© Marion Berrin

đŸŽ™ïž On a causĂ© de son EP, de jeux vidĂ©o et de design avec Varnish La Piscine

Alors qu’on regar­dait tous le dernier Ă©pisode de Ce lac a du suc­cĂšs, le moyen-mĂ©trage de Var­nish La Piscine, le mĂ©lo­mane suisse a dĂ©voilĂ© le sin­gle “NUBIAN FARLOW”, et a annon­cĂ© la sor­tie d’un nou­v­el EP le 24 mars prochain. On a pu lui en par­ler, entre deux ques­tions autour du “prog’ rock”, de la con­struc­tion de meubles et de Gran Turismo. 

Et voilĂ , on sait enfin ce qui se passe dans le qua­triĂšme et dernier Ă©pisode de la sĂ©rie de Var­nish La Piscine. Si on ne vous dĂ©voile pas la fin du film, on peut vous annon­cer quelque chose d’autre : le nou­veau pro­jet du genevois. L’artiste multi-talenteux sor­ti­ra son EP THIS LAKE IS SUCCESSFUL, le 24 mars prochain. Pour les plus cinĂ©philes, comme tou­jours, vous avez sans doute dĂ©jĂ  eu des extraits sonores grĂące Ă  la bande-originale de Ce lac a du suc­cĂšs. On a inter­viewĂ© Var­nish La Piscine sur ce nou­v­el EP, sur son nom ou encore sur les Nep­tunes (le duo for­mĂ© par Chad Hugo et Phar­rell Williams). Rencontre.

 

Pourquoi ‘Var­nish La Piscine’ ? Ça vient d’oĂč ce nom ? 

Var­nish La piscine, c’est un scé­nario que j’ai en tĂȘte. En fait, c’est juste une dame qui se met du ver­nis devant une piscine. Per­son­ne ne peut pas imag­in­er cette scĂšne. AprĂšs, on va dire “ouais, c’est un peu Mia­mi annĂ©es 80”. Mais non, c’est vrai­ment la scĂšne typ­ique avec la femme au tĂ©lé­phone
 c’est ça, Var­nish La Piscine.

 

On va par­ler de l’EP que tu viens d’an­non­cer. Qu’est ce que tu n’as pas osĂ© faire dans ton dernier album METRONOME POLE DANCE TWIST AMAZONE, et que tu as testĂ© ici, en te dis­ant que c’é­tait le moment ?

J’ai tou­jours Ă©tĂ© curieux, j’ai tou­jours cher­chĂ© des trucs. C’est juste la con­ti­nu­itĂ©, d’aller dans d’autres dĂ©lires. Mais je suis tou­jours “allĂ© dans d’autres dĂ©lires” donc au bout d’un moment, tu continues.

 

RĂ©cem­ment, Tylor the Cre­ator a repostĂ© le pre­mier sin­gle de ton pro­jet “RING ISLAND”. Dans ce morceau, j’ai trou­vĂ© un petit cĂŽtĂ© funk retro qui m’a fait penser Ă  Bob­by Brown et son morceau “Every Lit­tle Step”.

Pour “RING ISLAND”, je me suis inspirĂ© des jeux vidĂ©o. Ce truc un peu jazz, acid jazz, funk, bossa nova, comme dans Gran Tur­is­mo
 des jeux de voiture comme ça oĂč ils accor­dent beau­coup de place Ă  la musique. “RING ISLAND”, c’est le morceau que j’au­rais voulu avoir dans un jeu vidĂ©o.

Pour ce nou­v­el EP, tu as piochĂ© tes inspi­ra­tions dans quelle Ă©poque ?

Je suis quelqu’un de trĂšs, trĂšs, trĂšs nos­tal­gique
 donc beau­coup du passĂ©. J’ai eu beau­coup d’in­flu­ences dĂ©but 2000, que ce soit rap, funk, jazz
 Beau­coup de rock aus­si : du rock des annĂ©es sep­tante, du prog’ rock. C’est un mĂ©lange de plein de trucs, du jazz rock, fusion jazz
 En fait, c’est vrai­ment comme d’habitude : je vais chercher partout. C’est un pro­jet trĂšs Ă©clec­tique qui arrive.

 

Tu con­sid­Úres THIS LAKE IS SUCCESSFUL comme ton pro­jet prĂ©fĂ©rĂ© ?

Pro­jet prĂ©fĂ©rĂ© ? Oui et non. Oui, parce que c’est le dernier et puis ce sont les derniĂšres inspi’ que j’avais en tĂȘte. Et non, parce que je sais que je vais faire une musique que, demain, je n’aimerai peut-ĂȘtre plus.

 

En plus d’ĂȘtre chanteur, rappeur et pro­duc­teur, tu es aus­si acteur et rĂ©al­isa­teur, quelle autre cas­quette tu aimerais avoir ?

J’aimerais bien faire des meubles.

 

Les design­er ou les con­stru­ire toi-mĂȘme ? 

Les deux. J’aimerais bien ĂȘtre dedans. Je kiffe.

 

Tu peux nous par­ler de tes inspi­ra­tions ? 

J’aime beau­coup IKEA. AprĂšs, je ne con­nais pas bien, mais j’aime bien ces espĂšces de canapĂ©s ou de fau­teuils oĂč tu peux pos­er les pieds dessus. Il y a sou­vent des fau­teuils comme ça qui sont faits d’une maniĂšre trĂšs design. J’aime bien la mar­que Vit­ra et les lam­pes de Noguchi aus­si, des lam­pes japon­ais­es. J’aime trop les meubles
 Et les immeubles aus­si. J’ai un goĂ»t pour les bĂąti­ments. C’est quelque chose que j’aime beau­coup, tout ce qui est architecture.

 

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On va par­ler de rĂ©al­i­sa­tion. Tu imag­ines et crĂ©es des films, des moyen-mĂ©trages qui accom­pa­g­nent tes dif­fĂ©rents pro­jets. Pour Les con­tes du Cock­a­too, le fil rouge c’était ‘des per­son­nes ordi­naires Ă  qui il arrive des choses extra­or­di­naires’. Tu as repris ce fil rouge dans les dif­fĂ©rents Ă©pisodes de Ce lac a du suc­cĂšs. Qu’est ce que tu essayes de mon­tr­er Ă  tra­vers ce concept ?

J’aime beau­coup les his­toires et je veux en racon­ter. En fait, Les con­tes du Cock­a­too regroupent toutes ces his­toires : Ce lac a du suc­cĂšs, Le regard qui tue
 Le tout pre­mier pro­jet que j’avais fait, Escape, en fait Ă©gale­ment par­tie. Ce sont vrai­ment que des con­tes. Je veux juste racon­ter des histoires.

 

Com­ment t’es venue l’idĂ©e de ces pois­sons aux pou­voirs surnaturels ?

J’en ai 7 000, des his­toires. En vrai, c’est venu comme ça. Tu regardes plein de trucs Ă  la tĂ©lĂ©, tu regardes des films, tu par­les avec des gens. Je pense que ça va plus loin que juste “Ah ! J’ai une idĂ©e”. C’est vrai­ment “Si ça c’était comme ça et si ça, ça se fait comme ça”
 Je pour­rais pas vrai­ment dire Ă  quel moment j’ai eu cette idĂ©e, ce sont des cheminements.

 

Sur la scĂšne fran­coph­o­ne, tu t’es créé ta pro­pre case, ton pro­pre style. Mais si tu devais dĂ©crire ta musique Ă  tra­vers plusieurs artistes, tu dirais que c’est un mĂ©lange desquels ? 

Trop bien, mer­ci ! Je dirais Stere­o­lab, Jamiro­quai, Heartshine â€‘un groupe de prog’ rock‑, Phar­rel, Tyler, et Les Bax­ter : il a fait de l’exotica. Il n’a jamais fait de bande-originale, mais c’est un com­pos­i­teur de musique de films.

 

On va remon­ter dans le temps jusqu’à ton enfance. C’est en Ă©coutant The Nep­tunes que t’as dĂ©cidĂ© de faire de la musique ? Qu’est-ce qui t’a autant mar­quĂ© chez eux Ă  l’époque ? 

Il y a un truc dans les accords de cordes, je ne sais pas com­ment l’expliquer : c’est un ressen­ti que j’ai eu, qui Ă©tait plus fort, sur­na­turel. J’avais quoi dix, onze ans ? Mais oui, c’est quelque chose qui m’a beau­coup mar­quĂ©. Et c’est comme ça que j’ai com­mencĂ© Ă  faire de la musique.

 

D’ailleurs, on t’a rĂ©cem­ment aperçu avec Phar­rell Williams en stu­dio, tu peux nous en dire plus sur cette ren­con­tre ? 

En fait, ça s’est bien passĂ©, mais c’est encore un peu per­son­nel. C’est toute une vie. Phar­rell c’est ma fig­ure mas­cu­line, avec Tyler (The Cre­ator ndlr) aus­si. Ce sont mes deux fig­ures mas­cu­lines. Alors c’est encore intime pour moi. Je ne suis pas encore assez ouvert pour en par­ler “c’était comme ça, c’était comme Ă§a
”

 

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