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25 août 2017

LCD Soundsystem en couv’ de Tsugi 105, en kiosque le samedi 9 septembre !

par Patrice BARDOT

Depuis que l’an dernier au festival We Love Green, on a assisté à l’un des meilleurs concerts de toute notre vie (Dieu s’il y en a eu…), nous savions que le retour de LCD Soundsystem ne pouvait être que triomphal. Parce qu’il embrasait d’un seul coup plusieurs classes d’âges. D’abord évidemment celles et ceux conquis d’avance, qui, au début des années 00, endormis par la techno minimale, s’étaient soudainement réveillés surexcités par l’énergie caustique des « Losing My Edge », « Yeah » ou « Movement ». Mais aussi la jeune génération qui découvrait subjuguée, grâce à la stupéfiante présence de James Murphy, qu’il était possible de secouer une scène à plus de 40 ans passés. American Dream raconte la même histoire. Celle de femmes et d’hommes d’âges différents portés pourtant par les mêmes aspirations, habités par les mêmes doutes. Un grand album profondément humain où le New-Yorkais a cependant remballé en grande partie la verve ironique de ses débuts. La mort successive de ses héros connus (Lou Reed, Alan Vega, David Bowie…) ou inconnus et l’état de son pays sous le nouveau règne de Trump ont habillé de noirceur, de rage et de mélancolie, les compositions de LCD Soundsystem. Sans que l’on en perde pour autant l’envie de danser. Avec quand même quelques larmes au coin de l’œil.

Tsugi : Quel a été le moment clé où tu t’es dit : « Je vais relancer LCD Soundsystem » ?

James Murphy : Il y en a eu plusieurs. Quand le groupe s’est séparé, je me suis lancé dans différents projets : des bandes originales de films, de la musique pour une pièce de théâtre, j’ai travaillé avec Arcade Fire et David Bowie, etc. Et à un moment donné, des idées me sont venues et j’ai eu envie de composer des chansons. Je me suis alors demandé ce que j’allais faire. Ma femme m’a suggéré de profiter de mon studio pour faire des morceaux. J’ai suivi son conseil. Mais une fois que j’en ai eu composé quelques-uns, encore un nouveau questionnement. Mais qu’est-ce que je vais faire de ces chansons ? C’est alors que j’ai proposé à Pat Mahoney et à Nancy Whang (les deux autres membres originels de LCD Soundsystem, ndr) de venir me voir et je leur ai expliqué : “J’ai commencé à faire de la musique, qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que c’est LCD Soundsystem pour vous ?” Et ils m’ont répondu : “Oui, c’est LCD.” Il y avait alors plusieurs options. Soit cette musique ne sortirait jamais, mais ça voudrait dire que je suis fou, soit je prends un pseudo, mais c’est un peu bidon, soit c’est un album de James Murphy. Mais pour les concerts, j’allais bien sûr demander à Pat et à Nancy de jouer avec moi, donc pourquoi faire un ego trip alors que ce serait LCD Soundsystem ? Donc l’option la plus simple était de relancer LCD Soundsystem.

Ta déclaration « LCD, c’est fini » n’était-elle pas une manière de faire ta crise de la quarantaine ?

Non parce que j’avais déjà dépassé cet âge. (rires) C’était juste la bonne chose à faire à ce moment-là. J’avais l’impression qu’en continuant, je n’aurais plus eu de satisfaction. Mais quand je me suis remis à faire de la musique et que ma femme m’a dit qu’il fallait la sortir, j’ai senti que c’était le bon moment de le faire. C’est très simple finalement.

Ne crois-tu pas qu’avoir mis à l’arrêt LCD a amené aussi une plus grande excitation au moment de l’annonce de son retour ?

Oui, bien sûr, mais cela aurait pu être le contraire : les gens auraient pu m’oublier. En fait, plusieurs fois dans ma vie, j’ai eu beaucoup de chance. Dont une qui a été très importante. Après Sound Of Silver, mon second album, j’avais des affaires personnelles à régler et j’ai pris une année sabbatique. Quand je suis retourné en studio, autour de moi tout le monde était nerveux, le label trouvait que j’avais passé trop de temps sans rien faire. Mais à la fin de 2009, les journalistes ont placé Sound Of Silver parmi les meilleurs albums de la décennie écoulée. Soudain, il a été considéré comme un grand disque alors que ce n’était pas du tout le cas quand il est sorti. Il ne s’est pas très bien vendu, même si les gens l’ont aimé, mais ce n’était pas Ok Computer ! Mais quatre ans plus tard, c’est devenu un gros disque. Quand l’album suivant This Is Happening a débarqué, nous étions plus gros que lorsque nous avions commencé à l’enregistrer. On a eu de la chance ! Et maintenant je dis que je ne veux plus faire LCD, qu’on arrête, et puis on décide de revenir et tout le monde est plus excité que jamais. C’est très étrange. D’autant plus qu’aujourd’hui, nous allons jouer sur scène devant des gens qui ne nous ont jamais vus. Rien de tout ça n’était planifié.

… La suite à retrouver en kiosque ! 

Tsugi 105, disponible en kiosque dès le 9 septembre, avec LCD Soundsystem en couverture, mais aussi Ariel Pink en blindtest, une rencontre avec Steffi, un portrait de DAF, tout plein de chroniques, interviews, souvenirs de concerts… Et un CD mixé par DJ Hell !

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