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6 juillet 2020

Le label français Jerry Horny déboule sur la scène electro les deux pieds en avant

par Léonie Ruellan

Parmi les pépites créatives nées du confinement, on peut désormais compter le nouveau label français JERRY HORNY. Entre ghetto-tech et electro, JERRY HORNY a dévoilé hier sa première compilation CAPITAL RISQUE volume 1, une généreuse mixture de styles et d’artistes venus de toutes parts, de Paris à Berlin en passant par Moscou ou Buenos Aires : DJ Frankie, Viewtiful Joe, DJ これからの緊急災害 , DJ Mell G, Foreign Security, et d’autres encore. Une compile de 19 morceaux à la hauteur de la vidéo teasing qui nous promettait du bon son, certes, mais servi avec une esthétique normcore dans un univers cocasse, parodiant la communication du business facile à l’américaine, avec un clin d’œil à la séquence désormais culte de « la question, elle est vite répondue ». Rencontre avec Paul, Mathieu, Rillette et Ange, les quatre copains rigolos à l’origine du label.

Jerry Horny, c’est quoi l’histoire ?

Jerry Horny, c’est surtout une bande de quatre copains. Paul, Mathieu, Rillette et Ange, fans de musique électronique et de culture rave. On avait tous envie d’apporter notre pierre à l’édifice, il a juste fallu que l’un de nous se chauffe à lancer l’impulsion, « viens gros, on monte un label, t’es chaud ? ». Confinement aidant, on était tous beaucoup plus disponibles. On a tous grandi à Bois-Colombes, l’équivalent de la Silicon Valley française, en somme. Sauf Rillette, aka DJ Von Riu, notre growth hacker, qui est Orléanais. Quand on l’a rencontré, il a joué du DeFeKT et du Morphology, et on a tout de suite compris qu’on allait faire du business avec lui. De plus, il nous fallait une réelle expertise dans le domaine de la prise de son et de vidéo, car les forces vives de la boîte n’étaient pas assez qualifiées pour cela, c’est donc tout naturellement que Jean et Clovis ont rejoint l’aventure. Musicalement, on est très branchés electro, break, UK garage, tout en ayant des bases plus diverses telles que la techno, la house, le post-punk, et 1 000 autres styles.

« Si on a pu le faire, c’est que c’est à la portée de tout le monde. Alors chauffez-vous et montez vos labels ! »

Vous vous positionnez où sur le spectre électronique ?

Notre appétence pour les musiques breakées, et leur côté à la fois généreux, groovy et ultra lourd, correspond à notre idée de la fête. D’autant que dans la ghetto-tech, il y a un côté hip-hop un peu kitsch et fun. On trouve ça cool de contre-balancer le côté élégant, nonchalant et dark de la techno en warehouse (qu’on adore aussi) avec des sonorités plus « bon délire », tout en restant lourd et généreux en terme de BPM. C’est ce que Paul et Mathieu, qui dirigent le collectif de soirées Patates-Braves, essayent de créer dans leurs soirées. Des lieux accueillants, des line-ups ghetto-tech bien lourds et bien débiles, avec une générosité dans la scénographie.

C’est quoi cette compile de fou ? Qui sont les artistes ?

Pour notre première compile, on voulait vraiment créer quelque chose à base de DJ tools et de clubs-bangers. De la musique pour danser et faire danser. Nos artistes, c’est un mélange de copains parisiens (Foreign Security, DJ Raven) et de DJ bookés aux soirées Patates Brave, notamment DJ Frankie et DJ これからの緊急災害. Mais la plupart, ce sont des DJ qu’on a contactés via Instagram et SoundCloud. Internet a ce côté magique qui nous a permis de ramener des Allemand·e·s, Anglais, Argentins, Brésiliens, Russes ou Australiens. Jerry Horny, c’est presque comme une multinationale ! Blague à part, on était assez impressionnés de la facilité avec laquelle on a réuni tous ces super artistes. Si on a pu le faire, c’est que c’est à la portée de tout le monde. Alors chauffez-vous et montez vos labels !

Comment crée-t-on un collectif post-COVID alors que les clubs n’ont pas rouverts et que les teufs sont illégales ?

Pour l’instant, on se consacre surtout à faire connaître nos compiles. Je ne pense pas que l’achat ou la vente de musique soient impactés par la COVID-19, personnellement je n’ai jamais autant acheté de musique que pendant cette période [Ange, ndlr]. Mais, bien sûr, on a tous très envie de faire une release party et d’autres soirées, dans des open-spaces ce serait fou ! Pour ça, on verra en septembre, et puis il y a des petits dancefloors privés qui se mettent en place. À base de DJ locaux et en petit comité. D’ailleurs, les soirées à line-up local avec moins d’effectif sont train de changer, et pas forcément pour le pire. Même si aujourd’hui la scène bat de l’aile, il y a de nouvelles idées qui entrent dans les têtes. Si on ne peut pas booker tout·e·s nos artistes, leurs tracks retentiront à nos soirées et ce sera génial quand même !

C’est quoi la suite ?

On est déjà en train de réfléchir à une deuxième compile, cette fois avec un disque physique, ce serait extrêmement cool. Comme on l’a évoqué, on attend de voir ce qu’il se passe en septembre pour fêter notre compile. Tout le monde est trop mignon avec nous et on reçoit plein de force, que ce soit de la part de nos artistes, de nos potes, du public, etc. On est soutenus par des chaînes de première comme Childsplay, Drill ou encore Ballacid et bien-sûr Tsugi ! Tout ça nous rend très enthousiastes et nous donne envie de bombarder pour la suite.

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