La 34ème édition du prestigieux prix britannique a récompensé ce 16 octobre, l’album People Watching de Sam Fender. À cette occasion, Tsugi revient sur cinq albums ayant également été distingués.
Nommé aux côtés de la chanteuse irlandaise CMAT, de PinkPantheress, du groupe Fontaines D.C. ou encore de FKA Twigs, Sam Fender est l’heureux lauréat du Mercury Prize, pour son album People Watching. Créé en 1992 comme une alternative aux Brits Awards, ce prestigieux prix récompense le meilleur de la musique britannique et irlandaise. À gagner ? 20 000 livres soit environ 25 000 euros. Retour sur cinq albums primés qui continuent de nous marquer.
Primal Scream – Screamadelica
En 1988, le groupe de rock écossais Primal Scream rencontre lors d’une rave, le DJ et producteur d’acid house Andrew Weatherhall. Ils lui confient une copie de “I’m losing more than I’ll ever have”, un morceau issu de leur second album Primal Scream. Le DJ fait sa tambouille, ajoute un drum loop d’un bootleg italien de “What I am” d’Eddie Brickwell et un sample du générique de la série The wild angels. Le résultat : “Loaded”, un tube inoubliable qui va transcender les raves anglaises.
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Face au succès de ce titre, le groupe retourne en studio, accompagné à nouveau d’Andrew Weatherhall, de The Orb et du producteur Jimmy Miller. Ce qui donnera leur troisième disque, Screamadelica, un album inoubliable mêlant pop-rock et sonorités électroniques, logiquement primé par la toute première édition du Mercury Prize en 1992.
Roni Size & Reprazent – New Forms
En 1997, la concurrence est rude. Sont nommés au Mercury Prize, The Chemical Brothers, les Spice Girls, Radiohead ou encore The Prodigy. Finalement, aucun d’entre eux ne remporte le prix, puisque c’est Roni Size et son collectif Reprazent qui sont distingués. Avec New Forms, les natifs de Bristol posent les jalons de la scène drum & bass.
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Un album devenu culte, surtout grâce à la contrebasse de “Brown Paper Bag”. Au moment de l’annonce de leur victoire, le groupe n’y croit pas. Surtout quand leur leader, Roni Size, annonce qu’il donnera les 20 000 livres au centre éducatif de Sefton Park.
PJ Harvey – Let England Shake
La légende du rock alternatif a marqué l’histoire du Mercury Prize. Nommée à quatre reprises, elle remporte deux fois le prix. D’abord en 2001 pour son Stories from the city, stories from the sea puis en 2011 avec Let England Shake. Écrit pendant deux ans et demi, enregistré en cinq semaines dans une église, ce quatrième album se veut plus politique que ces prédécesseurs, dénonçant ainsi la politique étrangère britannique. Ce deuxième Mercury Prize revêt une signification toute particulière pour la chanteuse. En effet le premier lui a été décerné le 11 septembre 2001. Bloquée à Washington, elle voit alors le Pentagone brûler depuis la fenêtre de son hôtel.
The XX – XX
Rares sont les débuts d’albums aussi mythiques que “Intro”. Ce morceau, qui a fini par nous dégoûter tant il a été cravaché sur tous les montages vidéos de fin de vacances des années 2010, est l’ouverture de XX. Avec ce premier album, Jamie Smith, Romy Madley Croft, Oliver Sim et Baria Qureshi pose les bases d’une indie-pop minimaliste aux sonorités dubstep et R&B à l’image de “Crystallized” ou encore de “Fantasy”. Lors de leur victoire, le groupe annonce vouloir utiliser les 20 000 livres pour construire leur propre studio. Fun fact : XX a été conçu dans un sous-sol aménagé de la taille d’une salle de bain.
Little Simz – Sometimes I might be introvert
2021 semble bien loin. À l’époque, nous portions des masques, nous faisions des prières pour que Emmanuel Macron rouvre les clubs et Little Simz était encore proche d’Inflo. Le producteur, leader du groupe SAULT est l’artisan de Sometimes I might be Introvert, quatrième album de la rappeuse britannique. Des productions ultra addictives où Little Simz alterne morceaux introspectifs comme “I hate you, I love you” ou titres ego-trip tels que “Rollin Stone”. Sometimes I might be introvert l’inscrit comme l’une des artistes les plus intéressantes de la scène rap. Lors de son Mercury Prize, elle remercie son “frère” Inflo. Ah, comme tout cela semble désormais bien loin.