Milton Bradley — Tragedy Of Truth

Extrait du numéro 91 de Tsu­gi (avril 2016)

On pénètre dans ce pre­mier album de Mil­ton Bradley par les entrailles pous­siéreuses et inquié­tantes des tun­nels de métro de son teas­er vidéo. Des ombres passent devant nous, sans que nous puis­sions les iden­ti­fi­er, les néons clig­no­tent au pla­fond. La couleur de ce Tragedy Of Truth est annon­cée d’emblée. Et ça colle par­faite­ment avec l’idée men­tale que l’on avait de la musique du Berli­nois ! Grand col­lec­tion­neur de dis­ques et adepte de cette branche de la tech­no de cave plus noire que noire, il fait par­tie de ceux qui ont tourné le dos aux sons les plus nor­més pour fon­cer tête bais­sée dans les pro­fondeurs du Styx.

En par­tance pour le monde sout­ter­rain de Tragedy Of Truth, nous devons faire plusieurs arrêts sur la route semée d’embûches des émo- tions humaines. Des tex­tures gran­uleuses, éthérées se déroulent alors qu’on perçoit les beats sourds de la lourde mécanique ter­restre. Des ryth­miques lanci­nantes ou des bruits indéchiffrables altèrent notre percep- tion, on passe du côté dub­by, avant de retourn­er explor­er sa palette d’humeurs. Tout cela débouche sur une con­clu­sion ambi­ent, un peu comme si on était enfin par­venu à trou­ver une paix intérieure après cette tra­ver­sée des enfers. Un petit morceau de con­science de l’existence dans les méan­dres de nos matières gris­es humaines.

Tragedy Of Truth (Do Not Resist The Beast), sor­ti le 25 avril 2016

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