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24 avril 2017

Le photojournaliste Jacob Khrist en garde à vue pour « complicité d’exhibition sexuelle » et « rébellion »

par Clémence Meunier

La vidéo montrant l’arrestation plus que musclée du photojournaliste Jacob Khrist – qui couvre la nuit parisienne et les festivals pour de nombreux médias, dont Tsugi – a fait le tour du web hier. Et pour cause : alors qu’il photographiait une action des Femens à Henin-Beaumont, le fief de Marine Le Pen, il a été plaqué au sol par deux hommes sans brassard, l’écrasant et menaçant son matériel. Pourtant, Jacob ne faisait que son travail, et c’est ce qu’il répète dans ces trente secondes filmées par la journaliste espagnole Carmen Diaz Gonzales, qui écrit « voilà comment le service de sécurité de Marine Le Pen traite la presse. Dégoût ».

 

Mais depuis cette vidéo, impossible de savoir ce qu’il advient exactement du reporter. Nous avons contacté Wilfrid Estève, du Studio Hans Lucas qui représente Jacob : « il a été mis en garde à vue à Lens, arrêté pour complicité d’exhibition sexuelle et rébellion. Mais quand je vois la violence de cette vidéo, je me demande bien où est la rébellion. Ces deux hommes n’ont pas de brassard, on ne sait pas qui ils sont, c’est illégal d’arrêter quelqu’un comme ça », explique-t-il. « J’ai appelé le commissariat, pour expliquer que Jacob est un photographe professionnel, qu’il suivait une action des Femen comme d’habitude, mais ils ne m’ont donné aucune information ». Même les proches et la famille de Jacob n’ont pas pu avoir de contact avec le photographe, qui, comme le précise Wilfrid Estève, « a l’habitude de couvrir ce genre d’événements, c’est un professionnel… Mais on n’a jamais vu quelque chose comme ça ». Une seule chose est confirmée du côté de Wilfrid Estève pour le moment : sa garde à vue a été prolongée de 24 heures en fin de matinée. Pour rappel, une garde à vue peut être prolongée jusque 48 heures dans un cas comme celui de Jacob (72 pour trafic de drogues et même 96 ou 144 heures en cas de risque terroriste). Mais toute personne placée en garde à vue a également le droit à un avocat et à être mis en contact avec sa famille si cela ne nuit pas à l’enquête.

La rédaction de Tsugi demande alors la libération de son collaborateur Jacob Khrist, qui ne faisait que son travail, ainsi que la restitution de son matériel.

 

 

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