đ La formule : Ă quoi ressemblera ce premier album de Squid
Tsugi sort sa boule de cristal et tente de deviner Ă quoi ressemblera le prochain album annoncĂ© dâun artiste. AprĂšs Bicep, on s’attaque aujourd’hui Ă la formule du premier album des Anglais de Squid, Bright Green Field, prĂ©vu le 7 mai sur Warp, et qui s’annonce comme l’un des meilleurs de 2021.
Tandis quâune flopĂ©e de groupes ne jurent que par lâutilisation complexe de plusieurs couches dâinstruments, de compositions refusant une structure conventionnelle et dâĂ©lĂ©ments Ă©lectroniques innovants, Squid a lâaplomb de faire exactement la mĂȘme chose. Mais en plus incisif, en plus efficace, en plus mieux que tout le monde. Analysons le potentiel patrimoine gĂ©nĂ©tique du premier LP des Anglais, hypĂ© comme une date de rĂ©ouverture des salles de concert. On vous donne toutes les clefs pour Ă©viter de commettre un cultural faux-pas lors de votre prochain dĂźner mondain. Calamar au menu Ă©videmment, les enfants.
41% de Dan Carey
Dan aux mains dâargent, câest lâhistoire dâun producteur de musique qui a des boutons de mixage Ă la place des paluches. Le big boss du label Speedy Wunderground sâest hissĂ© au rang dâhomme providentiel du rock britannique en Ă©tant derriĂšre quelques-uns des gros retentissements indĂ©s de ces derniĂšres annĂ©es. Il suffit de lorgner sur lâĂ©tendue de son boulot pour avoir la gueule en sang et applaudir Ă lâunisson. Dan Carey a aussi rĂ©vĂ©lĂ© Ă nos esgourdes apprĂ©ciatives le triumvirat post-punk rosbif Squid/black midi/Black Country, New Road. Quâil soit donc aux manettes de Bright Green Field est la preuve que parfois, oui, les planĂštes peuvent sâaligner.
37% dâaudace Ă la Warp
Squid avance Ă leur rythme, en suivant un plan carriĂšre qui en a le nom mais certainement pas la forme. Joli parallĂšle au label anglais indĂ©pendant Warp Records, qui vient dâaccueillir ceux-dont-le-nom-est-sur-toutes-les-lĂšvres au sein de leur Ă©curie rutilante. Le label se paie le luxe effrontĂ© de nous refaire le coup des noughties en se dĂ©tournant lĂ©gĂšrement de sa trajectoire Ă©lectronique pour Ă nouveau signer des groupes de rock, souvenez-vous des Battles, PVT (anciennement Pivot) ou MaxĂŻmo Park. Lâaudace paie toujours, comme dirait ma mĂšre en me suppliant de dĂ©poser un CV au manager au lieu dâenvoyer un mail.
20% de Neu!
Ă cause de leur amour partagĂ© pour les bidouillages Ă©lectroniques et le krautrock de bonne facture, il serait pertinent dâaffirmer que Squid Ă©volue dans un trip les rapprochant de la frĂ©nĂ©sie de Neu!. Les deux groupes sont apparemment aussi friands du vieil adage « plus câest long, plus câest bon » â Ă en juger par le premier single dĂ©voilĂ© « Narrator » qui dĂ©passe allĂšgrement les huit minutes. Le malaise post-industriel et les remous mĂ©tronomiques ne viendront pas cette fois-ci dâAllemagne de lâOuest mais straight from Brighton, Angleterre.
2 % de Phil Collins
Un batteur, câest bien. Un batteur endossant le rĂŽle de chanteur simultanĂ©ment, câest encore mieux. Ollie Judge de Squid fait partie de cette espĂšce en voie dâextinction, assez rare Ă voir Ă©voluer dans le milieu naturel du rockânâroll. En France, nous avons le gĂ©nie Christian Vander de Magma et (presque) le non moins gĂ©nial Bernard Minet. On lui souhaite de faire appel au pouvoir psychique de Phil Collins pour aller vers le droit chemin de la rĂ©ussite assurĂ©e. Le cĂŽtĂ© cheesy dâ »In The Air Tonight » en moins.
Bright Green Field de Squid, le 7 mai sur Warp Records.
Tracklist
1. Resolution Square
2. G.S.K
3. Narrator [ft. Martha Skye Murphy]
4. Boy Racers
5. Paddling
6. Documentary Filmmaker
7. 2010
8. The Flyover
9. Peel St
10. Global Groove
11. Pamphlets