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©Sticky Fingers ©Thibault Bourdin
20 septembre 2022

Live report : un samedi soir à Dream Nation, en direct de l’espace

par Adèle Chaumette

Dream Nation avait d’emblée annoncé la couleur en faisant trembler la veille, pour sa soirée d’ouverture, le sol bétonné du Bourget. Les festivaliers avaient pu dignement taper du pied et naviguer entre les trois différentes scènes, retournées tout au long de la nuit par un panel déjà exceptionnel : Vitalic, I Hate Models, Maud Geffray, Rebekah, Pavel. K b2b Mayeul… Bref, de quoi lancer les hostilités proprement. Pour son deuxième soir, la soirée a fait muer ses trois scènes en trois ambiances techno différentes bien définies : trance, bass music et hard techno.

Certains arrivent à la bourre en taxi, d’autres se pressent à la sortie du RER B. Teufeurs convertis, débutants en la matière ou festivaliers aguerris, ils sont nombreux à se rendre au festival le plus techno de la rentrée, où ils auront l’occasion magique de danser sur trois styles de musiques électroniques différents. À travers un Parc des Expositions du Bourget transformé en rave géante, nous avons eu le plaisir de tournoyer, pendant dix heures, entre les différents stages du site. Bondissant d’un genre à un autre, sur le son de basses survoltées, envoyées à un volume sonore réglé en mode réacteur d’avion. 

Des autos-tamponneuses, des fusées et de la hard techno 

Indiscutablement, le décor spatial et aérien du Bourget se prêtait aux vibes astronomiques qui se déversaient des trois scènes, avec des fusées Ariane qui se fondaient parfaitement dans l’ambiance. Cette année, Dream Nation avait fait fort en proposant à Casual Gabberz de prendre le contrôle total de la programmation de la scène Techno to Hard. Pour cette occasion inédite, le quatuor le plus turbulent de la scène techno actuelle, nous a régalés en invitant de grands noms de la Hard techno. Comme Clouds, ou encore la queen Rebeka Warrior qui a tout de suite mis tout le monde d’accord en envoyant un set bien efficace. Grâce à une scénographie exceptionnelle, s’apparentant à une sorte de portail spatio-temporel vers les enfers, le final en toute brutalité d’Ophidian suivi d’N-Vitral n’en était que plus mythique.

 

Dream Nation

La redoutable scène techno to hard © Thibault Bourdin

 

Côtés drops violents, on a également pu assister à des cassages de nuques sur la scène bass music qui a envoyé, dix heures durant, des vibes entre drum et dubstep avec notamment Midnight Tyrtanosaurus et Funtcase. On a aussi eu la chance d’assister à un set envoûtant des Australiens Pendulum, qui ont encore une fois prouvé leur savoir-faire en matière de drum’n’bass. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’on a croisé le chemin de personnages fantasmagoriques, nymphes et guerriers venus d’ailleurs, aux costumes scintillants composés essentiellement de néons arc-en-ciel et de paillettes, perchés sur des échasses, à la queuleuleu, slalomant entre les festivaliers. Ce genre de rencontres inopinées, auxquelles on ne s’attend pas du tout, rentre dans le cadre de la « normalité » à Dream Nation. Le festival avait également prévu un coin auto-tamponneuses qui a, sans surprises, fait sensation et unanimité. Ambiance fête foraine sous grosse musique techno et lumières multicolores, dans des mini-voitures conduites pinte à la main par des humains euphoriques. Bon, à cinq euros les trois minutes, ça fait vite mal au porte-monnaie. Ce qui ne nous a pas empêchés d’en faire trois fois dans la soirée et de beaucoup rire (la troisième fois, grâce à un jeton oublié à nos pieds par nos prédécesseurs).

Les créatures fantastiques de la Dream © Sticky Fingers

 

Une scène trance absolument hors du temps

Cette année, le festival a fait la part belle à la trance. Et on l’en remercie du fond du cœur. Déjà bien sportive avec les sets enflammés d’Omiki et Ranji, la soirée prend un autre tournant lorsque  Mandragora laisse résonner ses premières notes. Légende et représentant de la trance music depuis plusieurs années, Eduardo Neto alias Mandragora était évidemment celui que tout le monde s’est empressé d’aller voir à 1h du matin. Ce fou de la psytrance aux références musicales multiples, toutes plus originales que les autres, a encore épaté par son sens du show. On a très vite eu le droit à des dingueries dont seul lui à le secret, à savoir un remix psytrance de « Look At Me !« , célèbre hit du regretté XXXTENTACION. Mandragore oblige, le mexicain nous a également délecté de son fameux morceau Codéine, où on a eu le plaisir d’entendre Hermione Granger réciter les propriétés de la Mandragore au professeur Chourave (prof de botanique de Poudlard, pour celles et ceux qui n’ont pas les ref’). Le tout, BIEN ÉVIDEMMENT, accompagné de visuels absolument dingues, avec notamment une mandragore fluorescente qui se dandine sur les écrans géants.

 

 

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Bref, on n’a même pas le temps de digérer toutes ces infos que le prince de la trance Astrix prend le contrôle des platines. Nos pass Presse nous permettent de franchir les barrières pour se retrouver entre foule et scène. Le set psytrance qu’on prend en pleine face n’en est que plus violent, avec des basses plus bruts et un rythme exaltant au possible, qui fait sauter et hurler la foule à chaque drop. Parce que la programmation n’avait visiblement aucune intention de nous laisser un minimum de répit, on enchaîne direct avec Blastoyz, qui a magnifiquement fait bondir une foule de milliers de personnes sous des lasers déchainés, grâce à ses drops et ses rythmes galopants. On a donc eu le plaisir de sauter dans tous les sens sur « Parvati Valley«  et « Zoom«  (produit d’ailleurs avec Ranji, qui jouait quelques heures plus tôt). Avec l’enchaînement cosmique de l’Italien Gonzi et un closing envoûtant de Talamasca en point d’orgue, l’incroyable scène trance de la Dream Nation 2022 nous aura bien fait voyager, remettant la psytrance à sa juste place.

 

dream nation

La scène trance en feu
© Sticky Fingers

 

Un bilan donc ultra-positif pour un festival qui -ça se sent- invite à célébrer les musiques électroniques dans toute leur diversité. En proposant des artistes plus fous et talentueux les uns que les autres, appartenant à des courants différents de la musique électronique, la Dream Nation est apparue plus que jamais fédératrice. Et elle et nous a donnés une vision stellaire et transcendante du sens de la fête. 

Meilleur moment : vivre les sons d’Astrix en backstage, tout en serrant la pince à une mascotte/princesse techno phosphorescente de deux mètres.

Pire moment : le lendemain, au moment de découvrir nos genoux criblés de bleus. La faute au battle d’auto-tamponneuses.

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