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4 mai 2018

Jon Hopkins en couv’ de Tsugi 112, en kiosque mercredi 9 mai !

par Patrice BARDOT

La drogue c’est mal. Personne ne dira le contraire, sauf qu’aujourd’hui elle a infiltré absolument toutes les strates de la société et que l’on ne peut plus se contenter de cette unique affirmation abrupte. Face à une consommation stupéfiante (dans tous les sens du terme), la prévention est plus que jamais indispensable. On vient de le constater avec la recrudescence du GBL/GBH dont nous vous parlons dans ce numéro. Une drogue responsable de la série d’overdoses à laquelle ont dû malheureusement faire face certains établissements de nuits de la capitale. On aimerait bien voir se généraliser dans les soirées et les clubs des stands d’information et de testing comme ceux de Techno+ au début des années 00, dont la présence a sans aucun doute permis d’éviter de nombreux drames ! Parce que se voiler la face ou en appeler à la seule répression est plus que jamais irresponsable dans un contexte où la disponibilité de tous les produits n’a jamais été aussi grande. Notre journaliste Clémence Meunier a également beaucoup parlé drogues avec Jon Hopkins. Mais pas celle utilisée de manière récréative. Le producteur britannique évoque ici ses expériences avec les champignons hallucinogènes dans le but d’éveiller sa conscience et de « mettre au jour des parties de sa psyché dont [il] ne connaissait même pas l’existence ». Puisse la lecture de ce numéro de Tsugi vous procurer un effet similaire. À consommer sans modération, par contre.

Vous retrouverez également dans ce numéro un CD mixé par Luke Slater, une rencontre surréaliste avec GAS, une plongée dans le rap indé mexicain, un entretien avec la mystérieuse SOPHIE, et bien sûr de nombreuses chroniques, interviews, reportages, bons plans et portraits… En kiosque (ou sur notre boutique en ligne) ce mercredi 9 mai ! En attendant, vu qu’on est sympa, voilà le début de l’interview de Jon Hopkins par Clémence Meunier : 

Cinq ans après la sortie de son acclamé Immunity, Jon Hopkins est de retour avec un nouvel album. Singularity joue toujours avec les contrastes, entre techno pétrie de sons drones et ambient avec chorale. Mais Jon Hopkins y infuse un psychédélisme nouveau, pour un album plus abouti rappelant parfois Moderat. Une réussite encore une fois hallucinante (et hallucinée).

C’est la Cendrillon de l’électronique. L’histoire d’un mec qui sort un, puis deux, puis trois albums, dans l’indifférence quasi générale. Pourtant, le CV de Jon Hopkins était alléchant: pianiste de formation classique, passé notamment par le Royal College Of Music de Londres, il est recruté tout juste diplômé pour accompagner au clavier Imogen Heap sur sa tournée. Après ses deux premiers albums, il se met à produire pour d’autres, et notamment pour Coldplay aux côtés de Brian Eno. Jon Hopkins aurait pu rester un homme de l’ombre. Mais son quatrième album sera le bon : Immunity, sorti en 2013, est un succès aussi bien critique que commercial, lui permettant même de remporter un prestigieux Mercury Prize. Le disque n’était pourtant pas si accessible, entre sa première partie techno imprégnée de drone et sa deuxième moitié ambient. Aujourd’hui, l’Anglais de 38 ans est de retour avec Singularity, nouvel album écrit sans pression, inspiré entre autres de ses expériences avec différentes drogues psychotropes. C’est en tout cas ce qu’il raconte sans détour un radieux matin de mars, dans les locaux français de son label Domino Records, avec son fort accent anglais un poil aristo.

Tu as commencé à conceptualiser cet album en Californie, où tu as vécu pendant un an. Penses-tu que cet environnement a eu une influence sur le résultat final ?

Sûrement oui. J’habitais un petit appartement à Los Angeles dans le quartier de Silver Lake, c’était très sympa. Je ne composais pas vraiment, je notais simplement quelques idées ici et là. J’avais évidemment plus d’espace qu’à Londres, avec le désert au sud, des montagnes au nord, des lacs, l’océan… J’ai beaucoup profité de la nature. C’est pour ça que le son de l’album est plus “étendu”, moins claustrophobe.

Il y a toujours une tension cela dit…

C’est vrai qu’il y a toujours une partie de moi qui tend vers les sonorités perturbantes, granuleuses, voire crissantes. Je pense que présenter un son qui donne “seulement” une impression d’espace, un peu trippant, ça peut être bien, mais il lui faut un ancrage et des contrastes, comme dans la vie en général. Ça se retrouve bien dans les titres “Everything Is Connected” et “Feel First Life”, où un morceau très lourd et techno s’enchaîne avec une chorale. C’est comme un microcosme qui représente l’album en général.

… La suite le 9 mai! 

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