de Jaydee, je n’hésite pas une seule seconde à le sortir. Globalement, je n’aime pas jouer des mixes linéaires… l’idée est d’essayer de raconter une histoire, c’est vraiment comme ça que je perçois le truc. Pour mon rapport aux tendances musicales électro, je suis plutôt quelqu’un de curieux par nature. Donc j’écoute ! Je n’ai pas accroché au moment de la french touch 2.0, et d’un point de vue personnel, il est rare que je me retrouve dans un morceau dubstep. Bien entendu, il y a toujours des exceptions pour confirmer cette règle… Globalement, oui, j’estime que “la hype” est dangereuse à partir du moment où artistiquement, tu essaies de t’inscrire dans la durée. Bon nombre de compositeurs n’hésitent pas à revoir leur répertoire musical à chaque changement de tendance, personnellement je m’en sens incapable.

Envisages-tu de sortir un album un jour ? Quels sont tes plans pour la suite ?

Actuellement, je suis en train de terminer plusieurs remixes, j’ai également deux ou trois maxis à composer pour des labels qui me tiennent à coeur. Ce sont mes plans à court terme. Une fois ce travail terminé, je compte m’enfermer en studio sur mon projet de premier LP. Je pense qu’il est temps pour moi d’essayer d’aboutir à un format album. L’année dernière, j’avais travaillé sur un premier jet de LP, mais c’était beaucoup trop tôt, avec le recul j’ai bien fait d’attendre. Il est clair que ça sera  mon objectif pour 2013, avec probablement un nouveau live à clef. Le dancefloor sera le maître mot et j’ai déjà quelques propositions de labels pour le sortir sur différents supports.

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