🎤 Interview : Chéri, phénix à la musique pop taillée pour les coeurs brisés
ChĂ©ri, en 1920, c’est un roman de Colette. Celui qui narre un amour imposÂsiÂble. AujourÂd’hui, ChĂ©ri c’est un chanteur qui comÂpose une musique tailÂlĂ©e pour les coeurs brisĂ©s entre pop, Ă©lecÂtronÂique et quelques touchÂes de flaÂmenÂco. Après un dĂ©but de carÂrière très jeune, il chope une infecÂtion des cordes vocales et on lui dit qu’il ne pourÂra plus chanter. Au printÂemps 2022, le bien-nommĂ© ChĂ©ri a sorÂti Pour te touchÂer, un EP comÂposĂ© comme un exuÂtoire et dĂ©finiÂtiveÂment intriÂgÂant. On a voulu en disÂcuter avec lui le temps d’une interview.
ComÂment tu es renÂtrĂ© dans le monde de la musique ?
ChĂ©ri : Ă€ 12 ans je suis parÂti en tournĂ©e avec ÉmiÂlie Jolie, et c’éÂtait Ă©norme. C’est des souÂvenirs fous, on faiÂsait des salles incroyÂables mais comme j’éÂtais un enfant c’éÂtait… simÂpleÂment cool. Juste la colo de vacances, on faiÂsait nos devoirs dans le bus avec les autres enfants. Et comme on allait tous Ă l’éÂcole, on faiÂsait des salves de 2 semaines oĂą on faiÂsait plein de dates, tous les 2–3 mois. Ça a durĂ© deux ans, j’ai fait une pause d’un an et ils ont remonÂtĂ© un specÂtaÂcle : le SolÂdat Rose dont on avait eu les droits, et donc on l’a jouĂ© penÂdant un an. Et moi ça s’est arrĂŞtĂ© lĂ , parce que j’ai eu mes probÂlèmes de cordes vocales dans le mĂŞme temps.
Une infecÂtion, c’est ça ?
ChĂ©ri : Une infecÂtion oui, due au fait que je traÂvailÂlais trop. Il n’y a aucune faute, aucune pierre Ă jeter Ă qui que ce soit… Je traÂvailÂlais un peu comme les enfants chiÂnois qu’on entraĂ®ne pour devenir des chamÂpiÂons de ping-pong : je traÂvailÂlais tout le temps, je devais faire des heures de vocalisÂes tous les jours. Et puis t’as un conÂcert lĂ , le lendeÂmain conÂcert dans une autre ville, après tournĂ©e avec le SolÂdat Rose… Dans le mĂŞme temps j’ai comÂmencĂ© Ă muer, et je pense qu’avec la fatigue, un soir je me suis ni**Ă© les cordes vocales. Énorme infecÂtion. Le mĂ©decin m’a dit qu’il ne falÂlait plus que je chante, que je devais m’arÂrĂŞter… J’ai fait un mois de silence forÂcĂ©, et après les analyÂses ont fait qu’il falÂlait reposÂer ma voix indĂ©finiment.
Ă€ ce moment-lĂ , comÂment tu le ressens?
ChĂ©ri : C’est un coup de masÂsue Ă©norme, parce que j’avais prĂ©vu de faire de ça ma carÂrière. Je l’avais beauÂcoup proÂjetĂ©. J’avais 17 ans donc c’est pile le moment oĂą on rĂ©flĂ©Âchit Ă ce qu’on fait après. En a suivi une belle dĂ©presÂsion. Et je me suis demandĂ© ce que je voulais faire. Je ne me voyÂais pas ailleurs que sur scène. Donc je suis monÂtĂ© Ă Paris et j’ai fait du théâtre penÂdant 5 ans. Ça a comÂmencĂ© Ă bien marcher en vrai -rires-, j’avais plein de pièces, j’ai fait le fesÂtiÂval d’AvÂiÂgnon… J’ai beauÂcoup traÂvailÂlĂ© et monÂtĂ© mes proÂjets, je venais d’écrire et de proÂduire un seul-en-scène, j’avais comÂmencĂ© Ă le jouer. Et en fait ça bouilÂlonÂnait Ă l’inÂtĂ©rieur, j’avais envie de faire de la musique. Je ne le senÂtais pas vivideÂment, mais le théâtre Ă©tait un subÂstiÂtut, mĂŞme si je l’ai rĂ©alÂisĂ© après.
Mais pour toi la musique ça a l’air visÂcĂ©ral. Quand tu parÂlais de tes annĂ©es de tournĂ©es comĂ©dies musiÂcales, tu disÂais que c’éÂtait ambiance un peu stakhanoviste. Mais tu Ă©prouÂvais quand mĂŞme du plaisir ? ça ne t’a pas dĂ©goutĂ© ? La pasÂsion est restĂ©e intacte ?
ChĂ©ri : Ce n’éÂtait pas rĂ©flĂ©chi, je le faiÂsais parce que je kifÂfais. AujourÂd’hui pareil : depuis que j’ai repris la musique, je le fais parce que j’adore et je me sens au bon endroit. Avec le théâtre, c’éÂtait dur de se lever le matin : c’est un preÂmier indiÂcaÂteur, le matin dans la douche, comÂment tu te sens Ă l’idĂ©e d’aller au traÂvail. Des fois j’aimais bien, parce que la pièce Ă©tait cool et qu’elle me faiÂsait pas trop stressÂer mais des fois… je ne sais pas, je n’aimais pas.
En plus, Ă ce moment lĂ , tu dois avoir l’imÂpresÂsion que l’hisÂtoire se rĂ©pète? Quand on fait le parÂalÂlèle avec ton hisÂtoire familÂiale, ton grand-père qui voulait devenir chanteur avant de fuir l’EsÂpagne franquiste…
ChĂ©ri : Mes deux grands-pères ont fait de la musique, celui qui est aujourÂd’hui dĂ©cĂ©dĂ© a dĂ» arrĂŞter dès qu’il a eu des enfants, pour subÂvenir aux besoins de sa famille… Avec l’autre, on en a parÂlĂ©. Il m’a dit que c’éÂtait comme si on se faiÂsait couper l’herbe sous le pied, qu’on n’avait pas le droit d’être musiÂciens dans la famille. Mais c’est revenu chez moi et j’ai l’imÂpresÂsion que ça ne va pas s’arÂrĂŞter ! En tout cas, Ă moins que je le dĂ©cide.
Et du coup comÂment tu te retrouÂves chanteur? Parce que lĂ on est au stade oĂą on te dit que tu ne pourÂras plus chanter. ComÂment tu te re-muscles, etc?
ChĂ©ri : Je pense que penÂdant ces 5 ans-lĂ j’ai fait un rejet. Je n’alÂlais plus Ă des conÂcerts… Ça me faiÂsait trop de mal. Et pour autant j’éÂcoutais beauÂcoup de musique, j’éÂtais fan de plein d’artistes. Puis des potes m’ont traĂ®nĂ© Ă We Love Green en 2019, et j’ai vu plein d’artistes dĂ©filÂer sur scène : RosÂalĂa, fka twigs, ChrisÂtine & The Queens. IncroyÂable, proÂgra’ de ouf, on enchaĂ®Ânait les lives. Je m’en suis pris plein la gueule de toutes parts. J’ai ressenÂti un truc Ă l’inÂtĂ©rieur qui m’a fait me dire “je suis en train de me menÂtir” : grosse rĂ©vĂ©laÂtion, c’éÂtait devant ChrisÂtine. J’ai pris mon tĂ©lĂ©Âphone et j’ai envoyĂ© un mesÂsage Ă un pote qui fait de la musique, des prods… En lui disÂant que j’aimerais rĂ©esÂsayÂer, après avoir Ă©tĂ© voir des mĂ©decins pour savoir oĂą en Ă©taient mes cordes vocales. Et il ne m’a mĂŞme pas rĂ©ponÂdu ce bâtard -rires.
Et de là , tu es allé voir un‑e spécialiste ?
ChĂ©ri : Oui, j’ai quand mĂŞme conÂtinÂuĂ© le chemÂineÂment et j’ai conÂtacÂtĂ© une phoÂniÂaÂtre Ă Paris, sur recomÂmanÂdaÂtions. Elle m’a demandĂ© “qui vous a dit d’arÂrĂŞter de chanter?”. Je lui raconÂte l’hisÂtoire et elle me dit “c’est abomÂinable de vous avoir dit ça. C’est Ă remusÂcler, Ă reposÂer Ă l’époque mais dire Ă quelqu’un d’arÂrĂŞter c’est très dur”. Elle m’a dit que mes cordes vocales Ă©taient fatiguĂ©es. “Si vous m’aviez dit que vous vouliez faire de l’opĂ©ra ou de la comĂ©die musiÂcale je vous dirais non. Par conÂtre aujourÂd’hui dans la pop, il y’a des voix telleÂment sinÂgulières qui utilisent ce qu’elles peuÂvent faire, que c’est comÂplèteÂment posÂsiÂble.” Elle m’a mis en relaÂtion avec une orthoÂphonÂiste, je me suis remusÂclĂ© les cordes vocales. Et en parÂalÂlèle, vu que je suis très pressĂ©, je chanÂtais chez moi. Un jour en Espagne, dans la maiÂson de mon père, je me mets Ă chanter et pour la preÂmière fois je filme. Pour m’éÂcouter après. Je fais Ă©couter Ă ma mère, qui me dit de le poster. “Tu postes, et tu vois”. Je lui dis non, elle insiste en me disÂant que c’est pour moi, sans attente, dans une dĂ©marche thĂ©rapeuÂtique. Donc je l’ai fait, puis j’ai supÂprimĂ© InstaÂgram avant de le rĂ©inÂstaller le soir : j’avais genre 80 mesÂsages dans ma boĂ®te, des potes qui ne croyÂaient pas que c’éÂtait moi, qui me disÂaient que c’éÂtait bien, des gens Ă©mus parce qu’ils conÂnaisÂsaient mon hisÂtoire… Et le gars que j’ai conÂtacÂtĂ© en juin Ă WLG qui me rĂ©pond enfin en disÂant “Attends mais c’est toi ça?”. On s’est capÂtĂ©s un mois après, on s’est enferÂmĂ©s 3 jours dans un stuÂdio et on a fait “Vagues”, qui est devenu mon preÂmier single.
Qu’est-ce qui t’a motivĂ© Ă Ă©crire et comÂposÂer tes preÂmières chansons?
ChĂ©ri : Je me suis fait larguer comme une vieille merde. J’avais 24 ans, j’éÂtais trop triste. C’éÂtait une relaÂtion de trois ans, qui a Ă©tĂ© très toxÂique donc j’avais plein de choses Ă dire. En vĂ©ritĂ© je ne me suis pas vraiÂment fait larguer, c’est plutĂ´t moi qui ai dĂ©cidĂ© de metÂtre fin au truc une bonne fois pour toutes. Parce que je me faiÂsais malÂtraiter et j’ai dĂ©cidĂ© de fuir en Espagne. LĂ -bas je sais que je suis bien, loin de tout, c’est un autre espace-temps, tu peux prenÂdre le temps. Au bout d’une semaine j’ai Ă©crit plein de textes. Sans penser Ă en faire de la musique, j’écrivais beauÂcoup de poĂ©sie. LĂ je recomÂmence Ă Ă©crire de nouÂvelles choses parce que j’en ai marre de parÂler de ça - rires- , mais tous les sons pour l’EP sont des textes que j’ai Ă©crits penÂdant ce mois d’aoĂ»t en Espagne.
JusteÂment, il n’y a pas une disÂsoÂnance, vu que c’est une pĂ©riÂode bienÂtĂ´t passĂ©e et que tu as Ă©crit les chanÂsons il y a 2–3 ans ?
ChĂ©ri : Ça rĂ©sonne encore, c’est bizarre ! Ă€ ce moment-lĂ c’éÂtait des sons que j’ai Ă©crit par rapÂport Ă une perÂsonÂne, une relaÂtion. AujourÂd’hui je suis telleÂment dĂ©tachĂ© de cette relaÂtion que quand je les chante, les mots se ratÂtachent Ă d’autres perÂsonÂnes avec lesquelles je vis des choses Ă l’inÂstant T. Leurs visÂages changent. J’ai Ă©crit des choses plus solaires, moins dans la tristesse latente. Il y’a beauÂcoup de mĂ©lanÂcolÂie dans ce que j’écris mais lĂ , j’ai eu une grosse pĂ©riÂode oĂą j’ai voulu faire la teuf tout le temps, et j’ai Ă©crit sur les senÂtiÂments que ça me proÂcure. C’est que du bonÂheur. Donc dans les chanÂsons je parÂle de fĂŞte, de sexe ausÂsi parce que j’ai renÂconÂtrĂ© de nouÂvelles perÂsonÂnes et j’ai une vie de cĂ©liÂbataire… C’est cool, ce disque a plein de nouÂvelles choses.
Tu as donc sorÂti l’EP Pour te touchÂer au printÂemps, qu’est-ce qu’il reprĂ©sente pour toi?
ChĂ©ri : Pour moi c’est le deuil d’une relaÂtion toxÂique, parce qu’il y’a des chanÂsons qui sont piles dans le moment ou c’est très dur, très dark… Et petit Ă petit il y’a une Ă©voÂluÂtion, chaque chanÂson a son stade de deuil. Bon “Nobody Loves Me” ça ne va pas fort, après y’a “Quiero ComÂerte” oĂą je renÂtre dans une colère en disÂant “je te dĂ©teste mais le sexe c’éÂtait telleÂment ouf que je te dĂ©sire encore”… Et puis après c’est “Mira Me” oĂą je suis juste en mode “MainÂtenant je te dĂ©teste. Et regarde, tu m’as fait avoir encore plus de force”. Et “Pour te touchÂer” c’est peut-ĂŞtre le son le plus solaire parce qu’il ne parÂle pas de cette perÂsonÂne, c’est juste sur moi : je m’aime et j’aime la perÂsonÂne que je suis. C’est des stades.
ComÂment tu comÂposÂes de manière gĂ©nĂ©rale ? Les textes vienÂnent avant la musique, ou alors t’as des mĂ©lodies qui vienÂnent et…
ChĂ©ri : D’abord la musique ! Je vais touÂjours en stuÂdio accomÂpaÂgÂnĂ© de quelqu’un, parce que j’ai pas encore assez de skills pour le faire tout seul, je traÂvaille avec plusieurs comÂposÂiÂteurs. Soit on comÂmence par lire des textes que j’ai et un mood en dĂ©coule, soit on fait du son. Quand j’ai les preÂmières notes, j’ai des mĂ©los qui vienÂnent tout de suite donc je vais au micro, et puis je reprends mes textes, je les redisÂpose, je les redĂ©Âcoupe pour que ça renÂtre. Faut que je fasse un tri dans ma tĂŞte, avec plein de notes sur mon tĂ©lĂ©Âphone… Je suis pas très ordonÂnĂ© donc c’est un peu une catÂaÂstroÂphe haha !
C’est touÂjours la mĂŞme logique pour comÂposÂer, ou c’est selon l’humeur?
ChĂ©ri : QuaÂsiÂment touÂjours pareil. Après j’ai très envie que le texte m’apÂparÂtiÂenne, mais lĂ je m’ouÂvre Ă des nouÂvelles toplines, celles d’autres gens. Quand c’est un traÂvail de plusieurs perÂsonÂnes, de nouÂvelles choses naisÂsent. Le proÂduit fini est ce qui est le plus imporÂtant, de toute façon. Je suis moins conÂtrol freak, je change un peu de mĂ©thode.
Qu’est-ce qui t’inÂspire pour crĂ©er ta musique ?
ChĂ©ri : Des Ă©moÂtions, des perÂsonÂnes, tout ce qui m’a conÂstruÂit, mon passĂ© et mon prĂ©sent. Les autres artistes m’inÂspirent ausÂsi Ă©norÂmĂ©Âment. L’époque est hyper bonne pour ĂŞtre inspirĂ©, plein de gens se libèrent. Je pense Ă KaliÂka, JoanÂna, ces meufs tenÂtent des choses qui n’exÂisÂtent pas sur la scène française aujourÂd’hui. Tout Ă l’heure j’ai vu ascenÂdant vierge sur une de vos couv’ : ils me renÂdent dingue. Et Ă©videmÂment par les “OG” : Lady Gaga, MadonÂna, Mylène Farmer, ça trotte… Je suis emprunt de tout ça sans y rĂ©flĂ©chir. MĂŞme des fois je vais voir un film au cinĂ©, et j’en sors tranÂscendĂ© par ce que j’ai vu, je me pose dans un cafĂ© et j’écris des textes. Je pense qu’il faut beauÂcoup s’enÂnuyÂer pour ĂŞtre artiste. PrenÂdre son tĂ©lĂ©Âphone, metÂtre ses Ă©couÂteurs et marcher dans Paris. Aller au cinĂ©, lire, moi qui ai touÂjours eu besoin d’être en action, de traÂvailler, d’avoir des journĂ©es remÂplies… Mais le moment oĂą j’ai Ă©tĂ© le plus proÂducÂtif de ma vie c’est quand j’éÂtais en Espagne, Ă prenÂdre ma caisse pour aller Ă la plage, posÂer mon cul et ne plus bouger de la journĂ©e. EvidemÂment on traÂvaille dur, mais y’a besoin de ces moments !
Donc tu t’obligÂes Ă t’enÂnuyÂer, tu te forces Ă la paresse pour trouÂver l’inspiration ?
ChĂ©ri : ExacteÂment. LĂ je renÂtre d’une semaine au CanaÂda chez ma soeur, elle a achetĂ© un petit chalet au bord d’un lac… Je me suis calĂ© penÂdant une semaine sur son ponÂton, et c’est revenu naturelleÂment. Alors que ça fait plus d’un an que je bosse Ă©norÂmĂ©Âment sans arrivÂer Ă ĂŞtre vraiÂment inspirĂ©. C’est revenu et en renÂtrant j’ai dit Ă mon Ă©quipe “en fait on n’a pas d’autre choix que de me trouÂver une semaine, tous les trois mois, ou je vais me reposÂer”. C’est VirÂginia Woolf qui a Ă©crit tout un livre sur avoir Une chamÂbre Ă soi. Après c’est un livre fĂ©minÂiste, qu’elle a Ă©crit Ă une Ă©poque oĂą les femmes avaient pas d’eÂspace pour la crĂ©aÂtion dans leur maiÂson. Pour moi la “chamÂbre Ă soi”, c’est l’eÂspace de crĂ©aÂtion d’un artiste et c’est trop imporÂtant d’en avoir un.
L’EP est en français-anglais-espagnol : comÂment tu switchÂes entre les langues ?
ChĂ©ri : Pour moi c’est Ă la topline, je l’enÂtends Ă la mĂ©lodie. Si elle a beauÂcoup de dĂ©bit, ça va coller Ă l’esÂpagÂnol ; quand c’est un peu plus chanÂtant, ça va ĂŞtre du français tout de suite. L’anglais j’en ai chanÂtĂ© que dans “Nobody Loves Me”… Et quand c’est plus nasal, selon moi l’anglais passe mieux que le français. Je le pense comme ça. Dans mon album il y’a une autre chanÂson en anglais, parce que ça pasÂsait mieux. Tout simplement.
Tu as lancĂ© un proÂjet de sĂ©ries de reprisÂes de chanÂsons qui te tienÂnent Ă coeur, c’est quoi l’obÂjecÂtif pour cette sĂ©rie de reprises ?
ChĂ©ri : Je voulais faire quelque chose pour le Pride Month et j’ai choisi des chanÂsons qui m’ont marÂquĂ©, qui ont conÂtribuĂ© Ă mon dĂ©veloppeÂment queer… Juste les interÂprĂ©ter ausÂsi simÂpleÂment qu’a capelÂla comme ça ‑avec des petites fiorÂiÂtÂures quand mĂŞme. Je n’avais pas trop envie de rĂ©flĂ©chir Ă une stratĂ©gie, etc. Je voulais juste sorÂtir un truc comme ça, sur des titres qui me tienÂnent Ă coeur.
A capelÂla c’est quand mĂŞme une prise de risques, c’éÂtait une volonÂtĂ© d’être Ă nu ?
ChĂ©ri : En vrai c’est beauÂcoup plus simÂple que ça. Quand j’ai voulu faire ce conÂtenu, on Ă©tait fin mai et Pride Month c’éÂtait le 1er juin — rires. On m’a dit “tu vas avoir le temps?” j’ai dit “non”. Donc a capelÂla haha !