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13 août 2015

La Bouse du mois: Déja Vu de Giorgio Moroder

par rédaction Tsugi

Chronique extraite de notre magazine numéro 84, actuellement en kiosque

Le pape de la disco frenchy Cerrone aime déclarer que son vieux concurrent Giorgio Moroder cultive une certaine aigreur à son égard car contrairement au créateur de “Supernature” il n’a jamais été reconnu en tant qu’artiste à part entière mais seulement comme producteur. Il n’a pas tort. Il est vrai qu’on a plus loué l’Italien pour son travail derrière Donna Summer – les inoubliables “I Feel Love” ou “Love To Love You Baby” –, pour ses B.O. magistrales de Midnight Express ou American Gigolo que pour ses tentatives maladroites pour apparaître sur le devant de la scène. On oubliera rapidement son premier essai néo-twist dans les années 60 et on sauvera à peine From Here To Eternity, son album disco le plus connu qui date de 1977. Ce n’est pas ce pitoyable Déjà Vu qui risque d’arranger ses affaires.

C’est simple, depuis que cette rubrique existe, on n’a jamais entendu quelque chose d’aussi mauvais. On en est même carrément gêné pour lui. Surtout eu égard à son statut de producteur culte. Dès l’ouverture disco-soupe ultra-kistchouille “La Disco”, on s’est dit que Déjà Vu sentait grave le sapin. Mais que dire des morceaux avec des featurings vocaux ? On défie quiconque de tenir plus de trente secondes à l’écoute de “Don’t Let Go”, lourde ritournelle eurodance-pop beuglée par le pénible Mikky Ekko. Pris au quarantième degré, ce disque révèle quand même une portée comique non négligeable. Comment ne pas être plié en deux en entendant ces étranges voix sur “I Do This For You” qu’on jurerait être l’œuvre des Chœurs de l’Armée rouge ? Ah Giorgio, on aurait tant aimé que tu clôtures ta brillante carrière sur ta participation à Random Access Memories des Daft Punk. Qui disait déjà que la vieillesse est un naufrage ? 

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