It’s A Fine Line — It’s A Fine Line

Extrait du numéro 95 de Tsu­gi (sep­tem­bre 2016) 

Ban­cal ban­cal”, c’est le nom que Tim Paris et Ivan Smag­ghe ont don­né à leur stu­dio lon­donien, con­stru­it de leurs mains non expertes en syn­thés analogiques (c’est ce qu’ils dis­ent), dans lequel ils ont mené les expéri­ences ayant abouti à It’s A Fine Line. Les deux expa­triés ont conçu un disque à la fron­tière des musiques élec­tron­iques, où l’on décou­vre l’étendue de leurs obses­sions. Tou­jours à la lim­ite entre le pas­tiche, la relec­ture savante et la décon­struc­tion aven­tureuse, It’s A Fine Line se balade entre funk dis­coïde (“Dis­co Clus­ter”), kraut et garage (“Titre orig­i­nal”) et élec­tron­ique malaisée (le “Car­dio­gram” d’ouverture). Si l’obscurité reste sans sur­prise l’ambiance fétiche du duo, les teintes vari­ent entre noirceur de club (“In Slow Motion”), gri­saille pop (“Week­end Boom Boom”) ou blancheur expéri­men­tale (“Vague­ment froid”). Si la palette est aus­si touf­fue c’est aus­si grâce aux col­lab­o­ra­tions vocales d’Alex Kapra­nos (Franz Fer­di­nand), d’Olivia de Lan­za (Quad Throw Sal­chow) et de l’hypnotisante C.A.R. Dense et asymétrique, comme en témoignent les deux morceaux en miroir “Rede­liv­ered” et “The Deliv­ery”, l’album du duo est avant tout décom­plexé. Les chemins de tra­verse sont pris sans hési­ta­tion et ce qui fait toute la saveur du disque. 

It’s A Fine Line (Kill The DJ/Differ-Ant), sor­ti le 26 août

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