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Sunrise Stage. Crédit : Jack Pasco
16 juin 2017

Les 72 meilleures heures de votre vie vous attendent en Bulgarie, au Meadows In The Mountains

par Lucas Martin

Après trois heures en avion pour atteindre Sofia et cinq en voiture à travers les paysages bulgares, nos pieds foulent le sol de Polkovnik Serafimovo. Petit village isolé situé dans le massif montagneux des Rhodopes, cette bourgade d’ordinaire si paisible était le temps d’un week-end la terre d’accueil de nombreux étrangers (principalement des Britanniques) venus vivre l’expérience Meadows In The Mountains. L’expérience car le MM pour les intimes est bien plus qu’un festival. C’est un pèlerinage, un échappatoire musical et spirituel dans un spot magnifique épargné par l’homme. L’air frais caresse les poumons, les paysages luxuriants embrassent les yeux et les sourires unanimes des chanceux présents parlent d’eux-mêmes.

Crédit : Jack Pasco

Imaginez-vous assister à un concert du Londonien Susso – passionné par la culture et la musique Mandika depuis qu’il est revenu d’un voyage en Gambie – sur la Main Stage totalement construite en bois au sommet d’une montagne, quelques heures après avoir assisté à une séance de body music où chacun utilise son corps comme instrument pour créer une sorte d’orchestre humain collectif. Allez ensuite vous servir un verre de spritz (de l’apérol mélangé à du prosecco), à déguster dans une petite tasse que vous utiliserez tout le week-end pour ne pas accumuler de déchets plastiques et que vous attacherez à votre pantalon à l’aide d’un mousqueton pour ne jamais la perdre. Avant de rejoindre une scène cachée dans la forêt pour retrouver le DJ Margaret Scratcher, vous vous arrêtez quelques minutes pour admirer les diverses constructions en bois que vous croisez sur votre chemin : un cheval de Troie, un bateau pirate ou encore un dragon géant, tous construits en utilisant des matériaux de la forêt. Une fois la nuit bien tombée et la tasse plusieurs fois remplie, laissez vous guider par les diverses guirlandes qui habillent les arbres jusqu’à la Sunrise Stage (la troisième et dernière scène « officielle ») où vous danserez toute la nuit en écoutant les DJ sets entre house, techno et autres samples jungle de Youandewan ou de Shanti Celeste. Profitez enfin du lever du soleil à travers les montagnes, en gesticulant s’il vous reste des forces ou assis autour d’un feu avec des inconnus qui se tiennent chaud mutuellement. Rentrez vous coucher au camping ou dans l’une des maisons du village sans faire de bruit pour ne pas réveiller l’habitant et vous aurez une vague idée de ce que peut être une journée à Meadows in the Mountains.

Main Stage. Crédit : Aron Klein

Plus d’une cinquantaine d’artistes tous styles confondus et pour la plupart peu connus ont animé les trois scènes pendant trois jours. L’un des membres d’Agbeko, formation composée de onze musiciens jouant du jazz africain, se permet même de clamer haut et fort à la fin du concert que c’était le meilleur de sa jeune carrière et cela se comprend. Comment ne pas tomber sous le charme de ce lieu si atypique, de ce public si souriant et de cette ambiance sans pareille ? Comment ne pas être impressionné par l’organisation sans couacs malgré les difficultés logistiques que présentent ce spot inaccessible ou presque en voiture ? Sans oublier le sentiment d’être ressorti grandi de cette expérience bulgare qui met un point d’honneur à défendre certaines valeurs si importantes aujourd’hui : partage, solidarité, respect de la nature et éclectisme artistique, entre autres.

Et puis il faut avoir un mot pour toutes ces initiatives ou détails qui font que Meadows In The Mountains a définitivement quelque chose de plus. La Carajam, petite construction douillette de cinq mètres carrés remplie d’instruments, lieu propice aux rencontres en musique. La possibilité de s’essayer à la tyrolienne entre deux arbres pour les plus valeureux. Ou encore la conférence pour présenter la forêt située au Népal que sont actuellement en train de planter les équipes du festival afin d’absorber le CO2 généré par la logistique et autres transports nécessaires à l’organisation et à la venue des artistes… Même lorsque le temps se fait plus menaçant le dimanche (avec quelques heures de pluie en fin d’après-midi), personne ne perd le sourire. Le meilleur conseil qu’on puisse vous donner, c’est finalement d’y aller. Sans même connaître un quart des artistes du line-up ou sans avoir de notion de yoga et autres activités d’apaisement de l’esprit et du corps, simplement avec l’envie de vivre une aventure. Car le Meadows In The Mountains est une aventure.

Meilleur moment : les levers de soleil en mode clubbing. Classique mais imbattable.

Pire moment : l’aller en taxi dans les montagnes avec un chauffeur bulgare qui roulait bien trop vite dans les virages. Il a sûrement l’habitude, pas nous.

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